Reviens-moi (Histoire complète)

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— Messieurs ! Votre amie est majeure ! Elle est partie d'elle-même, nous ne pouvons rien faire pour vous ! D'ailleurs, elle est probablement retournée chez elle, n'est-ce pas ?

—En laissant sa voiture planquée derrière un bosquet ? Et elle a fait du stop pour rentrer ? Vous y croyez vraiment, vous ?

—Elle en avait peut-être marre de vous servir de chaperon ! Ça se comprendrait, n'est-ce-pas ! Vous savez, tout se sait, ici, haha !

Jérémy s'apprête à mettre son poing dans la gueule ironique du flic, mais Alex le retient. Pour lui, il s'efforce de garder son calme comme il peut, mais ce flic mériterait sa tannée du siècle pour être aussi bourré de connerie.

— Allez ! Viens Jérémy ! Dit Alex. Nous ne pouvons pas en faire plus ici. Retournons à l'hôtel ! Nous essayerons de la retrouver par un autre moyen ! Etant donné que ce n'est pas une disparition inquiétante, la police ne se donnera aucun moyen de la chercher avant longtemps.

Il le suit à l'extérieur du poste de police. Alex le réconforte autant que possible une fois dans la voiture, il voit bien que l'inactivité des flics le rend fou. Il a pourtant tout expliqué en long, en large, et en travers. Combien Ana était perturbée par les évènements récents de sa vie, mais rien à faire, ils ne lèveront pas le petit doigt pour les aider à la retrouver.

Avec Alex, ils ont passé deux jours dans les bois à la recherche d'Ana, mais en vain. Elle a dû se rendre compte qu'ils pouvaient la pister, et leur a donc abandonné son téléphone, bien en évidence sur un rocher. De là, pas d'autres choix que de rentrer. La réceptionniste de l'hôtel leur à donner le double des clefs de la chambre d'Ana, mais rien, nada, Ana ne leur a laissé aucune piste. Les flics étaient leur dernier recours, et pas de chance, ce sont des homophobes qui ne bougeront pas leurs gros culs de leurs fauteuils pour une personne majeure.

Jérémy fulmine à l'idée de ce qui lui reste à faire. Annoncer aux parents d'Ana sa nouvelle disparition. Eux qui avaient placé leur confiance en lui pour la surveiller et la protéger...Il passe un coup de téléphone qui comme prévu se passe au plus mal. Il ne parvient pas à leur expliquer sur ce qu'il s'est passé.

—Je suis un homme mort ! Marmonne-t-il à peine raccroché.

De retour à l'hôtel, la réceptionniste les interpelle.

— Mr Jérémy Baker ? Demande-t-elle.

— C'est moi !

— Il y a quelqu'un qui souhaiterais vous rencontrer, ainsi que Mr Alex ! Il vous attend au bar de l'hôtel.

Jérémy est perplexe. Qui pourrait bien vouloir les rencontrer, Alex et lui ? Ça ne lui dit rien qui vaille dans un bled où les gens jasent avec les flics sur leur compte. Surtout qu'ils ont été plus que discret tous les deux. Il finit par se dire que finalement, ils ne risquent rien à aller voir ce que cet individu leur veut. De toute façon, leur séjour ici se termine. Mais qu'il ne vienne pas leur parler de morale ou quoi que ce soit du genre, car même là, Alex ne pourra le retenir.

Ils retrouvent l'individu aisément, le bar étant vide de monde à cette heure. Celui-ci se lève à leur approche, souriant, puis leur serre la main à tous les deux. Une poigne ferme, mais délicate. Il est très grand, brun, élancé, dans leur âges. Plutôt pas mal, se dit Jérémy.

— Jérémy ! Alex ! Bonjour, je me présente, je suis Adam Porter ! Leur dit-il toujours souriant. J'aurais besoin de vous parler, et que vous me fassiez confiance. Commandez-vous un verre, ce que j'ai à vous dire ne prendra pas longtemps, mais risque de vous secouer un brin.

Ils s'installent tous les trois à l'écart du bar pour être tranquilles. Adam attend que leurs trois demi de bières soient servi avant de reprendre la parole.