C'est par une belle journée d'automne, je décide d'aller chasser. Les bois sont agréables à cette période. Il fait moins chaud, le temps est plus doux et les tons rouges règnent en maître sur les forêts. C'est assis dans mon char accompagné de ma meute de chien que je me balade près à saisir une belle proie. Depuis quelque temps, je suis plus serein. Ça n'empêche que j'évite toujours Aphrodite et que je passe la plupart de mon temps avec mon amant. Les nuits sont courtes, mais c'est si agréable de passer son temps avec lui. Aux premiers rayons du soleil, nous nous disons au revoir pour mieux se retrouver plus tard, dans la soirée. C'est un système qui a fini par nous convenir. Je n'ai pas non plus laisser l'amour me rendre complètement niais, heureusement. La guerre est toujours mon passe temps favori. Même si je dois dire que les humains ont changé dans leur façon de se battre. Ça a été un peu déroutant au début de voir que l'on abandonnait les armes blanches pour les armes à feu pour que petit à petit, on préfère tuer indirectement l'autre avec des armes chimiques. Moins de sang mais plus de dégâts et plus d'horreur. L'enfer ne désemplit pas en ce moment... Hadès n'a jamais eu autant de monde dans le Tartare. Comme quoi, les humains deviennent de plus en plus mauvais.
Enfin aujourd'hui, je peux me permettre un peu de repos sur l'Olympe. Le mont est tranquille, presque inaccessible par les hommes. Quelques uns ont bien essayés de monter, mais Zeus s'en est chargé. C'est un mont sacré ouvert qu'aux créatures divines ou aux demi dieux. Entre les grands pins, je remarque un animal passer. Une énorme bête qui traverse pas loin de moi. De là où je suis, je n'arrive pas à distinguer de quoi il s'agit. D'un coup de corne de brume, j'envoie la meute à la poursuite de l'animal. La course dure un moment jusqu'à ce que les chiens perdent sa trace. Je décide de continuer à pieds pour reprendre la trace de la bête. Je finis par reconnaître l'animal. Le cerf au bois doré que j'ai failli chasser. Celui qui appartient à Artémis. S'il est là, c'est que les chasseresses sont sûrement dans les parages. Et s'il y a bien quelque chose que je déteste plus qu'Artémis, ce sont ses acolytes. Une femme de bande de folle qui tue tout ce qui a pénis de près ou de loin. Non je ne plaisante pas, elles ont vraiment un problème. Bon pour l'instant, rien ne m'indique qu'elles sont dans le coin. A un moment, l'animal s'arrête devant quelque chose que j'ai du mal sur le coup, à identifier. Une voix de femme se fait entendre dans la clairière, voix mélodieuse et douce. Une voix qui m'est étrangement familière. Je me dégage pour voir un peu mieux et je confirme mes doutes. Assise sur le tronc d'un arbre, Ethae est là, caressant le pelage de l'animal. Je croyais qu'elle avait quitté l'Olympe depuis un moment déjà. Apparemment, elle avait trouvé le moyen de revenir et ça ne m'enchante pas du tout. Mais qu'est ce qu'elle fiche ici ?! Je sors de ma cachette, beaucoup trop curieux de savoir ce qu'elle fait ici, tranquillement assise en compagnie du cerf d'Artémis.
— Tu ne devrais être là. Je lui dit froidement.
— Arès ! Je ne m'attendais pas à te voir ici. Elle s'exclame, un air faussement étonné sur le visage.
— Tu as été bannie de l'Olympe, tu devrais partir.
— Je suis sous la protection de dame Artémis maintenant, j'ai autant ma place que toi ici, tu le sais bien.
Encore une idée brillante d'Artémis ! Décidément, je ne vais pas me débarrasser d'elle. Elle est une gêne qui me rappelle sans cesse mon éternelle jalousie. Celle qui s'était un peu calmée quand j'ai rejoins Apollon à Délos. Et pourtant, elle est revenue, encore plus forte qu'avant quand je l'ai vue.
— Artémis a compris que j'étais innocente et que c'est uniquement par ta jalousie que j'ai été maudite par Aphrodite.
— Jamais une nymphe ne devrait pouvoir être ici.
Le regard mauvais, elle s'approche de moi, le regard menaçant.
— Je me vengerai Arès et tu payeras tout ça. N'oublies pas que moi aussi, je sais des choses. Des choses qui pourront intéresser ta femme. Comme le fait que tu couches tous les soirs avec Apollon comme une vulgaire traînée. Les dieux seraient très heureux d'assister à l'une de vos petites coucheries. J'ai tellement hâte de vous voir tous les deux bannis de l'Olympe et pourrir dans le Tartare. La tête en décomposition d'Aphrodite qui te maudirait comme tu as fait pour moi.
— Ça n'arrivera pas. Je lui ai répondu, non sans que ma voix flanche un peu.
Je ne l'avouerai jamais mais je flippe. Je flippe parce qu'elle a la langue bien pendue pour tout dire. Quelques mots suffiront pour qu'elle crache la vérité à tout l'Olympe. Elle est mauvaise, encore plus que je ne le croyais.
— Ah oui ? Artémis me croira si je lui en parle. Elle m'écoutera parce qu'elle te déteste, comme la plupart des dieux. Le seul soutien que tu pourrais avoir est celui de ton amant qui, n'a pas la tête à ça en ce moment. Il préfère largement discuter avec Hyacinthe. Elle ajoute un sourire en coin.
— De qui parles tu ?
— Oh juste un très beau jeune homme qui a attiré l'attention d'Apollon à ce qu'on m'a dit. Très agréable à regarder mais aussi très inspirant avec ses jolie boucles blondes et son corps presque sculpté dans les marbre, une vraie merveille créée par les dieux.
Je me convaincs que c'est faux. Elle ment pour que je craque. Pour que je finisse par exprimer ma rage et ma colère contre elle. Mais au fond de moi, quelque chose me dit qu'elle peut dire vraie. La monogamie n'a jamais été le fort des dieux. Même moi, j'ai eu beaucoup d'aventures dans le passé, souvent rien de très sérieux, même si ça a donné naissance à quelques demis dieux et des déesses mineures. Sauf que maintenant, à part la relation avec Aphrodite qui me liait à elle et Apollon, je n'ai rien eu de plus dans ma vie.
— Tu mens.
— Pourquoi je mentirais ? Va regarder par toi même ! De toute façon, il allait bien se délaisser de toi.
— Et ça t'apporteras quoi de me dire ça ? Même si Apollon de lasse de moi, il n'aimera jamais une femme aussi mauvaise que toi.
Rouge de colère, elle s'apprête à me gifler mais je retiens fermement son poignet. Cette fois ci, elle dépasse les bornes. Furieuse, elle se met à crier :
— Tu crèveras comme un rat, Arès et je me délecterai de voir Apollon mourir de tristesse. Il tombera aussi si je le révèle au monde. Et-
D'un coup, sortie de nulle part, une flèche se plante dans sa poitrine. Ses yeux s'écarquillent et tente de retirer l'arme plantée dans son corps, le sang envahissant sa tunique blanche. Mais c'est impossible. Je vois qu'elle regarde derrière moi alors je suis son regard. Apollon est là, à quelques mètres de nous, l'arc bandé. C'est lui qui a tiré cette flèche. Ethae semble vouloir dire quelque chose mais ses lèvres deviennent rouges sang. Elle lutte avant de s'effondrer sur le sol. Petit à petit, la vie quitte son corps. Je me retourne vers Apollon. Le regard toujours ancré dans le mien, il range son arc et ses flèches. A cet instant, ce n'est pas l'homme que j'ai connu devant moi. C'est le dieu de la chasse, le torse bombé, la tête haute et le regard froid.
— Elle parlait trop. Ce sont les seules choses qu'il dit avant de fermer les yeux de la malheureuse.
— Tu as tué une disciple de ta soeur.
— Tu allais faire la même chose si je n'étais pas intervenu.
Il a raison. Avant qu'il n'arrive, j'étais prêt à sortir mon épée pour la tuer. Mais c'est étrange de le voir prendre les armes et tuer quelqu'un. Apollon n'a jamais été un dieu pacifiste mais... je ne l'ai jamais vu en pleine action. Nous restons silencieux devant son corps un moment, sans vraiment se rendre compte des conséquences. Son regard est sombre, sans réelles émotions.
— Qu'est ce que tu faisais ici ? Je finis par lui demander pour briser le silence.
— J'ai vu ta meute alors j'ai supposé que tu étais ici. Il répond vaguement.
— Tu as entendu ce qu'elle a dit ?
— Du début à la fin. C'est ce qui m'a poussé à agir. Qu'elle rejoigne les Enfers, elle y tenait temps apparemment.
Il a tourné le dos et a quitté la clairière me faisant signe de le suivre. Toute sa chaleur habituelle a disparu. Même sa tenue est étrangement sombre. Il porte un une grande cape rouge pourpre avec de nombreuses broderies dorées. Son armure est aussi rouge et dorée. Un accoutrement vraiment exceptionnel qui me laisse imaginer rien de positif. Et si il avait déjà prévu de tuer Ethae ? De la faire venir ici et de l'assassiner ? Aujourd'hui, le soleil avait révélé sa part d'ombre. Un côté noir, froid comme quand il est caché par la lune.
#QARAfic
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Quand Arès rencontre Apollon
Fanfiction« Quand le guerrier rencontre le soleil » Pendant des années, même des siècles, ils se sont vus, évités, et détestés. Il a fallu un regard, un instant, une caresse pour que tout explose. Tout l'équilibre du cosmos en a été chamboulé, sans vraiment l...