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Je hochai la tête ce qui traduisait mon incompréhension.
- Tous les soirs à partir de vingt et une heures, je viendrai te voir au café, proposa-t-il.
- Mais... C'est hors de question que tu cours ce risque.
- T'inquiète, répondit-il posément, j'ai demandé aux garçons d'inventer une escuse si on venait à leur demander où j'étais.
Ne préférant pas envisager cette option, je le défiai:
- Mais qui te dis que je suis d'accord pour que tu viennes me voir ? Qui te dis que je ne suis pas passé à autre chose ?
Au fur et à mesure que je parlais, son sourire s'effaça, ne pouvant plus me regarder dans les yeux, celui-ci les baissa intimidé:
- J'espèrais juste au fond de moi que tu ne m'avais pas oublié mais visiblement, je me était trompé.
Il fit volte-face et commença à marcher vers la sortie la tête basse. Je ne pouvais le laisser partir ainsi, je étais donc sorti de derrière le comptoir et lui attrapai la main. Il s'arrêta et releva la tête.
- Ne t'enva pas s'il te plaît, tu veux pas rester un petit peu que je me sente moins seule ?
A ces mots, il se retourna immédiatement vers moi:
- Je n'ai franchement plus rien à faire là étant donné que je ne suis plus rien pour toi, répondit-il en levant ces yeux remplis de larme au plafond.
- Tu dis n'importe quoi ! Ça me fait du mal de devoir de laisser.
- Ah oui ? On dirait pas, je t'ai appelé tellement de fois sans que tu prennes la peine de me répondre. Tu aurais pu au moins me dire que tu étais bien rentrée chez toi.
- Minho, je...
- Non, c'est bon j'ai compris. Ne gaspille pas ta salive en te justifiant. C'est comme si pour toi notre relation n'avait eu aucune chance de durer et etait vouée à l'échec, me coupa-t-il sèchement.
- C'est faux et tu le sais très bien...
- Si ça avait été le cas tu ne m'aurais sûrement pas laissé en plan, dit-il en essayant par tous les moyens de ne pas me regarder.
Je ne savais pas quoi répondre, ce que j'avais fait était vraiment horrible et je m'en voulais de lui briser le cœur comme ça.
- C'est vrai... Tu as raison, admettai-je, je n'avais pas à te faire ça.
Il se tourna vers moi et sècha ces larmes.
- Si j'avais pu faire autrement, crois moi je l'aurais fait, continuai-je.
- Je n'aurais pas du te laisser choisir, c'était à moi de prendre cette décision, commença-t-il à se blâmer. Les autres comprenaient mon choix même si on s'était promis de débuter tous ensemble.
-Si tu avais fait ça, j'aurais sans doute fait la même chose. Minho, dis-je en saisissant ses mains, je ne veux pour rien au monde que tu ne puisses pas faire ce que tu as toujours voulu faire.
- Tu n'as pas l'air de comprendre que tu es bien plus importante pour moi.
Il retira la prise que j'avais sur lui puis repris son chemin direction la sortie. Je courus le rattraper et vins lui barrer le chemin:
- Je ne peux pas te laisser partir comme ça.
- Yewon, je ne veux pas être un jouet pour toi, tu m'as suffisamment fais  souffrir comme ça.
- J'en suis bien consciente et j'en suis vraiment désolée.
-Si tu l'es vraiment, laisse moi partir, répondit-il d'un ton ferme.
Il me contourna en ne m'adressant aucun regard. Avant de sortir il prit soin de remettre son masque ainsi que sa casquette. Je le regardais partir impuissante. Je meritais tout à fait ce qu'il s'était passé mais lui en aucun cas.
Une fois que j'eus perdu de vue Minho, je me laissai tomber sur la chaise la plus proche et fondis en larme. J'avais tellement honte d'avoir fait ça, je ne pouvais espérer qu'il me pardonne.
Lorsqu'il fut pour moi temps de fermer le café, je pris conscience que dorénavant je ne pourrais plus travailler ici. Cet endroit me le rappeler beaucoup trop, en bon comme en mal.

Je traversais le seuil de l'appart', Seung Yeon était couché sur son lit avec son téléphone. Ne pouvant plus retenir mes larmes, je lachai mes affaires pour mettre mes mains au visage. Seung Yeon, en les entendant tomber, releva la tête vers moi:
- Yewon, mais pourquoi es-tu dans cet état ? Me demanda-elle soucieuse.
Je sanglotais tellement fort que aucun de mes mots étaient compréhensibles. Elle vint me rejoindre pour me faire asseoir à ses cotés. Elle me serra dans ses bras pour me rassurer
Lorsque je fus suffisamment calmer, je me décidai à lui répondre:
- Je n'aurai pas imaginé que cette journée allait être aussi pourrie en même temps je récolte ce que j'ai semé.
- Que c'est-il passé ?
- C'est Minho, il est venu me voir dans la soirée.
- J'imagine que ça s'est mal passé.
- C'est le cas de le dire, répondis-je avec un sourire nerveux.
- Dis-moi s'en plus que je puisse comprendre la situation.
- Il est venu pour me dire qu'il avait une solution pour que l'on puisse ressortir ensemble "librement". Il m'a proposait de venir me voir tous les soirs au café. Ça ne m'a pas étonné de le revoir, c'était inévitable mais il est impossible pour moi de faire machine arrière.
Le visage de Seung Yeon semblait tellement triste que je ne pus m'empêcher d'avoir un sourire nerveux:
- Je suis vraiment une personne dégueulasse, je me dégoute à un point tu ne peux pas savoir.
- Arrête de dire ça, c'est faux je peux te l'assurer. Tu es la personne la plus gentil, aimable et cool que je connaisse.
- Cool ? Demandais-je en souriant, t'en fais pas un peu trop ?
Elle secoua la tête pour me faire comprendre qu'elle le pensait très sérieusement:
- Ça te dirait, une petite infusion devant la télé ?
Je hochai la tête pour lui monter mon accord.

Le matin suivant, j'étais parti posé ma démission au café.
- Alors tu nous quittes ? Me demanda Donghyun.
- Oui, il est temps pour moi de partir.
- Tu dis ça comme si tu allais partir long, dit-il en rigolant. C'est pas ce que tu vas faire ?
- Non, je démissione juste. Je reste dans le coin.
- Ça te dirais que l'on se fasse un truc un de ces quartes ? Proposa-il.
- Euh oui pourquoi pas. Bon à plus tard, le saluai-je avant de sortir de l'enceinte.
Je regardais la devanture de la cafétéria avec un regard plein de nostalgie. Je soupirai en me disant que je ne faisais pas cela en vain.

𝓘'𝓶 𝓼𝓽𝓲𝓵𝓵 𝓽𝓱𝓲𝓷𝓴𝓲𝓷𝓰 𝓪𝓫𝓸𝓾𝓽 °𝔂𝓸𝓾°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant