Je suis belle et je le sais.

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Imagine improvisé♥

Depuis un an, tu travailles dans une quincaillerie de ta ville afin de ramasser de l'argent pour tes études. Ton père connaît bien le propriétaire, il a donc parlé de toi à son ami pour t'y faire engager et y travailler les week-ends. Tu te débrouilles pas mal en travaux manuels et tout ce qui se rattache aux outils, mais comme tu es la seule fille d'engagée, tu es plus souvent à la caisse ou le ménage plutôt qu'à l'inventaire et les recommandations aux clients. Tu gagnes 12.50$ de l'heure pour un chiffre de 6 heures, maximum 8 heures.

Depuis quelques temps, la quincaillerie est vide. Ton patron est parti à l'étranger, le patron-adjoint est en congé pendant quelques jours et les autres employés ne font que faire leurs chiffres habituels, parfois ils n'avaient aucun client et n'avaient rien à faire.
En ce vendredi soir, tu travailles de 16h à 20h. Tu es certaine que personne ne viendra. Nous sommes vendredi soir. Qui vient à la quincaillerie au lieu de profiter de sa soirée avec sa gang? Personne.
Ou pas.

Un groupe de garçons entre soudainement dans le magasin, étouffant la musique de la radio par leurs voix bruyantes et graves. Ils étaient neuf, tous à peu près de ton âge. Tu ne pouvais être plus contente à ce moment-là ; il y avait enfin des clients : ils étaient beaux !
Puis une fille entre à son tour dans le magasin et court avec peine et misère jusqu'aux garçons. Ses talons hauts résonnaient du le carrelage froid ; ses cheveux longs jusqu'au cul volaient pendant sa supposée course ; ses yeux brillaient de malice et de désir sous le maquillage. 'Encore une de ces putes' te disais-tu, roulant instinctivement des yeux. Ce n'était pas la première fois que tu surprenais des filles à moitié habillées essayer d'impressionner les gars en racontant n'importe quoi sur les outils, ou whatever.

D'ailleurs, que font ces Dieux ici, un vendredi soir? Ne devraient-ils pas être au skate park? Au centre commercial? Ou chez eux à jouer aux jeux vidéos?

Un beau bouclé et un asiatique apparurent dans ta vue. Tu leur souris et leur demande s'ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient.

« Les gars cherchent les clés » répond l'asiatique.

« Et? » Tu arques un sourcil.

« Ils ne les trouvent pas. » complète le bouclé, souriant, et tu remarques ses fossettes.

« Je vois, » tu ris. « Venez, je vais vous y conduire »

Tu quittes ton poste, fait un geste aux garçons et les amène au fond du magasin où les clés s'y trouvent. Il y en a de plusieurs grandeurs. 'Je parie ma maison qu'elle ne sait pas à quoi une clé ressemble. C'est un miracle si elle sait ce qu'est un tournevis. ' penses-tu.

« Boys ! Elles sont ici ! » crie l'asiatique.

« L'envie devait vraiment vous prendre de venir jusqu'ici pour un outil » remarques-tu.

« Le père de Liam avait besoin d'une clé pour sa voiture. Son kit de clés a été volé dernièrement, l'occasion s'est présentée tout à l'heure lorsqu'on a dit qu'on n'avait rien de prévu. » Le bouclé roule des yeux.

« Guys, où étiez-, » Le reste de leur bande arrive et celui qui venait de parler, celui avec le chapeau et les lunettes, s'était interrompu en te voyant avec eux. Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres. « Eh bien, qui est cette charmante inconnue? »

La fille qui les accompagnait le frappe.

« Bordel Ash, tu dragues cette pute devant moi ! On est un couple basé sur la fidélité et le respect ! »

Bien qu'elle t'ait insultée, tu souris. Tu la trouves ridicule. Elle ne se rend pas compte à quel point tout le monde ne l'aime pas.

« Pour le bien de nous tous, ferme-là. » réplique le punk au cheveux rouge.

La fille se retourne vers lui, fulminante.

« Va chier Michael. Tu crois que tu auras ta chance avec moi quand j'aurai largué Ashton? N'espère plus. »

Tu décides d'intervenir car la situation ne semblait pas s'arranger du tout.

« Hep, quand Ashton -si je me souviens bien- a dit que j'étais une charmante inconnue, ça ne veut pas forcément dire qu'il me drague, t'sais. Il voulait probablement te rendre jalouse. »

Elle se retourne vers toi, t'examine de haut en bas puis échappe un rire mesquin.

« Je n'ai aucune raison d'être jalouse d'une fille comme toi. Je suis belle et je le sais. Je n'ai pas à m'inquiéter des filles moches comme toi. » réplique-t-elle.

Toujours le visage impassible, tu te défends :

« Et pourtant, ton indignation a prouvé l'inverse. »

« Ooooooh ! » dirent en chœur les gars et tu esquisses un sourire.

« T'essaies de me le voler, hein? Tu veux Ashton? » Elle s'approche de toi tel un fauve devant sa proie, prête à la dévorer. « Tu meurs d'envie de l'embrasser, de le toucher, de l'avoir rien que pour toi... »

Tu éclates de rire. Cette fille était vraiment folle. Tu ne connaissais pas ce garçon, ni les autres, et elle prétendait que tu l'aimais? Pauvre idiote.

« Tu disjonctes complètement, ma pauvre. Je ne connais pas Ashton, je ne te connais pas et je ne connais pas tes amis. Je ne peux donc pas vraiment l'aimer sans l'avoir rencontré avant. »

« J'te jure que je vais te péter la gueule si tu oses t'approches de lui, bitch. » menace-t-elle.

« Hey, tu es dans le magasin d'un ami à mon père, tu es dans mon territoire, tu es celle qui est venue chercher le trouble et c'est toi qui lance des menaces. Tu vas sortir d'ici et jamais revenir. Tu m'as comprise? Et si ça ne rentre pas bien dans ta tête, n'oublies pas que les filles comme toi finissent souvent seules. Je ne pense pas qu'Ashton sera avec toi très longtemps. Bonne future rupture, bitch. » Tu reprends ton souffle après ce long monologue. « Maintenant, partez. »

Sans voir si ils bougent, tu retournes à la caisse, fière de toi. Tu ne pouvais pas croire que tu t'étais disputée pour un gars dont tu ne connaissais pas mais qui devait vivre l'enfer avec cette garce.

Tu les vis sortir, tous te saluaient -excepté l'inconnue- et sortaient ensuite. Le bouclé que tu avais défendu vint vers toi, un sourire timide aux lèvres.

« C'était cool de ta part. Aucunes de nos fans n'osent la remettre à sa place. J'imagine qu'elle leur fait peur. » dit-il.

« Bof, il le fallait bien sinon tu ne serais pas encore vivant. »

« On peut se revoir? »

« Euh, ouais? Je suis ici la fin de semaine de- »

Il t'a coupé en déposant un furtif baiser sur tes lèvres. Il se retire quelques secondes après, ses joues roses en raison de la gênante situation, souriant timidement.

« J-je devais le faire. Excuse-moi. Je te reverrai demain, probablement. » dit-il super vite.

« Comment tu sais...? »

« Je t'ai toujours observé à travers les vitrines du magasin. Je passe souvent par ici et ça adonne que tu es là, t'emmerdant à l'absence des clients. Bref, je ne suis pas un pédophile, loin de là -si tu pensais cela. Bon, euh... à demain, (YN). » Il te salue et disparaît.

Bien sûr, il avait vu ton nom cousu à ton chemisier.

Tu fais une danse de joie en te disant que, finalement, c'est moins ennuyant de travailler ici. Tu remercies silencieusement ton père et son ami avant de continuer à danser joyeusement.

one shotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant