La Captive De Kader

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Les jours passent et le mariage est suspendu. Non seulement Kader lui fait la gueule, mais Lahna aussi se fait la gueule à elle-même. Pourquoi ? La liste est bien trop longue pour tout citer.

Depuis ces jours-là, la sorcière se pose énormément de question sur la pseudo-servante colérique. Pourquoi en veut-elle à Lahna ? Pourquoi voulait-elle l'empoisonner ?

Elle a vraiment cru que Lahna était aussi butée que ses pieds ?

La sorcière rit froidement tout en se démêlant les cheveux. Une chose qu'elle peut remercier aux sœurs Sataniques, ce sont les cours d'empoisonnements. Pour une sorcière, il est très important de savoir toutes les drogues nuisibles contre elle, et après avoir ingurgité de la Datura, Lahna sait parfaitement les séquelles de ce poison.

Mais enfin bref.

Elle se dit qu'elle a eu l'intelligence de sa mère.

Elle se lève et sort de sa chambre pour aller prendre l'air dans le jardin du palais. Même si Kader lui a donné aussi le titre de propriétaire du palais et qu'elle a un rôle très important ici, elle reste toujours sur ses gardes. Tout le palais sait sur ses origines et peut la tuer sans hésitation.

Elle marche, certes, dans la peur. Mais elle espère qu'un jour, elle arrivera à ouvrir cette porte pour sortir de l'ombre.

Elle caresse son ventre tout en pensant sur l'identité de Vaia. Peut-être elle est jalouse par la beauté époustouflante de Lahna ? Ou sait, veut-elle tuer Lahna car celle-ci a pris sa place ?

La sorcière se met dans la tête la deuxième option. Pour l'instant, il vaut mieux de jouer la comédie, c'est peut-être comme cela que la vérité éclatera.

Lahna s'assoit sur un banc et regarderles palmiers faire de l'ombre et laisse sa pensée vagabonder entre plusieurs choses. Une silhouette la fait sortir de sa rêverie et elle voit un petit garçon avec un turban sur la tête, en train de la fixer.

Qui est ce garçon ?

Lahna regarde autour d'elle en espérant de trouver les parents du gamin, mais celui-ci lui fait signer de le suivre.

— Viens, je vais te montrer quelque chose, dit-il avec sa voix enfantin.

Lahna se lève et hausse un sourcil.

— Où sont tes parents ? Tu n'as pas le droit de jouer ici, contredit-elle, confuse.

Le garçon esquisse un beau sourire avant de courir derrière les buissons qui forme un labyrinthe.

— Super, on va jouer à la course poursuite, soupire-t-elle avec ironie

Elle décide de suivre l'enfant en trottinant légèrement sous cette chaleur épuisante. Elle voit le garçon au fond d'un couloir en train de la saluer avec un sourire taquin.

— Reviens ici, tu vas te perdre, imbécile !

L'enfant ne fait qu'à sa tête et prend le prochain couloir.

Agacée, Lahna le suit avec l'idée de lui foutre deux gifles pour l'avoir obligée de faire autant d'effort. Elle redresse son foulard sur sa tête tout en haletant comme si elle sortait de faire un marathon. Elle entend le rire de garçon à travers les couloirs, ce qui lui fait esquisser un petit sourire.

Quand elle contourne un couloir en espérant de retrouver le petit garçon, une scène lui fait figer sur place alors qu'elle coupe sa respiration. Une scène d'horreur se passe sous ses yeux et elle se sent vaciller sur ses pieds.

Le petit garçon est étripé, en sang et allongé au sol.

Lahna s'approche lentement de garçon avec le cœur qui bat à la chamade et le fixe avec crainte. Le regard bleuâtre du garçon fait rappeler brutalement Kader, et rapidement, elle s'agenouille devant le garçon et tente de le faire réveiller.

— Hé, reste en vie ! Je vais te sortir de là et...

— Il est mort, coupe une petite voix derrière elle.

Elle s'arrête et pivote sa tête vers sa gauche pour rencontrer le même garçon. Elle ouvre grand ses yeux et fixe le garçon jonché au sol avant de regarder celui  qui est debout à côté d'elle.

Elle est définitivement perdue.

— Co... Comment tu... tu...

— C'est une personne proche de toi qui m'a tué.

Prise d'un mutisme elle observe avec horreur le garçon étripé.

— Qui es-tu ? demande-t-elle d'une voix vibrante.

Le garçon pose sa main sur son épaule.

— Si tu tiens vraiment à moi, évite ce désastre.

Elle fronce ses sourcils et suit le regard cobalt de l'enfant jusqu'à son ventre.

— Bientôt, il sera trop tard, continue-t-il.

Lahna a l'impression qu'elle va s'évanouir. Son esprit est brouillé et les propos de l'enfant n'arrange rien dans la situation.

— Fais quelque chose avant que ce soit trop tard, souffle le garçon avant de disparaître.