8

82 4 2
                                    

Voilà plusieurs semaines maintenant que s'enchainent mes séances de préparation physique. Je suis fourbue. Josh me fait suivre une vraie préparation militaire, mais cela est payant. Je vois mon endurance s'allonger, et mes muscles se dessinent peu à peu. Rien de bien conséquent à vue d'œil, mais par rapport à ma renaissance ici, je vois la différence. Ils sont devenus fermes et efficaces. D'ailleurs, je vois bien que je reprends quelques formes, avec mes muscles qui se redessinent. Mon escapade dans les bois m'avait rendue squelettique.

A notre réveil, nous déjeunons, puis faisons notre toilette. Ensuite, plus aucun répit jusqu'au soir. Nous passons notre matinée à faire des exercices physiques. Josh ne manque pas d'imagination pour faire travailler chaque partie de mon corps : grimper à la corde, gymnastique, saut à la corde, levé de poids.... Plutôt mauvaise élève au départ, je ne suis pas mécontente de mes progrès. Il faut dire que j'ai toujours été assez sportive, et ces exercices m'ont vite remise à un niveau acceptable après plus de deux mois de paresse. Enfin, ce n'était pas voulu mais quand même !

Ensuite nous déjeunons. Josh est toujours aussi peu bavard, et souvent, je discute, et lui m'écoute sans rien dire ou presque. C'est assez frustrant. Je me fais l'effet d'une vraie pipelette.

D'ailleurs, je trouve que je me tais de plus en plus moi aussi. Je commence à comprendre le plaisir qu'il éprouve à n'écouter que ce qui nous entoure. Mais pour moi, il ne faut pas que ça dure trop longtemps. Je ne me referais pas ! Ma nature est telle qu'elle est.

Après notre repas, nous randonnons pendant des heures dans les bois pour faire ce qu'il appelle ses récoltes. Il m'a fait découvrir son potager, à quelques centaines de mètres de la cabane. Il y vient chaque jour pour l'entretenir. Je l'aide comme je peux, n'y connaissant strictement rien. Mais il est patient avec moi, et m'apprend les choses qui, il y a peu, n'avaient aucun intérêt à mes yeux. J'avoue que ça me plais qu'il m'enseigne ces choses.

Je peux me vanter maintenant de savoir reconnaitre les arbres, les fleurs et les noms des oiseaux rien qu'en les entendant chanter. Mais surtout, il m'apprend les vertus des plantes sur nos corps.

L'ortie par exemple peut servir à plein de choses. Elle a des propriétés étonnantes, soigne autant l'acné, qu'elle soulage l'arthrite. Le thym soigne la toux. Seul bémol, c'est que je ne suis pas sûre de pouvoir tout retenir. Mais c'est intéressant. Et j'aime le regarder quand il me parle. J'aime quand il a des choses à me dire. Et là, bizarrement, il est intarissable.

Ce soir, je suis morte de fatigue. Nous nous sommes éloigné bien plus loin que d'habitude. Je ne grignote même pas, je suis trop exténuée. Par contre, j'accepte volontiers de boire un thé avec Joshua sur le perron, comme à notre habitude. Il rompt le silence en premier.

— Comment vas-tu Ana ?

— Je vais bien Josh ! Je suis très fatiguée ce soir, j'ai mal partout, mais je vais bien ! Ca fait bien longtemps que je ne me suis pas sentie aussi sereine, je dois t'avouer. Tes longues promenades à travers bois me font un bien fou.

— Tu as mal ? Demande-t-il soucieux.

— Oui, un peu ! Je m'empresse de le rassurer. — J'ai juste fais un peu trop d'efforts dernièrement.

— Va t'allonger et déshabille toi ! Je vais te soulager !

— Oui, je vais aller me coucher, mais pas question que je me mette à poil devant toi !

Il rit.

— Ana !! C'est quoi cette pudibonderie mal placée ? Je t'es vu nue, et touchée pendant plus d'un mois quand tu étais malade. Non pas que ça me donne des droits quelconques sur toi, tu me diras ! Mais je veux juste te masser Ana, pas profité de ton grain de beauté sous ta fesse droite.

Je rougie qu'il connaisse si bien mon corps. Mais ce n'est pas comme si j'avais eu le choix quand même...et puis ce Josh-là n'était pas le même. C'était le sauvage, pas celui avec qui je parle en ce moment. Et surtout, je n'avais pas mon mot à dire à ce moment-là. .. Et...Je réfléchis un moment... Et mince alors, il a raison ! Et à dire vrai, un massage avec ses grandes mains, ça ne doit pas être désagréable.

— Bon ok ! Je vais me préparer !

Après avoir fait un brin de toilette, je file me coucher. Je l'attends nue dans mon lit, et lui dit que je suis prête. Cela m'angoisse quelque peu. Je ne suis pas de nature à me laisser toucher par quiconque. Même avec les médecins c'est assez problématique, alors un inconnu... Quoique, dois-je encore parler de lui comme d'un inconnu ? J'en doute, j'ai appris à le connaitre un peu ces dernières semaines. Voilà, juste un peu. Mais en même temps il est si mystérieux. Jamais il ne me parle de lui. Les quelques fois où je l'ai amené à se confier, il a vite fait en sorte de changer de sujet. C'est dommage, j'aimerais mieux le cerner.

Bon, le voilà qui arrive. Je le vois prendre une fiole dans sa malle, près du poêle. Il revient vers moi, puis ôte ses chaussures, et s'assoie à côté de moi sur le lit.

— Ne t'inquiète pas, c'est juste une huile pour t'aider à te décontracter. Je vais appuyer sur quelques points dans ton dos, pour dénouer les muscles. Ca ne sera pas douloureux, mais pas forcément très agréable. Ensuite, je te masserais avec l'huile, et si tu ne te détends pas, je ne pourrais plus rien pour toi ! Dit-il serein. A part t'assommer !

Il sourit. Lui, est toujours très détendu, en toutes circonstances. Je m'allonge à plat ventre, sous couvert de ma couverture. Joshua l'abaisse de façon a dénudé mon dos, tout en préservant ma pudeur, puis s'installe à califourchon sur moi. Il reste en appuie sur ses jambes, et ne m'écrase pas de son poids.

Je sens ses mains se poser sur moi. Il les place dans ma nuque, et appuie par pression à certains points précis. Effectivement, ce n'est pas très agréable, et pourtant, à peine il se retire, je ressens le bienfait que ça me fait. Alors je le laisse faire. Il continue son exploration à travers mon dos, puis dans mes reins. Il est doux, très doux. Je commence à me sentir en confiance, et par ce fait, à me détendre.

Après avoir parcouru mon dos, à la recherche des points de tension, Joshua se redresse et s'installe à genoux près de moi, perpendiculairement à mon corps.

Il attrape son flacon d'huile et s'en met dans le creux de la paume, de manière à la réchauffer avant de me masser avec. Il pose ses mains sur mes épaules, et commence par m'enduire avant de pétrir ma peau et mes muscles. Son huile sent délicieusement bon. Un mélange de jasmin et de chèvrefeuille.

Il se concentre un long moment sur mon dos, et c'est bon, c'est doux. Je ne comprends pas comment un homme comme lui peut faire preuve d'une telle douceur. Ce n'est pas comme ci il avait l'habitude de prendre soin de quelqu'un. Remarque, qu'est-ce-que j'en sais ? Il faudrait que je l'invite à me parler de lui à nouveau !

Je me reconcentre sur ses gestes délicats. Je m'abandonne à ses mains, sur le point de sombrer dans le sommeil. Il reprend son flacon, réchauffe à nouveau l'huile dans sa main, et m'ôte la couverture qui protégeait le reste de mon corps.

Je suis maintenant totalement offerte à son regard, mais je ne ressens plus de gêne tellement je suis absorbée par le bien-être. Un frisson me parcourt lorsque qu'il pose ses mains sur mes cuisses. Ses mouvements circulaires se prolonge jusqu'à mes chevilles, puis remontent lentement.

Il ose à présent masser mes fesses, et c'est tout simplement divin. Je ferme les yeux, et me laisse envahir par les sensations. Bizarrement, l'envie de dormir se mélange à un autre sentiment. Le désir. J'essaye de contrôler mon corps qui veut répondre à ses caresses.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit à présent, même s'il reste chastement sur le sommet de mes fesses. Mais que vais-je faire s'il s'aventure plus loin ? En y réfléchissant, je dois bien me rendre à l'évidence que je n'aurais pas la force de refuser. Une telle douceur ne se refuse pas.

Josh s'interrompt, me recouvre pudiquement de la couverture, s'assoit à mes côtés, puis se penche pour me déposer un chaste baiser sur la joue.

— Je crois qu'on va s'arrêter là, tu tombes de sommeil ! Ça va mieux maintenant ? Me demande-t-il.

— Hum, hum ! Marmonnais-je. C'était bien !

Je fermais mes yeux pour la nuit.

Reviens-moi   (Histoire complète)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant