La Captive De Kader

Chapitre 8

Perdus dans le désert d'Égypte, la sorcière tente sans cesse de sortir une plante dans le sable avec sa magie. Elle s'assoit sur le sable et enfile son chapeau sur la tête.

Ruminée, elle réussit à faire changer le temps en une fraction de seconde. Kader, lui aussi, lassé, dépoussière sa chemise et redresse son turban sur sa tête.

— Vous avez réussi à changer le temps, constate-t-il d'une voix froide.

Elle pince ses lèvres et ses deux mains se resserrent sur du sable comme pour retenir sa colère. 4 heures acharnées qu'elle essaie de contrôler l'abondance de sa magie mais faire pousser une simple fleur semble être difficile pour elle. Et dire qu'il y a quelques années, elle arrivait encore faire pousser un arbre et fleur quand cela l'enchantait...

Elle a l'impression de faire un retour en arrière.

— Ce n'est pas de ma faute, crache-t-elle avant de se relever. Écoutez, j'arrive à contrôler mes pouvoirs enfin, une partie.

Kader hausse un sourcil, semblablement amusé.

— C'est l'heure du repas. Vu que vous arrivez à contrôler une partie de votre magie, rejoignez moi au palais en vous téléportant.

Sans qu'elle n'a eu le temps de dire un mot, le grand sorcier se volatilise et laisse Lahna au milieu du désert. Elle tourne autour d'elle avant de lâcher un soupir et sent une goutte d'eau tomber sur son front.

— Et il ne manquait plus que ça, siffle-t-elle avant de fermer ses yeux.

Elle visualise le devant du palais qu'elle a eu l'occasion de voir ce matin mais ne sent rien à part le vent de la tempête s'élever. Au bout de la troisième reprise, elle se retrouve devant le palais où Kader l'attendait patiemment.

Elle retrouve son sourire mesquin quand elle voit Kader les yeux grands ouverts. Elle se tourne sur elle-même avant de monter les marches d'escalier pour atteindre le sorcier.

— Vous m'avez sous-estimé, dit-elle hautainement. Vous avez sans doute oublié de quelle famille je viens.

— D'une famille sadique nommée Shade et d'une famille où les femmes étaient obligées de fuir leur propre pays, réplique-t-il froidement.

Lahna sent son visage perdre ses couleurs.

— Certes, mais je suis l'héritière de ces familles et j'ai réussi à me téléporter, conclut-elle en suivant Kader.

Celui-ci profite de lever ses yeux au ciel.

— Vous avez mis dix minutes pour arriver ici, si j'étais vous, j'aurai honte.

L'air paraît glacé pour Lahna, celle-ci se met difficilement à respirer.

Pourquoi est-il si hautain et cruel avec elle ? Qu'est-ce qu'elle a fait pour qu'il soit si méchant et réservé ?

— Allons manger avant de reprendre votre entraînement.

Lahna s'arrête.

— Je n'ai pas faim, je vais aller dans ma chambre, déclare-t-elle déçue.

Kader se retourne vivement mais la sorcière a eu le temps de se volatiliser jusqu'à sa chambre. Pour une fois, elle a réussi à se téléporter sans échecs. Elle s'allonge sur son lit et soupire de mélancolie. Elle a l'impression que sa présence dans ce château dérange Kader. Manger avec une personne aussi froide que la mort ne l'enchante pas. Elle préfère de rester cloîtrer dans sa chambre tout le long de la journée en comptant les secondes.

Cela fait deux semaines qu'elle est aux côtés de Kader et ces entraînements commencent à porter ses fruits. Elle sait mieux contrôler les énergies de ses pouvoirs et sa colère, ce qui rend la sorcière au paradis. Mais va-t-elle toujours ignorer et garder cette envie de gifler l'Égyptien ?

Depuis là, elle a réussi à canaliser cette envie, mais elle comme nous, on sait qu'elle ne réussira pas à supporter cette envie très longtemps.

Elle se lève et part dans son balcon avant de se poster devant un pot de fleurs. Elle plante ses mains dans la terre fraîche avant d'arracher la plante dans son pot. Elle prend une grande inspiration et s'en rappelle les conseils de son père lorsqu'elle était encore jeune. Faire pousser une simple plante est facile.

Elle récite une incantation avec les yeux fermés.

— Vous m'impressionnez.

Surprise, elle ouvre ses yeux en dégageant ses mains dans la terre. Le cœur en tachycardie, elle voit le sorcier adossé à côté d'elle.

— Vous ne pouvez pas faire comme les autres ? Toquer avant d'entrer ? demande-t-elle sèchement.

Kader serre ses mâchoires .

— Je suis chez moi, je ne vois pas pourquoi je toquerai à la porte, dit-il comme une évidence.

Il se déplace avec grâce jusqu'à elle. Quand le bras de celui-ci touche Lahna, elle coupe sa respiration. Cette proximité ne semble pas gêner Kader, ou soit il fait mine de rester indifférent, pense-t-elle en décalant sur le côté.

— Vous avez réussi à faire pousser une plante, conclut-il en touchant les pétales de fleur.

Mélancolie, elle sourit.

— Oui. Une rose noire.

Kader tourne légèrement sa tête dans la direction de la sorcière et la surprend avec le regard dans les vagues.

Il s'apprête de rentrer dans ses pensées mais se ravise rapidement. Il reporte son attention sur la rose et découvre que celle-ci s'est fanée rapidement.

— Vous pensez qu'un jour je pourrai contrôler mes pouvoirs ?

Il voit une paire d'yeux bleus sur lui en attendant une réponse franche.

— Une sorcière ne peut pas perdre ses pouvoirs, à part si vous avez le symptôme de Leïka*, suppose-t-il en observant la réaction de la sorcière.

Celle-ci rit nerveusement avant d'observer la tempête.

– Je n'ai pas ce symptôme, du moins je l'espère.

– Mais quand vous étiez dans ce couvent, comment vous avez réussi...

Lahna pousse un soupir.

– Eh bien j'avais mon familier, je pense qu'il a été une grande aide, raconte-t-elle. On m'avait goinfré des cachets aux goûts ignobles et cela m'empêchait d'utiliser ma magie à grande quantité et...

Elle baisse ses yeux sur les pieds, le cœur gonflé de tristesse en repensant les atrocitées au couvent.

— Et  j'ai vécu des tortures mentales et physiques, cela m'épuisait beaucoup. Pour les sœurs sataniques, je suis un cas spécial. Ma magie est unique et dévastatrice.

Heyyy ! même si je suis en vacances, cette histoire ne s'avance pas vraiment et je suis désolé pour le retard des chapitres, et les fautes !