Quarante-deuxième

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J'étais tellement anesthésié de cette embrassade que je l'avais laissé me prendre la main et m'amener sur la plage rejoindre les autres.

Je suis revenue à la réalité quand j'ai vu Amy embrasser passionnément Alex. Il me semblait qu'ils étaient amis. C'est bizarre parce que pas plus tard que dix minutes, ils étaient chacun en train d'embrasser Axel, ou moi.

Peut-être qu'ils ne sont pas ensemble, peut être que c'est un couple libéral, ou un couple polygame. L'idée de savoir la réponse ne m'enchante pas plus que ça.

Je me sens partir en arrière par Axel qui me tirait la main dans la direction opposé.

-Ça c'était vraiment bizarre, dit-il faisant référence à ce que l'on venait d'apercevoir.

On s'assit dans le sable. Regardant le vagues s'écraser sur le sable.

-La mer est bavarde ce soir, dis-je à Axel.

-Tu vas faire quoi quand t'as mère ira te chercher, dit-il en m'ignorant.

Un silence passa.

-Je sais pas.

-Pourquoi tu ne veux plus la voir déjà ?

-Parce qu'elle m'a peut être envoyé en psychiatrie contre mon grés car le psy auquel je n'allais pas coûtait trop chère pour pouvoir faire ses colorations entières chez le coiffeur.

-Cam, dit-il comme si il avait peur de faire une bêtise. Tu ne penses pas qu'elle a peut être eu raison de t'y emmener ?

Un soupire de ma part.

-Tu vois, il fallait que j'aille bien en même temps qu'elle. Il fallait que je sois toujours souriante. Elle a diagnostiqué que j'étais dépressive, alors je suis allée voir son psy. Mais tu connais la suite. Elle n'a jamais su pour mes danses avec la mort. Je te promets, je te promets Axel que je faisais des efforts. La vie sociale est importante pour un être humain. Mais comment tu veux faire si l'humain te dégoûte, te repousse, te détruit, part, revient, t'insulte, t'aime, puis te frappe ? Comment tu fais quand tu n'as plus rien et que tu vois juste ça. Du noir, rien que du noir et encore du noir. Comment tu fais quand t'es autant déçu et que tu veux juste te préserver et ne pas t'attacher, ni t'ouvrir ? On me le reproche tellement de pas pouvoir entrer dans mon monde. Mais comment tu fais quand ton monde est dévasté par la race humaine qui y est passée avant ? Maintenant il n'y a plus beaucoup de place pour visiter le musée de ma vie, je vous ai donné les billets que j'avais en stock dans la réserve. Et j'ai très peur, parce que si ça marche pas... si ça marche pas comment je vais faire.

Je regarda dans le vide, apeurée.

-Comment je vais faire, si je ne peux plus rien y faire Axel ? Je vais attendre une douleur qui ne s'arrêtera pas ?

-Non ! Non, Cam. Dit-il tenant mes joues pour avoir accès à mon regard déjà bien embué.

Une larme.

-Hey non, non, non, non, non !Tout va bien, dit-il inquiet.

Deux larmes.

Je trouvai refuge dans son cou.

-Je serai là pour toi Cam, dit-il caressant mes cheveux.

Trois larmes, un sanglot.

-Regarde moi, ordonna-t-il.

Je n'eus pas le choix de m'exécuter, il m'y obligea.

-Tu n'es pas seul. Tu ne seras pas seul. La vie n'est pas que du noir Cameron. Et c'est toi qui me l'a appris.

Sans répondre, je posai mes lèvres sur les siennes. Lui, répondant quelques secondes plus tard au baiser avec toute la douceur et la bienfaisance qu'il pouvait donner.

Je souris. Il en fut content, je le remerciai, il reposa ses lèvres sur les miennes.

La soirée s'achèva par des centaines de milliers de mots alignés, une dizaine de baisés volés, deux mains s'enlaçant, un bonne nuit Axel et un Bonne nuit Cameron.

CurableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant