La Captive De Kader

17

Après une longue nuit mitigée, Kader préfère de rester seul dans ses appartements à se remettre en question. Il s'assoit sur le canapé en lâchant un long soupir. Fait-il des bonnes choses pour Lahna ?

Non.

Il se sent de plus en plus coupable de lui cacher ce mariage arrangé. Personne ne sait sur ce mariage arrangé à part le beau-père de Lahna. Mais a-t-il toujours envie de ce mariage ? Non. La sorcière mérite beaucoup mieux et après son analyse, Lahna n'est pas comme ses anciennes prétendantes. Non, elle est beaucoup plus naturelle et ne cherche pas à se marier avec un homme riche aux pouvoirs.

Mais est-ce que cacher son identité lui fait une personne sainte ? Kader grince les dents et serre ses poings. Peu de personnes savent ses origines et dire cela au peuple, lui causera sa perte...

Il se lève et redresse le turban sur sa tête. Il sait qu'un jour il doit révéler la vérité... Ce mariage arrangé, il n'en veut plus. Il n'est pas cette personne qui force une femme à l'aimer. Il s'est promis de ne jamais l'être.

En même temps, le roi entre dans la pièce sans prendre la peine de toquer. Le vampire lui fait des gros yeux et avance rapidement dans sa direction.

— Kader puis-je savoir pourquoi elle n'a toujours pas d'alliance sur la doigt ! aboie Erwan.

Le sorcier relève sa tête.

— Je ne veux plus de ce mariage, votre altesse. Votre belle-fille ne mérite pas ce châtiment.

— Vous m'avez pourtant dit que vous seriez un bon homme pour elle ! Lahna n'est pas comme une de vos courtisanes que vous avez rencontré, elle est unique et elle sera heureuse de se marier avec vous, réplique le roi sèchement.

Kader ancre son regard dans le sien.

— Jje ne forcerai jamais une fille de m'aimer, réplique-t-il froidement.

Le roi rit avec sarcasme.

— Forcer ? Pourtant, c'était vous qui êtes venu vers moi en premier pour demander la main de ma belle-fille ! siffle le roi en crachant le dernier mot.

Kader ne réplique rien devant ces mots sanglants.

— Maintenant, qu'allez-vous faire ? demande le roi en se dirigeant vers le miroir.

Après une longe réflexion, il lui dit :

— Recommencer tout à zéro et l'aimer.

*

— Finalement, Lahna, on est pareil, lâche sa sœur en beurrant le moule à gâteau.

Le nez plongé dans la préparation de son gâteau, Lahna se sent obliger de s'arrêter pour écouter sa sœur.

— Pareil ? On a les même les cheveux, les mêmes yeux, et quelques traits similaires, mais je ne vois rien d'autre où on peut être pareil, déduit-elle en posant son fouet sur le plan de travail.

Pour une journée ensoleillée, Lahna a décidé de passer sa matinée avec sa jeune sœur, Amaralia. L'autre sœur jumelle a préféré de profiter le libre abrite pour rejoindre secrètement ses amis en dehors du palais.

Amaralia sourit et la rejoint.

— Eh bien, on est deux créatures de la nuit... je vais dire unique.

— Unique ? répète Lahna en reprenant son travail.

— Toi, tu dois être discrète car tu es la fille d'un des sorciers le plus cinglé sur Terre. Et moi, je suis issus d'un métissage et mentir aux autres sur mon identité. Je dois sans cesse dire que je suis une sorcière et non une hybride, tu vois le genre ?

— Eh bien...

Le mots se perdent et elle ne peut s'empêcher de sentir de la peine pour sa jeune sœur. Elle ne veut pas être sa place. Une hybride dans le monde de surnaturel est vu comme une abomination. Elle caresse le visage de sa jeune sœur avec un sourire compatissant et décide de changer de sujet.

— Vu que j'ai désormais ma liberté, enfin une pseudo liberté, marmonne Lahna. Je vais un jour t'emmener avec moi en Égypte et ensuite en Algérie !

— Je voudrais bien y aller, mais maman ? Je ne pense pas qu'elle va me laisser...

La sorcière lève les yeux au ciel.

— On s'en fiche de maman. Elle n'en saura rien...

En même temps, Kader débarque dans cuisine et son regard ne s'attarde sur la silhouette de la blonde. Celle-ci se retourne et lui sourit.

— Vous voulez quelque chose, Kader ?

Sa voix résonne comme une douce mélodie dans les oreilles de Kader, mais il se reprend vite.

— On doit retourner en Égypte, annonce-t-il avec sérieux.

— Mais...

Le sorcier lui coupe la parole en prenant sa main.

— Je vous expliquerai plus tard, mais on doit vraiment partir, coupe Kader.