Maladroitement adulte

Chapitre XXI

- Eh bien, c'est une sacrée entorse que vous avez là. Je vais vous prescrire une attelle et il faudrait que vous reveniez passer une radio si vous avez toujours aussi mal dans une semaine.

Je remets ma chaussette et ma chaussire pendant qu'il m'explique que je dois éviter le sport et tout faux mouvement qui pourrait solliciter ma cheville. Super, tout ça à cause d'un père noël en plastique.

Je le paye et vais chercher mon attelle à 'accueille avant de rejoindre Bapiste. Il a tenu à m'attendre. Quand il me voit arriver avec mon attelle, il s'exclame:

- Te voilà handicapéée maintenant ! Comment tu vas faire pour aller draguer en boîte ?

Je le regarde en levant les yeux au ciel malgré un petit sourire, et je vois du coin de l'oeil une femme qui me regadre de travers avec son enfant sur les genoux. Je lui lance un sourire d'excuse et pousse Baptiste vers la sortie

Après avoir pris le métro, nous descendons à la même station. Il me dit que mon appartement est sur son chemin, donc nous faisons le chemin ensemble.

- Au fait, on en a jamais parlé, qu'est-ce que tu penses de Nathan ?

Je manque de m'étouffer. Je regarde droit devant pour ne pas qu'il voit que je rougis, et pour éviter de me prendre les pieds dans le trottoir. Ça serait bête de retourner à l'hôpital alors que nous en sortons.

- Comment ça ce que j'en pense ?

- Eh bien, au travail c'est toujours mieux de bien s'entendre avec son chef. Mais le peu de fois où tu l'as vu, il devait partir ou était en réunion avec Jessica, donc je ne voudrais pas que tu penses que c'est un snob ou quoi.

- Oh euh.. Non ! Enfin je veux dire.. il est sympas. Qui est Jessica ?

- Tu sais la petite blonde qui est tout le temps dans son bureau ? C'est Jessica. Personne ne l'aime. J'ai entendu dire qu'il la fréquentait parce que c'est la fille de son mentor, il se sentait un peu obligé au début. Mais quand je lui ai posé des questions par rapport à ça, il a vite changé de sujet.

Ils seraient si proches que ça ?

- Ah tu le connais bien ?

- Je ne dirais pas que c'est un bon ami, mais presque. Ça lui est arrivé de sortir avec nous quelques fois.

- Oh.

Nous arrivons devant mon bâtiment. Un message sur la porte indique que l'ascenseur est en panne. Et j'ai une attelle et un sac rempli de dossier à monter. Baptiste découvre le message en même temps que moi et me regarde de haut en bas.

- Allez, donne moi ton sac, je vais te le monter.

Je commence par refuser.

- Que vont penser les gens si je n'aide pas une demoiselle en détresse ? Allez, l'handicapée, donne moi tout ça, dit-il en me faisant son fameux clin d'oeil.

Nous montons tous les étages en rigolant et arrivons enfin chez moi. Je lui propose de boire un verre pour le remercier mais il refuse.

- Merci, mais je dois me dépêcher de rentrer. Mais je retiens la proposition !

Il me salue et repart. Je ferme à clé derrière lui et vais me faire couler un bon bain. Les ouvriers ont fini de réparer ma salle de bain ce matin. Elle est comme neuve ! En attendant que la baignoire se remplisse, je vais ouvrir la fenêtre de la chambre. Ninja pointera peut-être le bout de son nez. Je lui ai même préparé un bol de croquettes et un bol de lait.

J'enlève mon attelle et retourne à la salle de bain à cloche pied. Je mets un peu de musique et m'installe dans mon bain, tout à fait disposée à me détendre.

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Bzz bzz bzz bzz bzz

Je me réveille en sursaut. Zut. J'avais oublié que j'étais dans mon bain. Mon réveil en panique m'a fait éclabousser tout le sol. Il faut que je fasse attention à ne pas glisser en allant chercher mon téléphone. Anna m'appelle en vidéo. Je décroche.

- Salut ! Pourquoi tu as de la mousse sur la figure ? Tu te déguise en père Noël ?

Je me regarde dans l'écran.

- Non je me suis endormie dans mon bain. Et à en juger par cette mousse sur mon menton j'allais bientôt me noyer. En parlant de père Noël, je me suis fait une entorse.

- Tu m'impressionneras toujours ! Je voulais savoir, il y a un genre de réunion des anciens élèves dans quelques semaines au lycée, tu veux y aller ?

- Tu sais très bien que ça ne m'aurais jamais intéressée, mais si tu me demandes c'est que tu as envie d'y aller je me trompes ?

- Si perspicace ! Du coup ?

- Tu veux vraiment vraiment y aller ?

- Oui !

- Bon ok !

- Ça marche. Je t'adore. Bon je te laisse bisous. Au fait, prépare un costume c'est déguisé !

Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle raccroche déjà. Elle a fait exprès pour ne pas que je râle.

La sonnette retentit. Je m'apprête à aller ouvrir quand je me rappelle que je sors de mon bain. J'essuie ma figure et enfile un peignoir.

Quand j'ouvre, je tombe sur un livreur. Il me tend un bouquet.

- Mlle VANAUX ?

Pourquoi il crie ? Tout le monde va entendre qu'il est là.

- Oui.

Il me fourre le bouquet dans les mains et s'en va en criant un "au revoir".

Je reste quelques instants sur le palier. J'observe ce bouquet. Il est fait de roses rouges, et un mot est glissé au milieu. Je le prends.

Des jolies fleurs pour une jolie femme. Prends en bien soins. :)

Je reste perplexe. Des cris de plaisir proviennent encore une fois de chez ma voisine. Je décide alors de rentrer chez moi pour ne pas en entendre plus. L'ancien locataire avait laissé un vase dans un placard de la cuisine. Je le prends et installe le bouquet dedans, puis l'amène sur la table de salon.

Tout la soirée, je me pose des questions. Qui a bien pu envoyer ces fleurs ?