Le beau fils [TERMINÉE]

Chapitre 29

Chérif :

Je m'assieds sur la chaise qui était à juste côté de moi, j'étais placide, je ne savais plus quoi dire, ma pensée ne pouvait saisir l'essence de ce que tonton Daouda venait de me révéler, je ne laissais  rien paraître, j'essayais de comprendre, de décortiquer tout ce que je venais d'entendre, ma mère!!! avoir des jumelles?
-ma mère a eu des jumelles, vous dites ? questionnai-je à nouveau à tonton Daouda

-oui Chérif, ce jour là où ta mère a accouché, je l'ai rencontrée sur la route près de chez vous, elle avait mal, très mal même et elle criait à l'aide, je l'ai très vite reconnue et je suis automatiquement descendu de ma voiture pour la secourir, elle avait même perdu connaissance, il y'avait trop d'embouteillages et je craignais d'arriver trop tard à l'hôpital alors je l'ai emmenée dans mon appartement qui était juste à quelques kilomètres de chez vous, avant d'appeler Aïda ma femme qui est infirmière, c'est même elle qui l'a aidée à donner naissance à ses deux magnifiques jumelles, malheureusement l'une est morte à la naissance, mais l'autre est bien portante, elle aura dix-huit ans la semaine prochaine, c'est quelques minutes après avoir accouchée que ta mère a rendu l'âme, mais elle nous avait fait promettre de ne jamais révéler à qui que ce soit qu'elle avait eu des jumelles, car si Bara l'avait découvert, il prendrait sûrement la garde de ta sœur et elle ne serait pas en sécurité avec lui, et tu peux me croire Chérif, je n'avais pas le choix, ta mère avait confiance en moi, et c'était aussi pour ton bien et pour le bien de ta sœur qui se porte comme un charme maintenant, même Hadja a récemment découvert la vérité et elle n'en revenait même pas, c'est Dieu qui en a décidé ainsi Chérif, c'était inévitable .

Tonton Daouda s'approcha lentement de moi, avant de saisir ma main pour m'aider à me lever, il me caressa tout doucement les cheveux en soutenant mon regard vide
-Chérif, soit fort, ta sœur a besoin de toi

Et là je n'ai pas pu me retenir, je me perds dans ses bras avant d'étouffer mes sanglots par un cri de rage et de surprise, mes larmes me coulèrent des yeux, je me laissais aller en tremblotant , tant de surprises dans ma vie qui sans doute n'est qu'un tourment, pourquoi tant de suspens ?, je réussis tant bien que mal à me ressaisir, il fallait que je sois fort, tonton Daouda me caressait tout doucement le dos, en me disant de temps à autre « ça ira Chérif, soit fort », je me détache difficilement  de lui avant de saisir le verre d'eau qui était juste à côté et de boire le contenu d'un trait.
-je veux voir ma sœur tonton Daouda lâchai-je avec conviction
-oui Chérif je sais, mais sache que je dois la préparer elle aussi, elle est fragile, j'espère que tu comprends car ça ne sera pas facile pour elle
-oui je comprends, et j'attendrai alors, je serai patient tonton Daouda, comment elle s'appelle?? comment elle est??
-C'est Amina, la fille qui était venue me voir tout à l'heure, elle n'est pas ma fille, mais ta sœur Chérif
-Amina???, Allahu Akbar, Dieu seul sait ce que j'ai ressenti aujourd'hui lorsque je l'ai vue, sa ressemblance avec ma mère est juste impressionnante, en ce moment je ne désire qu'une seule chose la tenir dans mes bras, je veux ma sœur à mes côtés tonton Daouda
-je te comprends parfaitement Chérif, mais accorde moi juste un peu de temps, je dois trouver un moyen de lui dire cette vérité qui sans doute changera sa vie
-ok tonton Daouda, de toutes les façons j'ai énormément confiance en vous, vous êtes vraiment un ami en or, si seulement tout le monde était comme vous, je vous serai éternellement reconnaissant, qu'Allah vous protège, je vais m'en aller maintenant
-tu es comme un fils pour moi Chérif alors ne me remercie pas, ok reste juste à l'écoute car ça sera pour bientôt In sha'allah
-D'accord tonton Daouda, merci et au revoir 👋.

Je sors du bureau de tonton Daouda avec un cœur plus léger, j'ai vraiment une sœur, nom de Dieu je n'arrive pas à  y croire, je me remets de mes émotions et m'apprêtais à partir lorsque j'entends quelqu'un m'appeler
-Chérif hé, arrête toi tout de suite