Fête de la musique

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Vendredi 21 juin, jour 127 - 19e semaine

Deux semaines se sont écoulées, et le mois de juin écoule lentement ses jours de plus en plus chaud, alors que la fébrilité des fins d'année scolaire commence à envahir la ville. Les gens restent dehors de plus en plus tard, les nuits résonnent du bruit des soirées, et une seule personne n'a pas pu en profiter: Mei.

-Arrête un peu de bosser, Mei... tu n'as fait que faire ça pendant tout le mois dernier, ce n'est pas maintenant que ça va mieux rentrer!

-Anna, il faut que je réussisse ces oraux si on veut aller dans une ville où tu pourras avoir une fac de physique.

-Mei... tu n'as pas concours ce week end! Tu as dit qu'on partait avec tes amis dans leur maison de campagne!

-Justement, je ne réviserai pas ce week end, donc je dois le faire maintenant.

-Non, tu dois arrêter de te stresser et te détendre. Tu te mines la santé. Et... je n'aime pas te voir aussi stressée...

Ma main caresse doucement son épaule jusqu'à son cou. Je reçois également un petit coup de pied de l'intérieur de mon ventre, semblant réagir à mes propos. Mei repose son livre d'exercices et soupire.

-Je n'arrive pas à apprendre de toute façon... dit-elle.

-Viens... ne me dis pas que tu as oublié quel jour on est, tout de même?

Mei me fixe avec un regard vide. J'ai remarqué qu'elle est incroyablement mauvaise à retenir les dates.

-Le 21 juin, Mei! La fête de la musique! Il fait beau, nous sommes vendredi, il faut sortir! Les autres nous attendent!

-Mais...

-Il n'y a pas de "mais", Mei... tu n'as pas arrêté de bosser une seconde depuis deux semaines, il est temps que tu fasse une pause. Une pause d'un week end, et qui commence dès ce soir!

Je l'entraîne à ma suite et nous sortons dans les rues animées du milieu de soirée. Partout, des groupes d'amis se baladent en discutant, et des petits concerts de rue ont lieu ici et là. Toutes les types de musique sont au goût du jour, ce qui résulte parfois en une étrange cacophonie de mélodies distinctes. L'atmosphère est chaleureuse et fébrile. Les bars sont remplis, les terrasses bondées, et partout on fait la fête à sa manière. La ville semble si vivante ce soir là...

Je récolte beaucoup de regards maintenant que mon ventre est si gros qu'on ne peut plus vraiment ne pas le voir - même s'il va encore grossir, d'après le docteur. Des regards intrigués, parfois désapprobateurs, mais souvent emplis d'empathie et de joie. Lorsque nous croisons un groupe d'étudiants, plusieurs d'entre eux accourent pour me poser des questions, et me demander s'ils peuvent écouter à mon ventre. À vrai dire, la plupart n'entendent rien, et certains se prennent même des petits coups de pieds de la part des deux jumelles, qui semblent déjà bien sportives. Mais ces mouvements pourtant imprévisibles suffisent à provoquer l'hilarité et le bonheur de ces passants curieux, et m'amuse beaucoup également.

Bientôt, nous retrouvons Camille, Robin et Auguste. Ils sont assis à la terrasse d'un bar, et sirotent tranquillement une bière en se prélassant dans leur chaise et en profitant de la musique.

-Anna! Mei! S'exclame Camille en se levant. Alors, prêtes pour une soirée de folie?

-Je vais pas rester jusqu'au bout, je te préviens Camille. Lui dis-je avec un faux ton de reproche. Je dois me reposer.

L'Accident [Inac]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant