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Avec ses pouvoirs, elle téléporte Kader jusqu'à sa chambre et sans demander l'autorisation du sorcier, Lahna déchire sa chemise sans aucune once de gêne. Ce qu'elle voit devant elle, l'effraie. Une horrible blessure infectée.

— Doux Satan, votre blessure a l'air profonde et votre sang... est noir.

Kader tente de se lever, mais d'un geste, la blonde le plaque contre le lit.

— Je ne demande pas tout de suite une explication, Kader, articule-t-elle les yeux dans les yeux. Je vais vous soigner et quand vous serez sur pieds, à vous de voir de me donner des explications.

Kader, épuisé, hoche la tête et se détend. La sorcière, sûre d'elle, fait endormir le sorcier dans un sommeil profond et pratique sa magie pour guérir le grand Sorcier d'Égypte.

Les jours passent et la curiosité de Lahna s'agrandit. Pourquoi le sang de Kader était-il noir ? Qui est-il ? Ou plutôt, qu'est-ce qu'il est ? Le conseiller de Kader a pris sa place quand celui-ci est toujours dans un sommeil profond. Chaque jour, Abel, demande à Lahna quand Kader se réveillera et Lahna commence peu à peu à douter de ses capacités. A-t-elle jeté le bon sort ? Le bon sortilège ? A-t-elle bien prononcé chaque mots ?

La sorcière se lève de son lit, rongée par l'inquiétude. Puis, le spectre de son père se dresse devant elle et l'image des gardiens de l'autre nuit passe dans sa tête. Elle s'était promis de les rendre visite pour quelques informations. D'après sa théorie, les gardiens de la nuit savent plus que quelconques créatures à propos des démons, et après tout ils sont bien reconnus pour traquer ces bêtes forgées aux Enfers.

— Dis-moi quel est ton plan, ma fille, s'exclame le père alors que la sorcière se ferme dans la salle de bain.

Elle l'ignore et se concentre avant de se téléporter devant l'institut des Gardiens du Dakota du Nord. C'est une immense cathédrale qui se dresse devant elle. Subjuguée par la beauté du bâtiment, elle avance à petits pas jusqu'aux grandes portes et les ouvres sans toquer. Sans voir quoi que ce soit, elle se fait plaquer contre le sol avant qu'une personne la fait relever par ses cheveux. Elle pousse un gémissement avant de poser ses mains sur le visage de son malfaiteur et cite un sort qui fait surchauffer la peau du gardien, mais un autre homme derrière elle, lui neutralise ses bras.

— Une autre sorcière qui tente un coup d'État, raille-t-il. C'est la cinquième fois.

— Je ne tente à rien ! crie-t-elle en essayant de se libérer. Lâchez-moi !

Le gardien l'ignore et lui force à marcher.

— Vous allez dire cela devant mes responsables, rigole-t-il.

La sorcière garde le silence et ils pénètrent dans une salle immense où la voix puissante de leur reine se fait entendre. Éberluée, la blonde lève son regard et croise celui-ci de sa mère, la souveraine. Celle-ci s'arrête dans sa tirade et et fait signe aux gardes de lâcher sa fille.

— Suis-moi.

Lahna se masse les poignets en fusillant du regard les gardes et suit sa mère dont on a l'impression qu'elle glisse sur les dalles. Elles s'enferment dans une sorte de bibliothèque.

— Que fais-tu ici, Lahna ?

— Je... rien, dit-elle sèchement.

La souveraine tire une chaise par sa pensée et incite sa fille aînée de s'asseoir.

— Lahna, combien de fois je t'ai dit d'arrêter de chercher des ennuis ? siffle Lysandra.

La sorcière s'assoit tranquillement sur la chaise en ricanant.

— Je suis assez grande et vieille pour être responsable de moi-même, réplique-t-elle vivement.

La reine lève son regard vers le ciel.

— Sais-tu pourquoi je suis parmi ces gardiens, Lahna ? À cause de toi ! On me pose la question quel lien ai-je avec toi...

— Bah dites-leur que je suis votre première fille avec le crétin que vous avez aimé auparavant.

La reine pose fortement ses mains contre la table en foudroyant sa fille.

— Sais-tu pourquoi je t'ai enfermé pendant 10 ans, Lahna ? Tu as toujours voulu avoir ta réponse ! Tu es la fille d'un fou, Lahna, ne soit pas étonnée qu'on te juge mal ! s'écrit la reine.

— Et je suis la fille d'une folle qui a voulu renier son propre sang durant des années ! s'emporte Lahna en se levant. Vous saviez depuis longtemps les idées sadiques de Naphtali, mais vous avez décidé de rester près de lui jusqu'à lui donner une progéniture. Une progéniture qui est un monstre gorgé de pouvoirs incontrôlables !

— Tais-toi, Lahna !

La jeune sorcière contourne la table, toujours aussi remontée. Alors sa mère s'inquiète sur l'image que donne sa fille ? 

Lahna serre ses poings en fixant droit dans les yeux de sa mère.

— Vous m'avez jamais aimé ! Vous avez honte d'être la mère d'une sorcière avec une magie monstrueuse et...

La main de la reine s'abat contre la joue de sa fille. Choquée, elle touche sa joue qui picote en observant sa génitrice avec les yeux grands ouverts. Elle osé de lever la main sur sa fille...

— Tout ce que tu dis est faux, réplique la reine tranquillement. Je t'ai toujours aimé, j'avais peur des critiques des autres sur toi... Je pensais que tu n'aurais pas le courage d'être à la vue de tous et assumer chaque insultes, chaque projectiles, chaque regards fous. Je dis cela car je l'ai vécu et je sais ce que cela fait à l'intérieur de soi.

Confuse, Lahna se laisse tomber sur sa chaise et observe la silhouette de la reine s'en aller vers la porte.

— Comme tout autre mère, je m'inquiète pour mon enfant, dit-elle en tournant la tête légèrement sur son épaule. Et, je te rappelle que tu n'es pas la seule être un enfant avec des capacités originales. Amaralia et Asteria sont comme toi.

Elle quitte la pièce.

Dans un élan de rage, Lahna fait projeter une chaise contre le mur avant de ferme les yeux et retenir son envie de pleurer.

La Captive De Kader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant