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Promenant dans le jardin avec sa jeune sœur, Lahna arrache une rose rouge avant de l'humer. La journée de cours de sa sœur ne l'intéresse guère, mais quand celle-ci lui a proposé une promenade dans le jardin du palais, elle a sorti sur l'occasion. Rare fois, qu'on l'autorise de prendre l'air dans le jardin. Elle songe vite que c'est son beau-père derrière tout ça. Il a sans doute parlé à la reine pour que celle-ci lui laisse se promener dans le jardin.

Elle cache son petit sourire et s'assoit à côté d'Amaralia.

— Lahna, tu m'as jamais parlé de ton enfance.

Sa mine se décompose et vivement, elle se tourne dans la direction de sa sœur.

Parler de son enfance ?

Une tristesse prend possession de son âme. Rien de beau s'est produit dans son enfance, rien de jolie a part la guerre.

— Il n'y a rien à dire, Amaralia. Et puis, tu connais sans doute mon enfance avec mère.

— Au moins, parle-moi un peu de maman à cet époque, gémit-t-elle comme une enfant.

Automatiquement, elle serre sa main ou la rose se trouve alors que des souvenirs douloureux revient dans sa tête.

— Mère était la femme la plus gentille que je connaissais. Elle a tout fait pour me protéger contre le fou furieux de mon père, dit-elle tristement. Enfin bref, ta vie est bien plus meilleure que la mienne. Tu n'as jamais été privé de ta mère, tu n'as jamais été prisonnière dans un couvent satanique et tu n'as jamais eu cette impression d'être détesté par ta mère.

Elle fixe le soleil qui se cache derrière les nuages avant de pousser un soupir las.

— Tu n'es pas la seule prisonnière ici, Lahna, répond sa sœur. Regarde qui je suis avec ma sœur, nous sommes... des sortes de monstres que peuple craint.

Outrée, la sorcière lui frappe derrière le crâne.

— Ne dis pas ça ! Tu es une surnaturelle comme moi. Les montres sont les personnes qui te critique. Tu es juste originale.

Une servante se poste devant elle et dit que la reine exige de voir Lahna. Déjà fatiguée, elle se lève en s'excusant auprès de sa sœur avant de suivre la servante.

Que veut sa mère ? Va-t-elle la réprimander après son comportement désastreuse de hier soir ?

Un frisson saisie son échine, et en déglutissant péniblement elle monte les innombrables escaliers. Elle retrouve dans sa mère sous un balcon, un verre dans sa main. Cette image lui fait grincer les dents et pour capter l'attention de sa mère, Lahna claque fort ses talons contre les dalles avant de s'asseoir, les jambes écartées sur la chaise.

- Pourquoi veux-tu me voir ? dit-elle sèchement.

La reine relève sa tête et lui sourit... un sourire franc. Rapidement, Lahna se met en garce. Sa mère qui lui fend un vrai sourire ? Quelque chose ne va pas.

- Je ne vais pas relever ton comportement inacceptable d'hier soir envers Kader...

- Kader ?

Elle pense alors que ce Kader est le sorcier égyptien. Un beau prénom qui représente l'allure de sa carrure.

- Oui Kader, continue la reine en se levant. J'ai une bonne nouvelle pour toi, toi a toujours rêvé de partir ici. Eh bien, le moment a sonné pour toi !

Les yeux pétillants de joie, elle se lève brusquement non sans cacher sa joie de vivre. Sa mère vient tout juste lever le portail. Est-ce déjà un signe de paix ? Sa mère a-t-elle accepté ses innombrables pardon ?

Lahna voulait l'enlacer, mais se ravise peur d'aller trop loin. Heureuse, elle pose sa main sur l'épaule de Lysandra, les lèvres tremblantes.

— Merci mère. Je pourrai enfin faire le shopping, côtoyer les mortels, avoir des amis ! Je te remercie énormément...

— Qui t'as dit que tu réaliseras tout ce que tu souhaites ?, coupe sa mère, la mine grave.

Kader fait les cent pas, les mains croisées derrière le dos. A-t-il pris la bonne solution ?

Il s'arrêta au milieu de son appartement, et par sa pensée, il fait venir une photo dans sa direction. La mine dure, il serre l'image dans sa main avant de fixer intensément la personne.

Il prend une grande respiration, avant de se retourner vers le roi qui attend toujours sa réponse.

Il fait un hochement de tête.

— Je lui dirai moi-même, annonce-t-il avec sa voix suave. Vous ne devez pas intervenir entre nous, je vais gérer avec elle.

Le roi incline sa tête en cachant sa déception.

— Vous lui direz quand ?, questionne-t-il.

Kader redresse sa veste en refoulant cette colère en lui. Cette pauvre fille lui faisait la peine. Il ne supportait pas la voir si triste, si naïve en attendant qu'un jour sa mère lui donnera sa liberté. Non, cette fille mérite mieux, et elle capable de grande chose, songe-t-il.

Son regard envers Lysandra a totalement changé. Lui qui croyait que cet femme avait un cœur en or...

- Tout de suite. Je veux terminer son calvaire aujourd'hui.

- Kader, je vous remercie jamais assez, annonce le roi une main sur son épaule. Lahna, ne demande qu'une chose : la liberté. Elle vous sera reconnaissante.

Il faut un sourire crispé et alors qu'il s'apprête à sortir de son appartement avec le roi, ils entendent une explosion de vitre et un cri féminin.

Les deux échangeant un regard, ils se pressent d'aller voir ce qu'il se passe.

La Captive De Kader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant