La Captive De Kader

33

— Je refuse ! On prend celle-là !

Kader pose le bouquet de fleurs et retourne dans la direction de Lahna. Celle-ci croise ses bras contre sa poitrine avec une mine boudeuse.

— Pourquoi tu n'es pas normale, soupire-t-il. Cette couleur-là est jolie...

— On. Prend. Les. Roses. Noires. claque Lahna avant de prendre le bouquet de fleurs de Kader et les brûler par sa pensée.

Le sorcier pousse un grognement et foudroie du regard sa fiancée. Après le réveil surprenant de Lahna, quelques jours plus tard il a demandé sa main, comme la reine lui a demandé. Non seulement, il a promis à Lysandra, mais il vit sur un nuage depuis que Lahna est de retour parmi nous... avec son maudit caractère.

— C'est mon mariage, j'ai mon mot à dire, contredit-il vivement.

La blonde hausse un sourcil.

— Oui, mais je veux pas un mariage trop humain. Tu vois ce que je veux dire ? Je veux des roses noires, la décoration noire, le gâteau de couleur noir.

— Et peut-être une robe de mariée de couleur noir ? ironise le sorcier.

— Pourquoi pas, cela peut être jolie, lâche-t-elle en haussant les épaules.

Kader tape son front d'un geste désespéré. Une chose qui n'avait pas manqué chez la sorcière est son fidèle caractère. Il observe sa fiancée avec tellement de désespoir, et pose même la question pourquoi il a décidé de préparer le fameux mariage si rapidement.

Lahna soupire et pose les fleurs sur la table. Elle s'approche de Kader et prend ses mains.

— Pourquoi tu m'as demandé en mariage ? C'est trop compliqué la préparation...

— Parce que je t'aime et je veux certifier mon amour devant tout le monde, coupe-t-il sérieusement.

Lahna lève les yeux.

— On dirait un ado qui parle. Non mais tu t'entends ? Depuis quand le Grand Sorcier d'Égypte devient toute molle ? Pire qu'une fille, sérieusement, raille-t-elle.

— Tu es agaçante, soupire-t-il.

— On a pas besoin de mariage ou je ne sais quoi, mais si tu le tiens vraiment, alors je me forcerai à porter une horrible robe à froufrou juste pour toi, ajoute-t-elle plus doucement. Je dois me préparer à mon entraînement, on se voit tout à l'heure !

Lahna lui envoie un chaste baiser avant de s'éclipser. En même temps, Jamel arrive dans la salle et baisse la tête en signe de salue avant de fixer son supérieur avec crainte.

— Qu'est-ce qu'il y a Jamel ? Tu n'as pas trouvé le whisky que je t'ai demandé, souffle Kader en s'avançant la fenêtre de son bureau.

— Kader, des gardiens vous attendent dans le hall. Ils souhaitent parler avec vous.

Kader se tourne sur lui-même et regarde Jamel avec surprise.

— Des gardiens ? répète-t-il. Qui les a laissé entré dans mon palais ?

Jamel grimace.

— Ils ont forcé les portails, répond-t-il. Heureusement, ils...

Jamel ne termine pas sa phrase et Kader se téléporte rapidement. Il avance d'un pas bourru vers les trois gardiens et reste impassible.

— On vous a déjà dit de ne jamais forcer l'entrée si personne vous refuse d'y entrer ! s'exclame-t-il sèchement.

Il reconnaît un gardien. Celui de l'autre soir.

Un des gardiens s'avance jusqu'à Kader en tend sa main. Mais Kader garde silence avec une mine qui reflète toute son animosité.

— Kader, nous ...

— Qui vous a donné l'autorisation de m'appeler par mon prénom ? clame-t-il froidement. Je vous prie de quitter mes terres, vous êtes loin d'être le bienvenue ici.

Le gardien sourit en coin, alors que son collège s'approche.

— Grand Sorcier, nous voudrions parler avec vous par rapport à Pétra. Nous avons retrouvé vos traces ainsi que celle de votre conjointe, s'exclame l'autre.

Il sort deux sacs transparents et voit une longue mèche blonde, tandis que dans l'autre, il voit un morceau de tissus d'une de ses chemises. Kader se maudit et se redresse en regardant de haut les gardiens.

— Lahna et moi nous sommes partis voir le désastre, comme tous les autres sorciers. Vous avez eu votre réponse maintenant ?

Kader les contourne et ouvre la porte.

— Mais...

— Vous avez eu votre réponse ! Maintenant dégagez ! gronde-t-il en faisant trembler les murs.

Les trois gardiens sursautent et se précipitent vers la sortie. Kader rattrape un par le col de la chemise et le foudroie des yeux.

— Jouet, Joey, Joe... je ne sais comment vous vous appelez mais je m'en fiche. Dites à vos collègues de ne plus remettre les pieds ici, menace-t-il.

Joe hausse un sourcil.

— Sinon quoi ? Nous avons le droit de vous arrêter, rappelle-t Joe.

Kader rit froidement alors que ses yeux prennent une autre couleur.

— Ce n'est pas des zinzins comme vous qui pourront me neutraliser. Maintenant partez !

Il pousse Joe et claque la porte devant son nez.

Kader se masse les tempes et pousse un râle.

— Satanés êtres au sang d'ange, Jamel appelle l'équipe pour désinfecter le hall ! Une horrible odeur d'angélique plane dans l'air ! crie-t-il, au bout de lui.

Le pauvre Jamel sourit tristement et hoche de la tête.

— Ce mariage commence à me rendre fou, vraiment...