La Captive De Kader

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Sans avoir pris conscience, Lahna se retrouve dans le somptueux palais en Égypte dont une terrible alarme fracassent ses oreilles .

Mes affaires ! se dit-elle en observant autour d'elle.

— Qu'est-ce qui se passe ? crie-t-elle au dessus de l'alarme.

Kader s'avance silencieusement jusqu'à la porte de son bureau avant de l'entre-ouvrir. Perplexe, Lahna le rejoint mais Kader se retourne rapidement dans sa direction, la mine sérieuse. Son regard azur trouble la jeune sorcière.

— Salma m'a appelé tout à l'heure et je crains bien qu'il y a des chasseurs de sorcières au palais, chuchote-t-il.

Lahna perd toutes ses couleurs face à ces mots. Chasseurs de sorcières ? Cela existe vraiment ?

Sa pensée se fait comme un puzzle. Tous s'emboîtent rapidement et la peur commence donc à s'insinuer en elle. Elle prend le bras de Kader comme un soutien et celui-ci contracte sa mâchoire quand le parfum entêtant de la sorcière entre dans ses narines.

— Mais qu'est-ce qu'on va faire ? Je n'ai jamais vu des chasseurs de sorcières, je...

— J'irai seul et je serai rapide, coupe Kader en posant ses deux mains viriles sur les frêles épaules de la sorcière. Vous, vous allez restez ici et cachez vous dans la salle de bain. Moi, j'irai décimer ce troupeau d'individus dans mon palais et ne sortez surtout pas d'ici !

Impossible pour elle de le laisser partir seul !

— Non, je viens avec vous...

— Lahna, pour une fois de votre vie, écoutez-moi et restez ici ! gronde-t-il. Je serai rapide !

Lahna garde le silence en l'observant. Elle hoche la tête et une douleur apparaît dans son cœur quand le sorcier ferme la porte derrière lui. Elle croise ses bras contre sa poitrine et poussée par une curiosité dérangeante, elle part vers les fenêtres où elle voit avec effroi des humains habillés tout en noir dont le visage est masqué.

— Ai-je pris la bonne décision en le laissant partir dans la gueule du loup ?

Elle mord l'intérieur de sa joue et part se réfugier dans la salle de bain. Les minutes passent et cela se transforment en heure. Son âme est rongée par le remord de lui avoir laissé partir seul. Lahna se convainc à chaque secondes en se parlant avec elle-même. Elle se relève du sol et pousse un long soupir.

Non, je dois aller l'aider, pense-t-elle.

Déterminée malgré sa peur, elle sort de la salle de bain et retrouve le spectre de son père en face d'elle comme pour lui faire barrage.

— Papa, j'ai pas le temps pour tes idioties cette fois-ci, maintenant si tu veux bien partir, je serai la sorcière la plus heureuse de monde, ironise-t-elle.

— Tu vas vraiment te sacrifier pour ce misérable sorcier qui n'assume pas ses origines ? clame Naphtali.

Ça y est, la curiosité est plus forte. Lahna se retourne dans la direction de son père, les sourcils froncés. Que veut-il dire ?

— Arrête de faire du suspense et dis-moi ce qu'il se passe, hache-t-elle alors que le spectre de son père lui sourit diaboliquement.

— Ce Kader ... n'est pas celui que tu prétends. Non seulement il ignore ses racines, mais ce sorcier te prend vraiment pour une sombre idiote, réplique le père. Ma chère fille... je suis déçu de toi de ne rien voir de ce qui se passe.

Troublée, Lahna préfère d'ignorer son père. Mais n'empêche, cela lui fait réfléchir sur Kader. Est-il ce qui prétend être ou est-ce une façade ? Joue-t-il d'elle ?

— Laissez-moi tranquille, chuchote-t-elle avant de s'aventurer dans le palais.

Aucune signe de vie est présente à part des corps humains qui jonchent sur le sol. Par sa pensée, elle coupe l'alarme du palais et un silence de mort la rend de plus en plus perplexe. Elle avance prudemment avec les sens aux aguets. Sa peur la domine mais elle essaie de se convaincre que rien ne lui va arriver...

Jusqu'à un chasseur débarque de nul part.

Sans avoir pris le temps de réfléchir, le chasseur lui tire une flèche dans l'épaule. La douleur la trésaille de la tête aux pieds, et comme un réflexe mécanique, elle cite un sort qui brisent chaque os de l'humain avant que la mort le prenne.

Lahna lâche un soupir de soulagement mais la douleur s'intensifie de plus en plus. En serrant les dents, elle enlève sèchement la flèche de son épaule et la jette au sol avant de reprendre son chemin.

Et ce qu'elle craignait le plus, arrive.

Elle découvre avec effroi un Kader épuisé et mutilé. Son cœur se tortille douloureusement dans sa cage thoracique. Inquiète, elle s'abaisse à son niveau avec une boule dans la gorge.

Kader retourne lentement son visage vers le sien.

— La prochaine fois, je pense que c'est vous qui devez m'écouter, dit la sorcière.