Galatée

Chapitre 24

Chapitre 24

Je suis dans la salle de bain entrain d'essayer de me rendre un minimum potable pour la sortie de ce soir. Apparemment, d'après Ken c'est un des restaurants les plus réputés de Paris. Ce qui explique sûrement le costard cravate et la magnifique robe de soirée.
D'un côté cette situation me rend vraiment heureuse, ce genre de surprise plutôt dingue, je les adore. De l'autre côté cela me conforte dans l'idée que Ken est vraiment très lunatique.
Je jette un œil à mon téléphone, il affiche 20h30, il faut que je me dépêche.
Je met ma robe et attache mes cheveux en une parfaite queue de cheval. Mon maquillage est assez simple, mais je le trouve plutôt joli.
Je me regarde dans le miroir, j'ai l'air d'une princesse et pour la première fois de ma vie je me sent belle.
Je lisse les derniers plis sur mes hanches et je sors de la pièce. Ken m'attend devant la porte d'entrée et quand il me vois, un air  ébahi vient recouvrir son visage.

-Ba qu'est-ce que t'as?
-Bah...

Ken agite sa main de ma tête vers mes pieds.

-Je comprends pas tout la.

En vérité, j'ai tout compris, je sais ce qu'il pense de moi à ce moment là et je sais qu'il me trouve belle.

-Tu es...ba enfaite j'ai pas les mots.
-Monsieur Ken Samaras alias Nekfeu ou encore la plus belle plume du rap français n'a pas les mots? C'est plutôt étonnant.
-Les choses les plus belles sont souvent les plus compliqués à décrire Carla.

Je l'embrasse doucement sur la joue, il semble déçu.

-Tu viens vraiment de m'embrasser sur la joue la?
-Si la soirée est réussi alors que peut être, éventuellement tu auras plus de ma part.

Je lui lance un petit sourire auquel il répond aussitôt.

En ce mois de juin, marcher dans les beaux quartiers de Paris est loin d'être une chose difficile et éprouvante. C'est pourquoi nous nous dirigeons tranquillement vers le fameux restaurant.
Les passants et les touristes nous regardent avec un air interloqué, sûrement déboussolés par nos tenus.
Sans m'en rendre compte et avec le temps nous arrivons à destination.

-Et voilà, on est arrivés.

Je lève les yeux, je n'y crois pas. J'ai l'impression de vivre un rêve. J'ai toujours rêvé de manger dans ce restaurant et Ken le savais.

-Ken...
-Eh oui le restaurant du Palais Royal, je l'ai privatisé.
-Quoi?!

Privatiser ce genre de lieu est loin d'être donné. Cela a dû coûter une véritable fortune, tout comme ma robe d'ailleurs, une robe signé Yves-Saint Laurent.
Je suis réellement dans un compte de fée, je suis redevenue une petite fille, habillée en princesse et s'apprêtant à manger dans un endroit de rêve.
Ken me prend par la main et m'emmène à l'entrée de ce lieu. Nous sommes accueillis par deux personnes. Elles nous mènent à notre table. La mieux placée du restaurant, avec vue sur le Palais Royal.
Il est près de 22h et c'est à ce moment que le soleil se couche. Le ciel nous offrent un spectacle magnifique. Des nuances de rose et de violets s'enlacent en une somptueuse peinture naturelle.
Je regarde Ken assis en face de moi.

-Ne me dit pas merci.

Comment a t'il su que j'allais lui dire merci?

-Mais je ne peux pas ne rien te dire Ken. Regarde autour de toi. Tout ça pour moi. Je ne mérites pas tout ça. Cette vie de luxe et de paillettes, je n'ai rien fais pour la mériter.
-Tu continue à me supporter, aucunes femmes n'aurait été capable d'une telle prouesse alors c'est ma façon de te remercier après tout ce que je t'ai fais subir, c'est aussi une façon de m'excuser.

Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressent.
Les lumières illuminent son visage. Il est beau. Mais il est aussi vraiment stupide quand il veut. Mais la maintenant il est surtout vraiment parfait.

-Tu sais Carla, la dispute avec Amine, enfaite le jour où tu es revenue Amine est passée à la maison pour me dire que tu étais vraiment très triste. Ce jour là moi aussi je l'étais et il m'a fait des remarques que je n'ai pas forcément bien prises et je lui ai aussi fait des remarques assez violentes. C'est pour ça qu'on s'est disputés.
-Vous devriez en parler.
-C'est prévu demain, comme tu l'as lu toi même ses messages parlait de la dispute et il voulait qu'on en parle.
-C'est bien alors.

Ken lève sa coupe de champagne vers moi et je fais de même.

-A nous Carla.
-A nous Ken.