Chapitre 2: 15 août

1.4K 72 42
                                    

A l'entente du mot maman, mon père se raidit. Il plonge son regard dans le mien, j'y vois une profonde mélancolie :

Sirius : Alors, par où commencer...

J'attends qu'il parle mais il en semble incapable, mon regard passe de mon père à mon parrain, cela doit le gêner d'en parler devant lui étant donné leur passif, de parler d'une femme qu'il a connu devant l'homme qu'il a aimé et qui l'a aimé.

Sirius : Il y a 13-14 ans de cela, j'ai revu une amie à moi qui était à Serdaigle, elle s'appelait Elizabeth Gamp, quand on était à Poudlard elle m'aidait à réviser pour mes BUSE, bref. Peu après mon départ de Poudlard, alors que j'étais au Chaudron Baveur seul, je l'ai croisé. On a discuté toute la soirée, puis on s'est revu plusieurs fois puis, mais après, pendant presque 9 mois, je n'ai plus eu de nouvelles. Un beau matin, j'ai reçu un hibou me disant de me rendre à l'hôpital St mangouste, j'y suis allé, on m'a indiqué une chambre, un bébé était dans un lit et à côté il y avait Lizzie, enfin Elizabeth, un drap blanc sur elle... Elle est morte des suites de l'accouchement...

Il a le regard vide, il est perdu dans ses pensées, il me regarde ensuite et essaie un sourire mais en vain, quant à moi je n'ai pas les mots. Je me sens compressée, comme si quelqu'un tenait mon cœur et appuyait dessus, ma gorge se serre, des larmes me montent aux yeux mais ne coulent pas, ces derniers me brulent. Mon père continue son récit :

Sirius : J'ai donc pris le bébé dans mes bras, ta mère n'a pas eu le temps de te donner un nom. J'ai regardé dans le marron de tes yeux et j'y ai vu de l'espoir et j'ai pensé à l'ordre du Phénix qui en était le symbole pour moi et c'est ainsi que j'ai décidé de t'appeler : Phoenix. Et de plus, cela reprend la tradition de la famille Black de nommer ses enfants de nom de constellations et ce qui est sûr c'est que tu es la plus belle des étoiles pour moi.

Je prends sa main et la serre fort et le laisse poursuivre :

Sirius : Je t'ai donc emmené avec moi. Nous étions mi-aout, le 15. Mon ami James et sa femme Lily venait d'avoir Harry, il n'avait même pas un mois. Je ne savais pas où me rendre alors je suis allé chez eux. Lily a été adorable, elle m'a beaucoup aidé à m'occuper de toi, nous sommes restés chez eux jusqu'au 28 octobre de l'année suivante. Nous sommes partis chez Remus, c'est là que j'ai décidé qu'il serait ton parrain. Mais Phoenix, la date du 28 est importante car 3 jours plus tard, le 31 aout, les Potter ont été tués par Tu-Sais-Qui... Nous aurions pu être là quand c'est arrivée... J'aurais pu les protéger... -il marque une longue pause- A leur mort, j'étais dévasté mais j'avais aussi très peur pour toi... J'ai donc décider que je devais te protéger tant que Tu-Sais-Qui était là, tu n'étais pas en sécurité avec moi, ni avec Remus. J'ai eu alors une idée folle, ma cousine Narcissa vivait déjà avec Lucius, ils avaient un enfant Drago et je savais que leur fils était en sécurité avec eux et je me suis dit que tu pourrais aussi être en sécurité là-bas. Lucius était un mangemort, c'était le côté de « l'ennemi », mais c'est justement là que je pensais que tu serais le plus en sureté. C'est à la fois l'idée la plus folle et la plus intelligente que j'ai eu. J'ai ensuite regretté mon choix quand j'ai appris que Tu-Sais-Qui avait disparu. Mais je n'ai pas eu le temps de venir te rechercher car j'ai été arrêté par le ministère et envoyé à Azkaban, et tu connais la suite.

Moi : Alors ma mère est... Je ne la connaitrais jamais... Merci d'avoir voulu veiller à ma sécurité, Narcissa est une femme formidable, ne regrette pas ton choix. Et puis Drago a été comme un frère pour moi, même si Lucius et moi nous ne nous entendions pas, j'étais heureuse avec eux. Et que dire de Remus, je crois que personne n'est aussi formidable que lui !

Il me sourit et prend la parole pour la 1ère fois depuis tout à l'heure :

Remus : Je te remercie Phoenix, cela me va droit au cœur ! Et je tiens aussi à m'excuser, auprès de toi et de ton père : j'aurais dû être à présent quand tu étais petite, répondre à tes interrogations, prendre soin de toi.

Moi : Tous les deux, je vous interdis de vous excuser encore une fois ! Nous sommes tous les trois alors profitons du moment présent, d'accord ?

Nous restons à discuter à table encore un peu puis mon père se transforme en chien et nous sortons du 12 square Grimmaud. Nous rentrons chez Remus, il n'y a que deux chambres et elles sont toutes les deux occupés, mon père dit qu'il dormira sur le canapé malgré mes nombreuses propositions pour que je lui laisse mon lit. Durant le repas du soir, je vois les deux hommes se regarder avec quelque chose de particulier dans leur regard, on dirait deux adolescents amoureux.

Il est temps que je parle à mon père de la coupe du monde de Quidditch :

Moi : Dis papa ?

Sirius : Oui Phoenix

Moi : Cet été c'est la coupe du monde de Quidditch et avec Ron Weasly, Hermione Granger et ton filleul Harry nous voudrions y aller et je voulais savoir si tu accepterais.

Sirius : Bien sûr mais je viens ! Même en chien, je veux voir les irlandais jouer

Moi : Tu es pour les irlandais

Sirius : Toujours !

Moi : Wow, tu n'es pas mon père pour rien !

Remus : Ce n'est peut-être pas une bonne idée Patmol, tu ne devrais pas y aller c'est dangereux pour toi, tu es encore recherché...

Sirius : Mais... mais moi je voulais y aller

J'éclate de rire en voyant mon père faire une tête de bébé. Mais mon parrain a raison ce n'est pas prudent. J'envoie par la suite un hibou à Ron, mais aussi à Hermione et Harry car il faut organiser l'évènement.

Les journées de vacances avec mon père et mon parrain se passent super bien. De temps en temps, quand on entend du bruit suspect à l'extérieur, Sirius se change en chien mais souvent c'est simplement les voisins. Nous vivons une vie paisible pendant ces vacances d'été.


Phoenix Black, Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant