Chapitre XIX

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Les magasins sortent déjà les décorations de Noël. Quand j'étais petite, j'attendais toute l'année le mois de décembre et le début de la magie de Noël. Mais aujourd'hui on reçoit les catalogues de jouets dès début novembre. En marchant dans la rue qui va au bureau, j'observe les hommes qui montent les guirlandes lumineuses depuis leur échaffaudage.

- Attention !

Une voix féminine sur ma droite me fait sursauter. A peine ai-je eu le temps de tourner la tête que je me fait percuter. Un objet lourd et rouge me tombre sur la cheville et je tombe par etrre. Des cris me font lever la tête. Tout se passe très vite. Quand je lève les yeux, je découvre un homme habillé avec des vêtements déchirés, sale, la barbe hirsute, et des yeux de fous. Voilà que je me fais insulter par un clochard parce qu'il m'a foncé dedans et faite tomber avec son..

- T'as qu'à le garder folasse.

L'homme me fusille du regard et repart en courant.

- Madame, ça va ?

Une main se pose sur mon épaule. Je crois que c'est la femme qui avait crié de faire attention.

- Euh.. Oui, enfin je crois. Que s'est t-il passé, je n'ai pas tout compris

- Nous sommes en train d'installer les décorations de noël, et cet homme est entré pour nous voler le père noël en vitrine. Mais heureusement, vous étiez là et il n'a as pu partir avec.

Heureusement que j'étais là pour qu'il me bouscule oui quelle sauveuse. Elle me tend la main pour m'aider à me relever. Je regarde l'objet qui m'a fait tomber. La blague. J'ai été renversée par un père noël d'un mètre 20. Ou plutôt, par un père noël de 1,20 m lancé à toute vitesse par un clochard.

Au moment de me lever, je pousse un petit cri. La femme me demande si ça va. Ma cheville me fait mal. Je lui dit que tout va bien et je repars en direction du burreau.

Sur le chemin, je m'efforce de garder une allure de personne qui marche normalement.

Arrivée dans le hall, Martha me fait signe. Mon badge devrait enfin fonctionner.

- J'espère qu'il ne vous embêtera plus maintenant. Sinon, vous connaissez le chemin jusqu'à mon bureau, dit-elle avec un sourire.

- Oui, Merci Martha !

Au moment de passer mon badge, j'appréhende le fait qu'il ne marche encore pas. Ding. Il fonctionne ! Avec le sourire aux lèvres malgré ma cheville qui me fait mal, j'arrive à mon étage. Il n'y a personne. Depuis le début du mois, je fais attention à arriver assez tôt. J'aime bien arriver avant tout le monde, et ça me permet de partir plus tôt le soir.

A la pause de midi je décide d'aller déjeuner sur le toit. Comme il fait encore bon dehors, j'ai pris mon repas ce matin pour ne pas avoir à sortir ce midi. Je n e suis revenue que deux fois sur le toit depuis la première fois, alors j'ai encore du mal à trouver le chemin. Cependant, j'y arrive du premier coup cette fois. En arrivant sur le toit, je fais attention à laisser une brique dans l'embrasure de la porte pour être sûre de ne pas rester coincée. J'ai vu un film récemment où le personnage se retrouve dans cette situation, et ça ne se termine pas bien pour lui. Il faut vraiment que j'arrête de regarder des films d'horreur. Je m'installe face à la vue la plus belle et commence mon repas. D'un coup, j'entends la brique bouger. Oh non. Un psychopathe a du débarquer sur le toit et va me pousser par dessus le bord. Je m'apprête à me retourner et à affronter ma mort, quand une voix familière m'appelle.

- Émilie ?

- Oh ! Nathan, qu'est-ce que tu fais là ?

- Je viens prendre mon repas loin de tous les appels et tous mes collègues.

- Eh bien, c'est raté alors.

Je lui souris et il me rend mon sourire.

- C'est pas pareil dans ce cas. Je vois que tu as découvert mon lieu secret.

- Je suis venue ici plusieurs fois à vrai dire, j'aime bien manger ici. La vue est magnifique. Et la première fois, je cherchais seulement la salle de repose et je me suis perdue.

- Ça ne m'étonne même pas de toi, dit-il en rigolant. Mais c'est vrai que la vue est belle, c'est aussi pour ça que je viens ici.

Nous continuons de discuter en mangeant. Je suis contente que l'on s'entende bien à nouveau, j'avais vraiment peur que la situation devienne bizarre au début de mon arrivée. Cependant, je ne lui avais pas parlé autant depuis le soir où nous sommes restés coincés dans l'ascenseur. Depuis, il est toujours collé avec cette petite femme insupportable qui me regarde mal.

J'essaie de me lever pour aller au bord du toit mais j'avais oublié un petit détail.

- Aïe !

Je me rassoie directement.

- Tu vas bien ?

- Oui.. Je me suis juste fais un peu mal à la cheville ce matin.

- Mince ! Tu as fait ça comment ?

- Tu n'as pas envie de le savoir, crois -moi.

- D'accord, dit-il en me faisant un clin d'œil. Et ta cheville est gonflée .

- A vrai dire, je n'ai pas osé regarder. Je pensais que ce n'étais pas grave, que ça serait passé à midi.

- Il faudrait peut-être vérifier, c'est peut– être plus grave que ce que tu croyais.

Il tapote sa jambe pour que j'y pose ma cheville.

- Mais je vais salir ton costume.

- Pas de soucis, il est noir.

Il prend alors délicatement ma cheville puis remonte légèrement mon jean.

- Wow, lâche-t-il étonén.

Ma cheville a triplé de volume, et elle prend une couleur bizarre.

- En dix ans de basket, dit-il, et autant de mauvaises chutes, je n'ai jamais eu une telle entorse ? Tu m'étonne que tu aies mal, tu devrais aller voir le médecin.

- Je ne pensais pas que ça ressemblerait à ça. Mais je vais quand même attendre la fin de la journée pour y aller, j'aii pas mal de travail qui m'attend.

- Tu es sûre ? Si c'était en venant c'est un accident de travail. En plus, ton travail peu attendre. Tu ceux que je demande à mon chauffeur de passer te prendre ?

Wow. Monsieur à un chauffer.

- Merci c'est vraiment gentil, mais je préfère attendre. Puis, c'est pas avec le sport que je fais au bureau que je vais user ma cheville.

- Comme tu veux. Il me tend la main pour m'aider à me relever. En tout cas, si tu veux partir pus tôt ne te gênes pas. Et fais attention.

Nous retournons à nos bureaux respectifs en parlant de tout et de rien, et je me remets à travailler.

En fin de journée, Baptiste se propose de m'accompagner aux urgences. Il s'est moqué de moi tout l'après-midi, après que je lui ai raconte l'histoire.

- Après toi, dit-il en me tenant la porte du hall. Et attention aux Pères Noëls furtifs qui traversent.

Je lui lance une tape sur l'épaule, et il s'esclaffe. Je sens que la soirée va être longue, et espère qu'il n'y aura pas trop de monde aux urgences.

- Tais toi et montre- moi plutôt où est l'hôpital, m'esclaffais-je à mon tour.

Maladroitement adulteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant