31.

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Jungkook :

-Non merci, je n'ai pas faim

Ma mère fit la moue en regardant le plat qu'elle tenait en main, je soupirai en venant embrasser sa joue, piochant un sablé de l'assiette, histoire de lui faire plaisir :

-Je monte

Elle voulut commenter mais s'en ravisa, je montai l'escalier et laissai la brettelle de mon sac à dos glisser le long de mon bras, soupirant, je m'affalai sur ma chaise de bureau, sortant nonchalamment mes cours, je les exposai devant moi, regardant ces suites d'inconnus, de fractions et de racines.

Je travaillais, posais les formules mais pourtant barrais tout à la minute qui suivait, je jetais mon stylo contre le mur dans un excès de frustration et me tins la tête en fixant ces feuilles, tirant sur mes cheveux.

Dans une fraction de seconde je n'y voyais que des hiéroglyphes

Et dans une fraction de seconde, je me mis à sangloter, mouillant mes copies.

Je sanglotais si bruyamment, tremblotant.

Je ne me connaissais pas, ce n'était pas moi, je n'ai jamais angoissé autant pour mes études.

J'essayais de me ressaisir, essuyant continuellement mes larmes avec le revers de mes mains, je n'avais plus de temps pour angoisser, je n'avais plus de temps tout court, dans moins d'un mois j'allais passer mes épreuves finales et à croire que tout ce que je maîtrisais avant avait décidé de me sortir du crane d'un coup.

Je reniflai continuellement en relevant un papier entre mes mains, lisant la question, je répondais oralement, ma voix cassa rapidement et je sanglotai en essayant de ne pas craquer.

L'écran de mon ordi s'alluma, je relevai le regard vers lui, lisant au centre un grand « Taetae », je soupirai en me passant les mains sur le visage, la mélodie répétitive de l'appel continuait de sonner, je ne répondis pas, s'il me voyait ainsi il allait s'inquiéter, je trouverai une excuse quand je me sentirai mieux.

Je me levai en essuyant une dernière fois mes larmes avant de baisser le rideau, pleurer a fait naitre en moi un mal de crane que la luminosité ne fera qu'intensifier, alors je me couchais sur mon lit, mon téléphone vibra dans ma poche, je l'ignorai.

Il vibra de nouveau.

J'ignorai.

Il vibra une troisième fois.

Je soupirai en le sortant de la poche arrière de mon jean regardant l'heure, il n'était que 17 heures, les dernières notifications me disaient que Taehyung avait essayé de me joindre et de Jimin qui s'inquiétait pour Yoongi, je posai mon téléphone sur mon chevet sans prendre la peine de le déverrouiller, lui tournant le dos, calant mon visage contre ma couette, couché en position fœtale.

Je ne sais depuis combien je n'avais rien avalé, le sablé de ma mère était encore posé sur le bureau, à peine buvais-je de l'eau, je dormais mal, avais l'estomac noué constamment et étais à fleur de peau.

Ils disent que c'est le stress, je suis en terminal et on est en février, plus qu'un mois et c'est fini, c'est normal de stresser.

Sauf que je n'aime pas ce stress, surtout que j'étais le seul atteint de ce phénomène dans mon lycée apparemment et que je recevais ces remarques qui me tuaient à chaque fois :

« Mais arrête de stresser ! Tu es un bon élève qu'est ce qu'on va faire nous les ratés !? »

« C'est bien un truc d'intello ça de stresser comme ça »

« Tu fais des scènes mais au final tu as la meilleure note donc voilà »

Je fermai les yeux en serrant plus fortement ma couette, je ne pouvais compter sur personne, hors de question d'aller pleurer dans les bras de Jimin, ni devant l'écran en parlant à Taehyung, en parler à mes parents était tout simplement impensable, ils allaient surement trouver une relation avec mon téléphone et mon ordinateur, les parents trouvaient toujours une relation avec cela, tu as beau avoir une indigestion, c'était surement et sans conteste relié aux écrans.

Le pianiste [Vkook/Yoonmin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant