Phoenix Black, Tome 2

Chapitre 43: Inquiétude...

Rogue : Black ?! Mais qu'est-ce que...

Je regarde alors mon professeur, je tente de me relever mais ce ne sont plus mes jambes qui me portent, mais quatre pattes laides et poilus. Pendant mes quelques secondes à terre, j'avais oublié ce léger détail, je lâche un long soupir qui en sortant de ma bouche se transforme en grognement, Rogue fait un pas de recul, je l'ai effrayé... Je me recule, je commence à paniquer, et si quelqu'un rentrait, pourquoi je ne contrôle plus rien de nouveau ? pourquoi Seamus persiste-t-il à s'en prendre à moi ? Et si Ombrage découvrait où se cache mon père. L'angoisse monte en moi, je respire de plus en plus fort, je bouge à travers toute la pièce, je me sens enfermé dans ce corps qui ne semble pas être le mien. Pendant un mouvement de panique, je fais tomber un chaudron. Rogue lâche un juron avant de réaliser ce qu'il venait de dire :

Rogue : Excusez-moi Black ! Il faut vous calmer maintenant, si vous ne le faites pas, vous allez rester comme ça un moment. S'il vous plaît. Concentrez vous sur des choses positifs, pensez à... je ne sais pas... vos amis.

J'entends ce que me dit mon professeur mais j'en suis incapable, j'ai envie de tout détruire dans la pièce, ma colère ne fait qu'augmenter. J'ai finalement une idée, et si je profitais de mon état pour aller effrayer Seamus. Comme si Rogue avait lu dans mes pensées, il tape d'un coup sur la table :

Rogue : Phoenix Black ! Reprenez-vous bon sang !

Il semble qu'il ait du mal à s'empêcher de râler ou de crier mais à en voir son visage, il essaie de se calmer, et je ne saurais dire pourquoi mais ça me touche. Il s'avance d'un pas très lent, et s'agenouille auprès de moi, je cesse de m'agiter et plonge mon regard dans le sien, alors que mes crocs touchent presque son bras.

Rogue : Pensez... Pensez à votre père, au jour où vous l'avez revu pour la première fois, à la joie que vous avez ressentie. Replonger vous dans des souvenirs heureux avec vos amis, votre famille et...

Je n'entends pas le reste de sa phrase, je me concentre sur ce qu'il vient de me dire, je rejoue la scène dans ma tête : me revoici dans la forêt Interdite quand j'ai revu mon père sous sa forme d'Animagus pour la première fois, mais le souvenir de mes retrouvailles avec lui dans la Cabane Hurlante chasse la première scène qui se jouait dans ma tête, je n'avais jamais ressenti autant de bonheur qu'à ce moment-là. Mais alors que je commence doucement à reprendre une respiration normale, l'angoisse revient et je revis à nouveau cet été... la voix de ce monstrueux sorcier crier « Endoloris ».

Je me redresse d'un coup, poussant le professeur au passage, mes griffes sortent et je ne gère plus rien. Je mets quelques secondes à réaliser ce que je viens de faire, le professeur de potions se relève lentement et je vois dans son regard qu'il contient sa propre colère. Désormais debout, il est plus grand que moi, je me rends compte qu'il presse sa main droite sur son bras gauche, lorsqu'il l'enlève, je vois du sang sur celle-ci. J'ai... j'ai blessé un professeur, j'aurais pu le blesser dix fois pire qu'une simple égratignure au bras. Je ne suis plus en colère désormais mais je ressens beaucoup de culpabilité. Je sens mes os se contracter de nouveau, je ferme les yeux pour tenter de ne pas crier face à la douleur que je ressens, ce n'est qu'en les ouvrant que je vois que j'ai repris forme humaine, à mon plus grand soulagement.

Je suis assise à même le sol, et n'ose bouger.

Moi : Je... je suis désolée professeur... je ne voulais pas... je...

Rogue : Ce n'est pas grave ! C'est trois fois rien !

Il ramasse le chaudron que j'ai fait tomber, sors sa baguette, et après un léger mouvement, tout le contenu de la potion retourne dans le chaudron. Il attrape un morceau de tissus sur la table la plus proche et l'enroule autour de la plaie. Je n'arrive plus à l'observer, j'ai tout le corps qui tremble et j'ai soudainement très froid, ce qui me pousse à me recroqueviller sur moi-même. Je sens alprs une main sur mon épaule, puis j'entends la porte s'ouvrir en trombe, ainsi que les voix du professeur McGonagall et d'Hermione.

McGonagall : Oh seigneur ! Que s'est-il passé ?

Hermione : La potion n'a pas suffi ?!

McGonagall : Il faut l'emmener à l'infirmerie, tout de suite !

Je suis incapable d'interagir avec les trois personnes autour de moi, je me sens porté par quelqu'un, il s'agit surement de Rogue, j'ouvre faiblement un œil et c'est bien lui. Si j'en avais été capable, j'aurais sauté sur mes pieds, la situation est très malaisante, mais je n'en ai pas la force.

**

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis à l'infirmerie, la nuit est complètement tombée, et les seules personnes présentes sont des élèves endormies. Ce qui signifie que j'ai râté la dernière réunion de l'AD avant Noël, dans un sens ça vaut mieux, j'aurais été accablé de questions par les Gryffondors qui m'ont vu quitter la Salle Commune en trombe.

J'entends soudainement un bruit venant de l'extérieur de l'infirmerie et des voix qui me sont familières, celles de Ron, Harry et McGonagall. Il m'est néanmoins impossible de savoir ce qui se dit. Ma curiosité est trop grande, je me lève, je veux savoir ce qu'ils font tous dans les couloirs en pleine nuit. Je me lève, mais suis prise d'un léger vertige, j'attends qu'il passe avant de me mettre sur mes pieds et de me faufiler hors de l'infirmerie. J'aperçois trois silhouettes tournées dans le couloir de droite, ça doit être eux ! Je les suis le plus discrètement possible, pendant 5 bonnes minutes, par moments j'arrive à m'approcher assez pour les voir, McGonagall et Ron soutiennent Harry, que s'est-il passé ? Je suis très inquiète, mais je ne peux pas me montrer, surtout pas en présence de notre directrice de maison. Je ne peux que continuer de me tenir à distance.

Nous arrivons finalement devant le bureau du professeur Dumbledore et il m'est impossible de les suivre plus loin, je les regarde donc monter les escaliers en colimaçon sans bouger. Je vois ensuite arriver Ginny et les jumeaux en courant, escorter par Nick Quasi-sans-tête, monter à leur tour jusqu'au bureau. La situation est de plus en plus inquiétante et la présence de tous les enfants Weasley scolarisé à Poudlard ne me rassure pas... Et s'il était arrivé quelque chose à Molly ou Arthur...

Je reste 5 bonnes minutes à m'interroger sur ce qui se passe, à attendre, caché derrière un pilier, croisant les doigts pour ne pas que Rusard soit dans les parages. Mais ce n'est pas lui qui avance d'un pas rapide, dans le couloir d'en face, c'est Rogue, montant en trombe son tour. Mais que peut-il bien se passer ?

Je m'approche un peu plus de la grande statue de Griffon qui marque l'entrée du bureau quand j'entends le bruit d'une porte qu'on claque, et des pas dans des escaliers. Je me cache de nouveau et je ne vois plus grand-chose, j'aperçois seulement le professeur de potions tirer Harry par le bras.

Est-ce que je dois les suivre pour savoir ce qu'il se passe ? ou attendre de voir descendre les Weasley ou le professeur McGonagall ?