Chapitre 7

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Chapitre 7

Ken toque à la porte. Mon cœur s'emballe, mes jambes et mes bras commencent à trembler, mon souffle s'accélère sans que je ne puisse rien faire.

-Ca va aller Carla t'en fais pas. Amine est allé lui ouvrir on va tous aller dans la chambre pour vous laisser tout les deux.

Les paroles de Janna se font rassurantes et je la remercie chaleureusement avant de l'étreindre.

-Si jamais il déconne tu hurles t'as compris?

Sandrine a toujours peur pour moi et dans le fond je ne peut pas lui en vouloir, je suis aussi constamment inquiète pour elle.

-Oui j'ai compris.

Ken entre dans le salon tandis que les autres s'en vont dans la chambre comme Janna me l'avais dit.
J'avais peur de le voir, j'avais peur de sa réaction, j'avais peur de ce qu'il pouvais me dire mais dès qu'il est entré dans la pièce toute mes craintes se sont évanouis laissant la place à l'amour que je pote à cet homme. Je suis toujours assise sur le canapé alors que Ken est légèrement éloigné de moi. Je le regarde pendant un long moment. Il a mis du parfum, celui que je lui ai offert. Cette attention me décroche un sourire. Je remarque aussi qu'il a les yeux rougis et irrités, il n'a pas fumé il a juste pleuré, comme moi. Cela faisait des années que je n'avais pas pris le temps de le regarder aussi intensément. Je remarque qu'il est vraiment très grand par rapport à moi. C'est peut être debile mais dans mon esprit de gamine j'ai toujours voulu avoir un copain plus grand que moi pour avoir l'impression qu'il me protège mais là, à cet instant précis c'est plutôt paradoxal.
Je décide enfin de me lever en époussetants mon jean noir de quelques poussières imaginaires.

-Ken...je...enfin tu...tu m'as fais peur.

Ça fais mal de dire ça, de dire que l'homme que j'aime le plus au monde m'a fait peur et que au plus profond de moi il a toujours un soupçon de peur. Ça fais vraiment mal et cette sensation de peur est encore plus effrayante que la peur elle même.

-Si tu savais  comme j'men veux...sans toi j'suis seul Carla.

Ken fais un pas vers moi, mais machinalement je fais un pas de recul. Mon mouvement lui arrache quelques larmes et une grimace de douleur. Pas ce genre de grimaces que l'on fais quand on a mal physiquement mais ce genre de grimaces que l'ont fais quand la douleur viens du plus profond de notre âme.
Il n'est pas si loin de moi, une trentaine de centimètres nous sépares, mais c'est comme si tout nous séparaient.

-Carla écoute moi s'il te plaît.

Il attrape mes mais avec une douceur inégalable, je ne peut pas les enlever, je n'en n'ai pas l'envie non plus.

-Carla je t'aime. J'ai été tellement con et je m'en veux. J'me suis dis que tu étais partie pour de bon aujourd'hui, j'pensais que tu voulais plus de moi, que j'avais dépassé les bornes, et oui c'est vrai je les ai dépassés, j'aurais jamais dû faire ça putain j'suis stupide mais sans toi je peux pas. Je peut pas continuer. T'es ma meilleure amie et l'amour de ma vie, ma source d'inspiration. Sans toi j'peux pas Carla je peux pas...

Ken fond en larmes d'un seul coup, comme si l'idée que je fasse plus partie de sa vie était insupportable. Je sais ce qu'il ressens, je pensais la même chose. Je pensais qu'il ne voulait plus de moi mais l'entendre dire ça, c'était inespéré. Lui, Ken Samaras qui dévoile ses sentiments d'une manière aussi explicite, c'était presque impossible, je n'aurais jamais osé l'imaginer même dans mes rêves les plus fous.

-Pleurs pas Ken.
-Carla, tu ne m'aimes plus...

Ces mots me blessent comme un coup de couteau. Il pense que je ne l'aime plus. C'est horrible qu'il puisse penser ça de moi.
Je me rapproche de lui en prenant ses joues entre mes mains, je fais danser mes pouces sur sa petite barbe que j'aime tant.

-Ne dis pas ça Ken, tu sais que ce n'est pas vrai, tu le sais au fond de toi. Alors oui tu m'as fais peur mais l'amour ne s'évapore pas en 24 heures et dans mon cas, même en 24 vies il ne pourrait pas s'évaporer.

Je lui relève doucement la tête pour faire en sorte qu'il me regarde dans les yeux.

-Ken regardes moi, je veux que tu essaye de faire attention, je sais que c'est dur, je sais que tu souffre mais je n'en souffre pas moins.
-J'te promet Carla, j'te promet mais pars pas je t'en supplie.

Avec tout ce que j'ai dit n'a t'il toujours pas compris que je ne partirais pas et que je ne partirais jamais.

-Je resterais toujours avec toi Ken je te le promet.

Je me blottis contre lui et ses mains viennent se poser dans mon dos, l'une en haut l'autre en bas. En vérité ce qu'il me fait peur c'est que même dans la pire des situations je serais incapable de partir. L'amour m'a pris en otage.

GalatéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant