Le monstre sous le lit [Sope]

Prologue

« Dors bien mon chéri.

- Bonne nuit maman. »

La jeune femme, après un regard tendre en direction de son fils, éteignit la lumière et ferma la porte lentement. L'enfant se retrouva alors dans le noir le plus complet, et il détestait ça. Il tourna les yeux en direction de ce qu'il savait être sa lampe de chevet, que sa mère laissait généralement allumée jusqu'à ce qu'il s'endorme. Il lui suffirait de tendre le bras pour l'allumer et pouvoir s'assoupir sans crainte, mais... ça impliquait de sortir le bras de ses couvertures, et ça il s'y refusait avec véhémence, c'était bien trop effrayant. S'il sortait ne serait-ce qu'un doigt de pied de son drap, il était convaincu qu'une chose atroce surgirait aussitôt de sous son lit pour ne faire qu'une bouchée de lui, alors il devait rester très discret...

« Maman ! »

Très discret...

Des pas se firent entendre dans le couloir et le garçonnet remonta la couverture de sorte à ce qu'elle le recouvre jusqu'à ses yeux. La porte s'ouvrit, laissant entrer avec la jeune femme une importante quantité de lumière qui permit à Hoseok de retrouver le sourire.

« Qu'est-ce qu'il y a mon bébé ?

- Maman, t'as pas allumé la lampe de chevet... »

Une expression à la fois amusée et attendrie put alors se lire sur son visage, et tandis qu'elle observait son petit bout de chou d'à peine six ans lutter contre sa peur du noir, elle fit quelques pas qui la menèrent à la lampe qu'elle alluma aussitôt. L'éclairage était faible, mais ça suffisait largement pour l'enfant qui, dès lors, se sentait absolument intouchable : les monstres de la nuit avaient très peur du soleil (enfin, il ne le savait pas vraiment, mais ça paraissait logique), et désormais, il avait son mini-soleil près de son lit, alors aucun monstre ne pourrait venir le manger.

« Merci maman.

- Dors vite. »

L'enfant acquiesça avec un large sourire et quand la porte fut fermée, il se détendit, le regard braqué sur sa lampe anti-monstres. Sa maman lui avait dit que tant qu'elle serait allumée, aucune bête de la nuit ne pourrait lui faire de mal.

La pénombre avait toujours été source d'angoisses pour lui : chaque fois qu'il faisait un cauchemar, c'était la même chose. Il était dans l'obscurité et il tentait d'échapper à un être maléfique qui essayait de le dévorer. Alors le noir, il avait fini par le craindre, même quand il ne dormait pas. C'était quelque chose d'inquiétant. L'obscurité dissimulait le crime, la mal était toujours sombre, c'était bien connu. Alors l'enfant détestait qu'on le laisse dans le noir, c'était bien trop inquiétant, c'était comme un mauvais présage. Il avait le sentiment que quand il était dans la nuit, quelque chose pourrait lui arriver sans qu'il ne soit en mesure de lutter.

Il se sentait dès lors comme ligoté, prisonnier de l'obscurité, et seule sa lampe avait le pouvoir de supprimer ces entraves terrifiantes. Il avait la sensation que le noir comprimait ses poumons et que la lumière lui permettait de respirer enfin.

Ainsi, lorsqu'il ferma les yeux, il put constater que ses paupières semblaient colorées d'un rouge orangé qui témoignait du fait que sa lampe de chevet était là, auprès de lui, et déversait sa lumière directement sur son frêle corps couvert. Ainsi, soulagé, il remonta la couverture jusqu'à sa tempe et sombra lentement dans un sommeil rassurant et plein de beaux rêves. Malgré le sommeil, il souriait, heureux.