Le beau fils [TERMINÉE]

Chapitre 39

Maty:

Il y'avait un silence éloquent, j'étais muette comme une carpe, aucun son ne sortait de ma bouche, j'étais choquée, surprise et dépassée.
Mohamed Moustapha était devant moi le visage impassible, alors que moi je mourrai à petits feux, comment est-ce possible?
J'essaye de reprendre mes esprits car ce n'était pas le moment de me morfondre, oui il faut que je sois forte
-Mohamed tu vas bien dis-je avec détachement, j'avais le cœur serré, je ne contrôlais plus mes faits et gestes
-je vais bien alhamdoulilah, donc tu es en France maintenant
-oui Mohamed, et depuis un bon moment même, tu sais je suis vraiment désolé...
-non Maty, ce n'est pas nécessaire, je ne veux même plus m'en rappeler, fais ton deuil car moi je l'ai fait depuis, j'ai tout oublié Maty, alors ne t'inquiète pas, vis librement ta vie
-merci beaucoup Mohamed dis-je même si j'étais un peu perturbé
-euh que fais-tu ici?
-je suis venu voir le père de mon fils Chérif
-ah bon tu es venu voir Bara, donc c'est toi cet homme généreux qui avait pris Chérif sous ton aile
-oui Maty, donc tu connais Bara?
-bien sûr, c'est le mari de ma sœur, je cherche depuis un bon moment la chambre où il se trouve mais rien
-ah bon quelle coïncidence, même moi je cherche depuis presque une demi-heure mais rien, hé attends je crois que c'est la chambre 120 là-bas dit-il en indexant une chambre située à gauche.

Je me retourne et constate qu'il avait bien raison, c'est la chambre 120.

-oui Mohamed c'est celle-là allons-y dis-je incapable de soutenir son regard.

On entra dans la chambre sans faire de bruit, Bara était couché mais ne dormait pas, je m'approche de lui et Mohamed aussi d'ailleurs, on discuta avec lui pendant un bon moment, Chérif ne tarda pas à faire son apparition, ah ce garcon a vraiment un cœur en or, il a réalisé un acte noble , ma sha'allah elle ressemble à sa mère, que son âme repose en paix, elle était tellement généreuse.

Quant à Khoudia, elle finira très mal, elle est tellement mauvaise et inhumaine, mais la vie est devant nous, et elle se chargera de bien l'éduquer même.

Une heure plus tard, je me décide à rentrer et Mohamed aussi d'ailleurs, dès que nous sortons de la chambre, il commença à me poser des tas de questions à savoir comment je me suis retrouvé ici ?, que suis-je devenue ?...., j'en ai profité pour lui demander son numéro de téléphone, peut-être que j'en aurai besoin.

Je rentre chez moi, en repensant à mon terrible passé qui continue à me hanter, ma vie a été gâchée de la pire des manières au moment où je m'y attendais le moins.

Lorsque j'ai vu Mohamed aujourd'hui, je me suis sentie très mal, terriblement mal.
Mon cœur saignait, je ne pouvais m'empêcher de penser sans cesse à ce jour où tout a basculé, et je dois aussi admettre que j'étais sceptique, trop même à cette rencontre inattendue.

Que dois-je faire maintenant?

Devrai-je l'appeler ?

Si je l'appelle que devrai-je lui dire ?

Ce sont ces questions que je répétais sans cesse.

.....................Trois jours après..................

Ca fait maintenant trois jours que je ne suis plus l'ombre de moi-même, j'agonise à mort, je me morfondais, je me maudissais, je m'efforçais tant bien que mal à jouer la forte devant les autres, Bara est en convalescence, et Cherif est toujours à son chevet, Sophia elle, était inquiète pour moi, elle savait que quelque chose n'allait pas, mais je lui répondais juste que j'étais un peu malade même si je suis convaincu qu'elle ne me croit pas.

Cette vie est injuste, elle est mystérieuse, elle est juste incompréhensible, tantôt c'est blanc, parfois c'est noir, mais j'ai l'impression que je ne suis pas destinée à être heureuse, je ne manque de rien mais en même temps je manque de tout, vous direz que je me contredis mais je sais bien ce dont je suis entrain de parler, l'amour peut être un cadeau empoisonné, un soleil qui brûle et déchire , un sentiment qui nous rend esclave, qui nous tourmente, et qui nous détruit sans même qu'on s'en rende compte.