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Après cette révélation, le sorcier est parti, en laissant Lahna dans la confusion.

C'est avec confusion qu'elle regarde sa valise noire toujours en réfléchissant aux mots de Kader, mais la servante l'interrompt dans sa réflexion.

— Le Grand Sorcier ainsi que votre famille, vous attendent dans le jardin. Puis-je prendre votre valise ?

Prise d'un mutisme, elle hoche la tête et se lève avant de suivre la servante. Elle entrelace nerveusement ses doigts, avec cette boule qui ne cesse s'agrandir dans son ventre. Quand elle voit la famille au complet, l'air lui manque dans ses poumons et c'est dans une lenteur, elle met sa veste.

Elle descend les marches d'escaliers, en ignorant sa mère et se poste à côté de Kader.

— Vous n'avez rien à dire, mademoiselle Alemona ? demande Kader d'une voix suave.

Elle esquisse un sourire faux pour masquer son trouble.

— Absolument rien puisque je reviendrai ici, bientôt. Je pense qu'en partant d'ici, cela me soulagerai et puis il y a une certaine personne ici ne m'apprécie pas, lâche-t-elle avec raillerie. Enfin bref, on part quand ?

Kader fixe la reine, qui elle, observe sa fille avec les lèvres pincées. Il serre ses mâchoires en retenant cette folle envie de gifler la reine.

— On part tout de suite, dit-il simplement.

Il se retourne et cite une incantation pour ouvrir un cortex qui l'emmènera en Égypte.

Lahna termine ses salutations avec ses sœurs et avec son beau-père avant de se tourner vers sa mère et la pointe du doigt, les sourcils froncées.

— Bonne continuation, maman, siffle-t-elle avec un rictus avant de se tourner et faire exprès de fouetter le visage de sa mère avec ses cheveux blonds.

Kader lui tend son bras, et tendue comme une arbalète, elle le saisi et prend sa valise avec son autre main.

Les deux traversent le cortex sans un regard derrière eux et se font propulser au milieu d'un couloir. Lahna perd son équilibre, mais Kader a le temps de la rattraper avant qu'elle ne tombe au sol.

Vivement, elle se dégage de lui et s'éloigne. Elle fixe le couloir où elle se situe et une chaleur écrasante lui oblige d'enlever sa veste.

— Où sommes-nous ? questionne-t-elle en voyant Kader s'engager dans le palais

— À Abu Minqar, une ville perdue dans les profondeurs du désert, chuchote-t-il.

Confuse, elle prend sa valise et lui court après.

— Mais, j'ai...

Rapidement, il se tourne dans sa direction, les traits tirés par la colère. La blonde s'arrête et est intimidée par son visage défiguré par la colère.

— Je pense que vous devez vous changer à cause de la température. Salma vous escortera jusqu'à votre chambre et nous parlerons de tout ça ce soir, après mon retour, répond-t-il essayant d'être doux.

— Oh... je serai seule ici ?

— Non, Salma sera à votre disposition. Vous pouvez aller dans le jardin, mais je vous interdis de visiter le palais, ajoute-t-il d'une voix menaçante.

Sans attendre une réponse, il part. Lahna lui suit du regard avant qu'il ne disparaisse derrière un mur. Elle reprend son souffle, une main sur le cœur. Cette conversation a été suffocante que l'air n'entrait plus dans ses poumons.

Pourquoi est-il si froid ?

Irritée, Lahna répète ses mots avec irritation avant de soupirer. Elle tente de faire du vent avec ses mains toujours en regardant autour d'elle.

— Où est cette prénommée Salma ? se demande-t-elle à elle-même.

— Ici.

Surprise, elle se retourne pour voir une servante humaine ayant l'âge dans la quarantaine.

— Doux Satan, je ne vous ai pas vu ! s'exclame la sorcière alors que la servante lui fend un petit sourire.

Cette dernière prend sa valise et incite de la suivre.

— Vous êtes toute transpirante, vous ne voulez pas que j'active la clim ? demande Salma avec douceur.

Intriguée par la douceur de la servante, Lahna la fixe sans vergogne. Celle-ci est petite de taille avec une fine corpulence. Elle porte un hijab beige avec son uniforme bleue.

— Non, ça ira, répond la blonde d'une voix entre-coupée. J'ai toujours grandi sous une chaleur de quarante-trois degrés.

Salma ouvre des portes en bois massif et Lahna reste subjuguée devant la beauté orientale de sa nouvelle chambre. Sa chambre est devisée en trois parties : la chambre à coucher avec des tons rouges et noirs, un dressing et une salle de bain. Elle peut voir de loin un balcon qui donne la vue sur le jardin.

Elle entre dans sa chambre, la bouche grande ouverte.

— Allez vous préparez, je reviendrai dans une demi-heure, informe Salma avant de fermer silencieusement la porte derrière elle.

Lahna, s'approche lentement de son lit, drapé de rouge et de noir. Ses doigts frôlent les dessins orientaux sur le mur avec un petit sourire aux lèvres.

Une question trotte dans sa tête : comment sait-il que ses couleurs préférées sont le rouge et le noir ?

Elle secoue sa tête et part explorer le dressing. Des divers caftans pendus dans son dressing. Elle les parcoure avant d'en choisir un blanc avec des touches dorées. Ces vêtements lui font rappeler tristement sa vie d'avant et c'est pour cela qu'elle quitte le dressing pour aller se changer.

Salma vient la récupérer et l'escorte jusqu'à la terrasse du somptueux palais. Elle découvre avec stupeur une table remplie de bonne nourriture à sa disposition.

— N'hésitez pas de vous en servir, j'attendrai ici quand vous ayez terminer, s'exclame Salma.

Confuse, Lahna s'assoit sur la chaise.

— Mangez avec moi, je ne réussirai jamais à terminer toutes ces friandises.

— Mais le...

— J'insiste, coupe-t-elle sérieusement. Sinon, je dirai au Grand Sorcier que vous m'avez mal accueilli.

La Captive De Kader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant