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Mon réveil sonne. Aussitôt, je m'extirpe de mon lit et file sous la douche. J'essaye de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller les garçons qui ont les chambres contiguës à la mienne. Je jette un dernier coup d'œil sur mes affaires, espérant n'avoir rien oublié d'essentiel, puis sort discrètement en direction de la rue. Par bonheur, en revenant hier, j'ai garé la voiture un peu plus loin dans la rue ; il y a peu de chance qu'ils m'entendent partir.

Peu de temps après mon départ, je m'arrête dans une supérette ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. J'y achète de quoi déjeuner, quelques fruits et des madeleines. Je reprends la route aussitôt et grignote tout en conduisant. A six heures et demie, j'arrive à Notown. Je gare la voiture derrière des buissons pour la soustraire aux regards. Mieux vaut qu'on ne sache pas tout de suite ou je suis, car, je n'en doute pas, les garçons vont finir par se lancer à ma recherche à un moment ou à un autre.

Je décide de leur laisser un SMS leur disant que je suis partie en ballade pour la journée. Au moins, ils ne s'inquièteront de ma disparition que ce soir. Et ce soir, si tout va bien, je serais loin déjà. Je les imagine grinçants des dents à l'idée d'être coincés à l'hôtel une journée de plus. Il faut dire que le coin n'offre pas spécialement d'occasion de se distraire, c'est un trou paumé. Je programme mon GPS portatif, et le fixe à mon poignet. J'attrape mon sac, et enfin, je me mets en route.

Au départ, je file à vive allure. J'essaye de mettre le plus de distance possible entre moi et Notown. Mais plus les heures passent, plus je ralentis le pas. Sans Josh à mes coté, je n'arrive pas à tenir le rythme que l'on s'était imposé pendant notre voyage. Quand j'y pense, je me dis que l'on avait une forme du tonnerre pour parcourir autant de kilomètres chaque jour. Au final, le soir venu, je n'ai parcouru qu'une petite vingtaine de kilomètres. Bon, ce n'est pas grave, ce n'est déjà pas si mal.

De toute façon, Jérémy n'aura aucune idée sur l'endroit où me chercher. Si on a passé beaucoup de temps ensemble à rechercher Notown, nous n'avons pas entamé de recherche pour poursuivre l'aventure. Et même si son intelligence ne lui fait pas défaut, chercher une cabane dans les bois sans le moindre indice pour l'aider, c'est peine perdue.

Pour préserver mon GPS, je le laisse éteint et me sert principalement de la boussole. Finalement, ce n'est pas si dur de suivre une direction. Toutes les demi-heures à peu près, je vérifie ma trajectoire avec mon GPS. Je me félicite moi-même, je reste sur mon trajet imposé sans m'écarté de trop.

Pour ma première soirée dans ces bois, je décide d'essayer d'allumer un feu, tel que me l'avait appris Joshua. Je ne suis pas aussi douée que lui à ce jeu-là, et il me faut plus d'une heure pour obtenir une flammèche qui puisse être entretenue. Une fois satisfaite, j'installe mon campement pour la nuit. Je décide de me préparer pour repas, un de ces sachet lyophilisé que j'ai acheté la veille, quand je me rend compte soudain que je n'ai pas prévu de gamelle pour faire cuire ma mixture. Je peste contre moi-même et la mauvaise préparation de mon périple. Tant pis ! Ce soir, je me contenterais d'une pomme.

J'aurais dû prendre une journée de plus pour penser à tout, mais je ne peux plus faire demi-tour, c'est trop tard. Et puis je doute que les garçons m'auraient à nouveau laissé seule dans mes pérégrinations. Déjà hier soir, Jérémy m'a fait comprendre que ça serait bien que je passe les prendre avant de sortir pour la journée, car ça fait quand même deux jours qu'ils passent à l'hôtel sans autres occupations qu'eux même. Surtout que j'avais pris la voiture en plus.

Il est près de onze heures quand j'entends mon téléphone sonné. Je ne décroche pas. Jérémy et Alex se sont enfin aperçus que mon absence n'était plus si bénigne qu'elle n'en avait l'air. Loin d'être idiot, Jérémy aura compris très vite ce que j'entreprends. Il m'envoie message sur message, pour me demander de rentrer, de ne pas faire n'importe quoi, que la probabilité de retrouver Josh était quasi nulle.

Reviens-moi   (Histoire complète)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant