Quarante-et-unième

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Le feu était la seul lumière pouvant caresser le profil de nos visages durant cette soirée. Des adolescents comme nous entouraient autour des flammes. Certains se pelotants, d'autres discutant, ou encore se saoulant.

Dès que je fus arrivée, j'avais déjà senti que cette soirée allait être merdique. On se fait chier.

-Et les gars action ou vérité, dit un jeune homme, titubant légèrement sur le sable avant de s'assoir.

Sous les cris de joies des autres, le jeu commença.

Les vérités les plus gênantes furent révélées, les actions les plus basiques furent faites : bois 5 shots de vodka, embrasse ce gars devant ton copain.

Je poussait un soupire tellement long que tout le monde s'était tourné vers moi.

-La fille rabat-joie. Action ou vérité ?

-La fille rabat-joie t'enmerde. La fille rabat-joie à un prénom. Et ce prénom c'est Cameron.

Le garçon souffla et réitéra  sa question.

-Action ou vérité Cameron, dit-il en insistant sur mon prénom.

Je sentis le regard de Axel me peser. Tiens il se rappelait que j'existais  maintenant ! Il va se souvenir de moi.

-Action.

Le garçon sourit, une idée sûrement embêtante pour moi à dû lui germer à la tête.

-Embrasse une personne avec qui tu pourrais coucher, dit-il.

Je lançai un regard de défi à Axel et allai m'exécuter vers Alex. Je repartis, toute contente de l'embêter encore une fois.

-Très drôle, dit-il dans sa barbe.

-Axel action ou vérité, dit un jeune garçon.

Ce dernier me lança un regard avant de choisir action. Cette même action qui était d'embraser Amy. Ce qui m'embêta moi aussi. Et si je ne voulais pas me donner en spectacle je lui aurais arraché les cheveux.

Je fus  interrogé une dernière fois en choisissant vérité.

-Donne nous un défaut de toi, dit une fille à côté de moi.

-Impossible, je suis parfaite.

-Non, dit Axel, t'es chiante.

-Je te retourne le compliment petit con.

-T'es pas drôle aussi, réprimanda-t-il.

-Et toi t'es moche et aigri.

J'étais à court de répartie et il le voyait bien, son rictus me le faisait savoir. Le pire c'est que Axel n'était pas du tout moche. Il était beau à s'en damner, donc les propos étaient faux.

-Bon ça va maintenant , dit Amy, on dirait des enfants.

-Des enfants hein, dis-je à Axel par rapport à ses yeux d'enfants quand il me regardait.

-C'est toi l'enfant, dit-il.

-Tu es sûr de vouloir que je sois une enfant Axel ? Très bien je vais jouer comme une enfant.

J'attrapai Alex et l'embrassai langoureusement. J'aurais bien préféré embrassé Axel que ce gars ne sachant pas manier sa langue, mais je devais garder un peu de dignité.

A la fin du baiser, je me retins de ne pas m'essuyer la bouche ou de faire une grimace tellement cet acte fut écœurant.

La foule autour qui avait commencé à crier lors de notre mini dispute s'était dispersée. Tout le monde commençait à danser, même moi. J'attrapai un verre, l'avalai cul sec et dansai sous le regard brûlant de Axel jusqu'à l'épuisement.

Oubliant sa présence, j'allai me servir de l'eau au robinet près des douches de la plage.

Je me baissai pour boire une gorgée, m'hydratant instantanément la gorge. Je me relevai et commençai à respirer le grand air de la nuit. Quand soudainement, beaucoup trop d'eau tomba du ciel pour être de la pluie. On avait appuyé sur le bouton de la douche et la personne rigola par mon cris de surprise. Et cette personne n'était personne d'autre que Axel.

-T'es vraiment qu'un gros con, dis-je furieuse.

Et il rigola. Encore. Et malheureusement, Axel et le genre de personne -et la seul de mon entourage- à avoir un rire communicatif. Donc je me retrouvai  à rire en lui donnant un tape derrière la tête.

-Alors éphélide on a voulu jouer à l'enfant, demande Axel, un sourire espiègle.

-Alors Axel, on a voulu avoir ma cousine dans son lit ?

Il sourit.

-C'était drôle de voir ta réaction d'amie jalouse.

-Les amies, dis-je en faisant les guillemets, ne font pas ce genre de réaction.

-Qu'entends-tu par là, dit-il.

Il voulait me faire sortir les verres du nez.

-C'est à toi de me le dire.

Il ne répondît pas. Il préféra plutôt me caresser la joue comme une objet fragile et poser sa main sur ma taille.

Je me mordais la lèvre.

-Lâche-moi cette lèvre putain.

-Pourquoi, dis-je cette fois d'un air espiègle.

-Car sinon je ne pourrais pas me retenir de t'embrasser.

-C'est peut-être ce que j'ai envie, dis-je toute sourire, caressant moi aussi sa joue, contemplant les beaux traits fin de son visage.

Il ne se fit d'ailleurs pas prier, puisque à peine la phrase fini nos lèvres s'entrechoquèrent.

A bout de souffle, il chuchota à mon oreille.

-Jette les jetons pour une fois, tu as enfin perdu. Ne feint pas que tu es comme eux et que tu as apprécié le baisé avec le débile là bas.

-Peut-être, dis-je en réfugiant ma tête dans son cou pour ne pas montrer que je rougissais.

Ce qui le fit rigoler car il savait ce que je faisais, il me connaît par cœur.

-Je suis tout à toi Cameron.

Je gloussais comme une lycéenne de 15 ans dans son cou refermant mes bras autour de ses épaules.

-Alors si tu es mien, je suis tienne.

Et on s'embrassa, le sentant sourire contre mes lèvres.

Voilà je venais de m'engager dans quelque chose, peut être quelque de grand. Peut-être quelque chose d'incroyable. Peut-être quelque chose qui va me briser le cœur.

Je faisais confiance à ce garçon qui me connaît par cœur, à ce garçon qui était autant à moi que j'étais à lui. Ce garçon qui comprenait chaque faiblesses et douleurs de mon cœur, ce garçon qui choisira soit de m'arroser de ses sentiments, soit de me laisser faner dans la douleur.

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