Prologue

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Jusqu'à présent, jamais je n'avais passé un été aussi tumultueux. Comme si mon existence sans vie avait du jour au lendemain été bousculée par un amas d'histoires plus folles les unes que les autres. Je me suis même interrogée à plusieurs reprises sur le quotidien des êtres surnaturels. Etait-ce normal ? Je pensais que mes journées à New-York étaient redondantes, mais à présent cette redondance ne semble plus être aussi banale qu'il y a à peine onze mois, lorsqu'à une soirée, le beau gosse du lycée aie décidé de faire irruption dans ma vie, me révélant ses sombres secrets et me faisant tomber irrémédiablement amoureuse de lui. Je ne pensais pas un jour me réveiller tous les matins, dans les mêmes draps que lui, dans ses bras, respirer son odeur, le contempler pendant plusieurs minutes dans cette chambre qui n'est autre que l'une des cinq de la demeure de Justin. Tout cela m'a semblé étrange au début et puis tout est devenu comme une sorte de routine, m'aidant petit à petit à tenter d'avancer, diminuant mon chagrin qu'Adam réconfortait pratiquement tous les soirs lorsque je pleurais, réveillée par mes cauchemars dans lesquels je revoyais Adam appuyer sur la détente, son visage triste remplacé par un sourire, délecté de la scène, exactement comme l'était Adrian. Il ne cessait de s'excuser me demander même de partir, qu'il comprendrait, que je pouvais faire ce que je voulais de lui, qu'il m'aimait et que j'avais le droit de le détester mais pour seule réponse, je m'endormais, dos à lui, évitant de croiser son regard comme si je voulais éviter de ressentir ce sentiment pour lui, parce qu'avec mon père, il était la seule personne qui me restait. Un mois. Tout a duré un mois. Jusqu'à ce que finisse par retrouver un sommeil normal, enfin lorsqu'Adam et moi décidions qu'il fallait juste dormir, me réveillant le matin, détendue, regardant la photo de ma mère en lui souhaitant une bonne journée. Passer dans la chambre de Justin chaque matin pour vérifier que son corps est toujours intacte, faire du shopping avec Diana, qui a fini par venir s'installer ici, ne pouvant plus trouver d'excuse valable pour rester dormir chez son amie plus longtemps. Diana qui semblait me détester mais avec qui je partage finalement pas mal de points communs. Des moments normaux me faisant presque oublier ma vie anormale. Avec ce qui semble être une nouvelle amie.

Et puis il y a Evy, que j'ai eu l'impression de perdre lorsque je lui ai annoncé que je Justin c'était absenté quelques temps chez son grand-père et qu'il ne reviendrait pas pendant un bon moment et que la meilleure chose était peut-être de passer à autre chose. Je pensais qu'elle y arriverait comme elle parvient toujours à le faire mais elle s'est effondrée s'excusant pour ma mère, pour son attitude que je lui avais déjà pardonnée à la seconde où j'avais franchi le perron, pour tout comme si c'était à elle de culpabiliser. Et comme toujours elle a tenté de noyer son chagrin dans les sorties enchainées chez des connaissances où elles finissaient par m'appeler, balbutiant au téléphone qu'elle regrettait, que Justin n'était qu'un connard et qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle n'arrivait pas à suivre les quelques garçons qui lui faisaient des propositions en soirées. Et j'accourais la raccompagnant chez elle, veillant à ne pas réveiller sa mère à quatre heure du matin, restant auprès d'elle parfois jusqu'au matin, où ce n'était plus Adam dans le lit, mais Evy, avec une terrible gueule de bois avant de promettre de ne jamais recommencer et puis de se laisser emporter quelques jours plus tard, me réveillant en pleine nuit.

Le dimanche, je repassais chez moi dîner avec mon père. Des liens plus difficiles à créer qu'il n'y parait. Tout sujet de conversation pouvait ressasser le passé à tout moment. Alors les repas se passaient tous presque dans le silence, comme si je dînais avec un parfait inconnu, évitant à tout prix de croiser son regard pour ne pas renforcer le malaise présent à table.

Oui, un été redondant, pensé-je affalée dans le divan blanc face à la télévision éteinte. Un été qui touche à sa fin présageant un retour à l'anormalité d'ici quinze jours, me ramenant à mes cauchemars bien réels et me faisant presque regretter mes petits tracas tellement minimes face à ceux qui m'assaillent déjà.

Adam me sort de mes pensées lorsqu'il saute dans le divan à côté de moi.

- On se regarde quoi ce soir ?

- Où est Diana ? demandé-je en tourant la tête vers lui.

- Au ciné. Elle te manque à ce point ? rigole-t-il.

- Non, c'est toi qui me manque.

Sans attendre aucune réponse de sa part, je grimpe sur lui m'emparant de ses lèvres. Il est d'abord surpris mais se laisse tout de suite emporter par la chaleur montante. Ma langue caresse la sienne tandis que mes hanches se laissent aller sur lui. Adam presse ses mains sur mes fesses pour m'encourager dans mon mouvement avant de déposer ses lèvres dans mon cou me laissant échapper des gémissements, tandis qu'il commence à déboutonner mon chemisier fleuri.

Même si tout semble au-délà de l'illogisme, il n'y a que dans ses bras que je peux tout oublier. Tout.

Je froisse le papier que je tenais dans ma main droite depuis plusieurs minutes déjà avant de le glisser dans la poche arrière de mon short. Et je tente d'oublier ces mots qui me travaillent de nouveau depuis quelques temps maintenant remettant toutes mes pensées en question. Un numéro de téléphone suivi d'une simple directive :

Appelle-moi,

Serena.

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Nous voici dans bloody secrets, la suite de bloody love. J'espère que ça te plaira.
Bonne lecture ! 🌸

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