BONUS UN : The calm...

933 79 26
                                    

l'Italie, un pays que je n'ai jamais apprécié. Trop chaud, des temples trop ostentatoires et les romains ont toujours été prétentieux. Ils ont copiés vulgairement sur les Grecs. La seule chose que je peux leur attribuer de bien, c'est leur manière de se battre et leur politique de conquête à l'Antiquité. C'était des génies pour ça.

Et pourtant, aujourd'hui, l'Italie représente tellement pour moi.

Je n'ai pas quitté Apollon depuis nos retrouvailles à Londres. Je ne pouvais pas me dire qu'un jour, j'allais devoir me séparer de lui. Il fait partie intégrante de moi maintenant. Alors on ne s'est pas quitté, on a profité. Grâce à la grande notoriété "d'Harry Styles", il a amassé énormément d'argent ce qui nous a permis de partir. Rester dans le même coin trop longtemps n'est jamais bon. Alors, on part souvent à l'autre bout du monde, le plus loin possible de la Grèce. Le dernier voyage en date, le Japon. Le pays du soleil levant. Harry a rencontré énormément de ses enfants mortels. Ce qui a valu une petite dispute entre nous. Apparemment, ces dernières années, il s'est plaisir. Je ne lui en veux pas vraiment. Parce que je l'aime à en crever et que de toute façon, notre histoire n'a jamais eu un caractère exclusif. Cependant, je dois reconnaître que je n'ai pas sauté de joie en découvrant qu'il avait eu une aventure, quoique éphémère, avec une mannequin superbe que j'ai vu dans un spot de publicité. Toutes les femmes craquent pour lui de toute façon.

Au bout d'un mois là bas, nous sommes retournés en Europe. Il était temps pour nous de nous poser un peu dans un petit coin du monde. Portofino a été notre dernière étape. Sur les dessus de la ville, Apollon a acheté une maison des années trente, enfoncée dans la verdure et avec une vue imprenable sur la mer méditerranée. L'endroit est splendide et rien de plus tranquille. Je suis comme un enfant à découvrir chacune des pièces de la maison.


— C'est notre petit nid d'amour maintenant.

— Le soleil te rend niais, Harry, j'insiste bien sur son nom d'emprunt ici.


Ledit Harry lève les yeux au ciel et vient m'embrasser. Si je continue à passer du temps avec lui, je vais finir par une guimauve dégoulinante d'amour. C'est déjà un peu le cas mais ça doit rester secret, au moins pour mon honneur. Mais il n'a pas tort, cette maison, ça va être notre résidence à tous les deux. Le temple immense à la gloire d'Apollon construit par les Hommes à Délos à pratiquement disparu, englouti par les nombreuses tempêtes et par le temps. Alors ça sera notre Délos à nous sur les côtes italiennes.

Le soir venu, je m'installe à la fenêtre, une cigarette entre les lèvres en observant le ciel. Il est parsemé de petits nuages qui cachent un peu la pleine lune. Je n'ai jamais cette lune ronde, qui regarde le monde, secrètement jalouse du soleil. Et pourtant, elle peut être la douceur, la timidité cette lune si brillante. Elle me rappelle sans cesse Artémis, la soeur d'Apollon. Elle dira toujours le contraire mais elle déteste vivre dans l'ombre de son frère, le rayonnant Apollon. Intimement, elle est verte de jalousie envers lui. Sauf que ce soir, elle est menaçante, presque effrayante parce que j'ai l'impression qu'elle me regarde, qu'elle me montre du doigt. Même les quelques étoiles n'arrivent pas à me faire détourner les yeux d'elle. Comme si elle voulait me dire quelque chose. Non, plutôt qu'elle me reprochait quelque chose. Ma cigarette a un goût amer. D'habitude, ce petit tube de nicotine me détend, m'aide à souffler un peu, mais là, elle m'étouffe, me comprime les poumons, brûle mes lèvres.

A peine entamée, j'écrase ma cigarette et descends du rebord de la fenêtre pour rejoindre la chambre. A travers une mer de draps, Apollon est profondément endormi, les lèvres ouvertes et les cheveux en bataille. La lune fait un bon boulot en éclairant son visage qui semble si paisible. Il n'avait pas le visage aussi calme quand il s'est mis à vociférer contre des ouvriers ce matin. Un démon déguisé en ange. C'est une image dont je ne me lasse pas même si je l'ai déjà vu des dizaines et des dizaines de fois. Après avoir caresser délicatement son visage, je m'installe à ses côtés.

Quand Arès rencontre ApollonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant