La Captive De Kader

40

Après plusieurs théories et de questions, elle trouve sa réponse.

Un jour est passé après le visite de ce mystérieux garçon et Lahna se dirige vers la cuisine pour prendre une poêle.

Et croire qu'elle était  en paix après une longue bagarre, une autre ennemie vit assez longtemps sous le même toit. Comment n'a-t-elle pas remarqué plus tôt ?

Elle se sent si stupide, mais elle se disait bien que ce regard vert bizarre était familier.

Cette servante lui a fait tourner en bourrique depuis trop longtemps. Et étant donné que Kader s'est absenté pour quelques heures, c'est l'occasion pour Lahna de mettre son plan en œuvre.

Salma la voit prendre une poêle mais se retient de poser une question.

— Ne vous blessez pas avec, Lahna, conseille-t-elle avec une once d'inquiétude.

Lahna tourne ses yeux vers elle et son regard fait pétrifier la vieille femme. Ses yeux ont pris une couleur beaucoup plus foncée. Des yeux bleus qui virent au noir, on a l'impression qu'il y a une tempête dans son regard. Et cette tempête reflète bien ses émotions.

— Je sais ce que je fais Salma, répond-t-elle d'une voix neutre. Je vais juste cuire un œuf dans ma chambre.

La servante fronce ses sourcils, confuse. Lahna se retourne vers elle.

— Ne chercher pas pourquoi, c'est compliqué.

Elle retourne dans sa chambre et cache sa poêle sous sa couette avant de s'approcher de son balcon.

Ça y est. Elle a fait le bon choix... ou peut-être le mauvais choix, qui sait ? Mais après avoir bien réfléchi, Lahna sait qu'elle doit faire disparaître cette servante. La faire disparaître pour la troisième fois même.

Elle craint que le spectre du petit garçon est bien son enfant. C'est son enfant en lui-même qui lui a envoyé ce message. Comment ? Cela est bien trop compliqué à expliquer, tout cela est de la pure magie.

Elle caresse son ventre en fixant les gardes faire la ronde dans le jardin et souffle en essayant de dégager son anxiété.

Elle entend sa porte ouvrir et se refermer derrière. Elle retourne à l'intérieur et voit la servante avec une pile de serviettes entre ses bras.

Vaia s'apprête à entrer dans la salle de bain, mais d'un geste de la main, Lahna verrouille toutes les portes.

Surprise, la servante observe Lahna.

— Madame ?

— Arrête ta comédie, soupire Lhana d'une voix froide.

— Par... pardon ? Comédie ? répète la servante avec un rire anxieux.

Lahna hausse un sourcil et fait un pas en avant.

— La première fois que je t'ai vu, j'avais cette impression d'avoir vu ce jolie visage quelque part. Un visage comme le tien, ça ce n'oublie pas... surtout ce regard vert forêt.

La blonde s'approche de la servante qui elle, perd son contrôle. Les hypothèses de Lahna commence à se fonder.

— Alors, j'ai commencé à réfléchir, encore et encore, continue-t-elle en contrôlant sa colère. Puis, ce regard vert est revenu dans ma tête, et je sais à qui elle appartient! À une espèce de garce éhontée et moche...

— Assez !  crie Vaia.

Lahna la gifle de toute ses forces. Vaia change de visage, enfin... reprend son vraie visage.

— Eh bien Doha ! J'ai encore échoué un de vos plans aussi tordu que vous ! s'exprime Lahna avec sarcasme. Vous avez quand même le toupet de revenir malgré la manière dont on vous a traité l'autre fois !

Doha... Cette maquerelle est toujours là et espère d'ailleurs de récupérer Kader.

Lahna recule et s'accoste sur le bord de son lit.

— Je crains que ça ne sera plus Kader qui vous forcera de partir, mais bien moi...

— Kader ne vous mérite pas ! hurle Doha la main sur sa joue. Vous m'avez volé Kader...

— Voler ? Il vous a délaissé car il a vu votre vrai visage ! crie la sorcière à son tour. Vous êtes une garce, une horrible sorcière ! Votre cœur est noir de colère !

Elle serre ses poings.

— Vous êtes la fille d'un traite, vous allez l'emmener dans votre chute ! Je suis revenue ici en me faisant passer pour une servant afin de vous anéantir ! crache Doha avec dédain. Vous portez son enfant, cet enfant a le sang des traites qui coule dans ses veines !

Folle de rage, Doha lance une boule de feu dans la direction de la sorcière, et celle-ci a eu le temps de l'esquiver. Une odeur de brûlé lui monte aux narines. Son lit est en train de prendre feu.

— Mais maintenant, il est trop tard ! Je dois vous tuer ! Vous et ce bâtard ! crache Doha en pointant du doigt le ventre de Lahna.

Elle court dans la direction de la sorcière. Lahna, avec le cœur qui bat à la chamade, prend rapidement la poêle cachée sous ses couettes et frappe à temps dans la tête de la vipère.

Elle tombe au sol lourdement.