Elle a été envoyé par Aphrodite. Elle sait ce qu'il s'est passée et elle a décidé de se venger de moi. C'est sûrement la seule chose qui me vient en tête. Ou peut-être que je n'ai pas les idées assez claires.
— Arès !
Mon sang ne fait qu'un tour. J'ai peur de me retourner pour découvrir le visage de la personne qui m'appelle. Mais heureusement, ce n'est pas la femme blonde, sûrement une disciple d'Aphrodite mais Hermès qui prend un malin plaisir à me faire peur. Je suis tellement sur mes gardes que je n'ai même pas reconnu sa voix.
— Redevenir un dieu a réussi à te faire prendre dix ans !
— Tu arrives toujours au mauvais moment. Et c'est toi qui me rends aussi stressé. Tu transportes que des mauvaises nouvelles.
— Le Arès amoureux transi me manquait presque. Il soupire. Zeus souhaite faire une fête en ton honneur. Pour fêter ton retour sur l'Olympe.
Quand je dis qu'il n'apporte que des mauvaises nouvelles. Retourner sur l'Olympe est sûrement ce qui me réjouit le moins pour l'instant. J'ai l'impression d'avoir des choses à régler ici. Hestia et son feu mystérieux ont touché ma curiosité. Une personne sur cette planète m'en veut ou peut-être nous en veut. Mais pourquoi ?
— Au prochain solstice, sois prêt. J'espère que tu connais le chemin. Ou sinon, tu prendras un guide. Je ne relève même pas son sous-entendu graveleux.
— Va distribuer du courrier ailleurs maintenant
Dans une bourrasque, Hermès s'en retourne vers les cieux. Je regarde l'invitation dans ma main et la déchire. Je n'ai jamais aimé les lettres et dernièrement, elles ne m'apportent rien de bon. D'un pas prudent, prêt à défendre corps et âme Apollon, je retourne au banquet. Mes yeux analysent la scène pour retrouver cette femme blonde. Je dois la retrouver, retrouver ce qu'elle me veut. Mais elle s'est volatilisée. Apollon est rayonnant au milieu de la foule qui n'a d'yeux que pour lui. Je décide de lui laisser son moment de grâce rejoindre le calme de la maison. La soirée s'éternise presque jusqu'au petit matin. Les derniers invités à partir son Asclépios et Panacée. Apollon a longuement discuté avec son fils en attendant que le soleil que passe la barrière de la mer pour se lever. Hélios qui repart éclairer le monde. Avec mes attributions retrouvées, je pourrais prendre le voir traverser la Méditerranée avec son air supérieur et fier. C'est bien le seul Titan qui s'est rallié à la cause des olympiens. Je continue à penser qu'il l'a fait juste pour sauver ses petites fesses. Il ne voulait sûrement pas qu'elles chauffent dans le Tartare.
Je les observe continuer à parler. Le contraste est saisissant. Asclépios est un homme assez âgé, le dos un peu courbé, mais avec un air sage. Apollon est plus un jeune homme inconscient et fier. Et pourtant, c'est bien le père de cet homme voûté qui regarde l'horizon changer de couleurs. Puis, c'est d'un geste amical et chaleureux que les deux hommes en se promettant de se revoir très vite. J'envie parfois la relation qu'Apollon a enfants. Les miennes n'ont qu'une envie : me tuer.
— Ça fait bizarre de te revoir ici. Je pensais que tu allais rentrer sur l'Olympe.
— Je préfère largement rester avec toi. C'est plus drôle de te voir te pavaner au milieu de mortels qui pourraient te baiser les pieds toute la journée.
— Le fait que tu ne sois plus leur dieu préféré te rend jaloux ? Il me taquine.
— Ne t'en fais pas pour moi et ma cote de popularité. Je prévois quelques petits règlements de compte dans les années à venir. Une guerre de temps en temps, les fait se remettre en question.
Il sourit et vient se placer près de moi. Depuis que j'ai en quelque sorte, repris les fonctions, une certaine distance s'est instaurée entre nous. Les vieilles habitudes reprennent. Une fois le soleil levé, nous apparaissons simplement comme deux connaissances. Mais dès les rideaux se ferment et que l'obscurité apparaît, il redevient mien. Et ça, personne ne pourra me l'enlever. Au départ, l'idée de cette soirée Olympienne en mon honneur ne m'enchantait pas vraiment. Puis, plus les jours passent, plus je me persuade que ce n'est pas une si mauvaise idée. Retrouver mes habitudes, ma meute, mes dragons mais aussi de combattre. 100 ans sans pouvoir tenir une arme ou un objet pour tuer m'a manqué finalement. Mais j'ai quand même réussi à tenir le choc grâce à des superbes boucles brunes qui sont encore endormies à mes côtés. Ma main trouve très vite le chemin de ses cheveux pour caresser ses boucles si soyeuses. Tous les êtres humains en viendraient à tuer pour ressembler à Apollon et je les comprends.
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Quand Arès rencontre Apollon
Fanfiction« Quand le guerrier rencontre le soleil » Pendant des années, même des siècles, ils se sont vus, évités, et détestés. Il a fallu un regard, un instant, une caresse pour que tout explose. Tout l'équilibre du cosmos en a été chamboulé, sans vraiment l...