Le carnet de bord de Luxa

Un mort joyeux ?

Je ne dormais plus. Je prenais potion anti sommeil sur potion anti sommeil. Je ne savais plus quoi faire Charles dépérissait et je me sentais impuissante.

Un soir Jo et moi avions eu des difficultés à communiquer avec Charles. Il s'était enfermé et silence radio depuis. Au bout d'un moment je forçais la porte pour découvrir un macabre spectacle. Ce n'était plus étonnant au nombre de méthode qu'il avait essayé.

Charles était allongé au sol un boîte de médicaments à côté de lui. J'ignorais d'où il la tenait car je faisais attention à enlever tout objet dangereux avant de quitter la pièce.

Il tenait une lettre à la main. Je lui enlevait délicatement et la lisais rapidement. Il annonçait son suicide comme acte volontaire et avait laissé quelques mots pour Dune lui demandant entre autres de ne pas m'en vouloir. Sympa n'empêche que j'aurai préféré qu'il ne fasse rien.

Je sentis les larmes couler et pour une fois je ne les retenais pas temps pis pour la preuve de faiblesse. Au bout d'un moment madame pomfresh arriva et prit le poignet de Charles.

- Rythme cardiaque et respiratoire faible. Il faut le transporter à l'infirmerie.

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Je ne quittais plus le vieil homme et prenais ma potion toute les heures.

Au bout de trois jours Jo me prit à part quelques minutes.

- Ces potions sont nocives pour toi. Tu en prends trop. Va dormir un peu madame pomfresh veillera au grain.

J'allais protester quand je considérai mon état. J'étais épuisée moralement et physiquement. De plus j'avais mal à la tête depuis un bout de temps. Je soupirais et abdiquais.

- Réveillez moi quand il y a du nouveau.

Jo hocha la tête et je rejoignit ma chambre. Je sortais la lettre de ma poche et la posais sur la table de nuit.

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Le lendemain je fus réveillé par Madame Pomfresh.

- Ce n'est jamais facile d'annoncer ça mais... Il n'y a plus d'espoir...

- Il est mort dans la nuit c'est ça ? Demandais-je en essayant de contrôler le ton de ma voix.

- Non répondit elle. Mais ça ne saurait tarder. Tu devrais peut-être le voir avant qu'il ne soit trop tard.

- Pour l'instant laissez moi seul ordonnais-je. Que personne ne me dérange.

Elle hocha simplement la tête et quitta la chambre en fermant la porte. Je pris la lettre et la fixais sans la lire tout en réfléchissant.

Charles était aux portes de la mort. Dune m'avait chargé de veiller sur lui et j'échouais lamentablement. J'avais de grands pouvoirs à ma disposition mais ils épuisaient mes forces dès que je les utilisais. Je pouvais aussi parler au mort même si je n'aimais pas tellement ça.

Je fixais ma main. Ma décision était prise. J'allais soigner Charles.

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Je me dirigeais d'un pas décidé vers l'infirmerie. Je croisais Jo dans un couloir.

- Je vais voir Charles déclarais-je en remontant ma manche gauche.

J'étais gauchère. Jo reconnut le geste et m'attrapa le bras.

- Tu ne comptes pas le soigner j'espère ?

- Je n'ai pas le choix. Si je le laisse mourir Dune me fera la peau avant de péter un plomb. Mets toi à ma place un peu. J'ai les pouvoirs pour le soigner il faut que je m'en serve.

- Les pouvoirs mais pas l'énergie. L'effort te tuerais Luxa. Et même ton souhait pourrait échouer à le sauver alors que l'effort te tuerais. Dune perdrait toute sa famille tu y penses ? Protesta t elle vivement.

- Si je ne pensais pas à elle tu crois que je serai là ? M'emportais-je à mon tour. Cet homme veut mourir! Il est dans un état où il ne supporte plus rien! Je ne peux pas rester les bras croisés !

- Mais ça te tueras...

- Peut-être que oui. Peut-être que non. Et puis même si ça arrive je ne serai pas une grande perte comparée à celle de Charles. Maintenant laisse moi passer ou je vais employer la force!

Elle s'écarta pour me laisser entrer. Charles était relié à un grand nombre de machines dont un électrocardiogramme. Il respirait faiblement. Je soupirais en me remémorant notre première rencontre où je l'avais détesté. Je ne savais pas que Dune était ma sœur à cette époque. Et puis le temps avait fait son œuvre et aujourd'hui j'aimais l'homme allongé devant moi.

Je tendis la main et la mis sur son cœur. Les respiration était faibles et le rythme cardiaque faiblissait.

Avant que je puisse commencer à formuler mon souhait tout s'arrêta. Les respirations. Les battements tout.

J'étais arrivée trop tard.

Soupirant je caressais tendrement les paumettes du vieux professeur. Je n'y prêtais pas attention mais une fille portant un capuchon noir se mit à pleurer sur le corps de Charles. Je me détournais et sursautais en me trouvant devant un Charles debout et fantomatique.

- Prend soin d'elle dit il d'une voix qui raisonna dans ma tête.

- Je promets répondis-je à haute voix.

Charles hocha la tête et sourit avant de se dissiper.

C'était la première fois que je voyais un mort avec une expression sur le visage.

C'était la première fois que je voyais un mort sourire.

C'était la première fois que je voyais un mort joyeux.