« Bonne nuit mon chéri.
- Bonne nuit maman, à demain ! »
Aujourd'hui Hoseok était heureux : tout s'était bien passé à l'école, son instituteur l'avait même félicité devant toute la classe, alors il se sentait pousser des ailes. Il avait même osé faire un grand pas vers le monde des adultes : il avait demandé à sa maman de ne pas allumer sa lampe de chevet. Elle avait été très fière de son courage et lui avait promis que s'il restait toute la nuit sans l'allumer, il aurait une récompense le lendemain. Elle lui avait quand même donné une petite lampe de poche, au cas où il aurait du mal à dormir et ne souhaite pas étendre son bras jusqu'à sa table de chevet, mais peu importait : pour une mère, l'important était que son fils fasse les choses à son rythme. Le jour où Hoseok déciderait de dormir sans aucune lampe, ce serait sa décision à lui, pas la sienne.
Elle savait même déjà quel cadeau elle lui offrirait pour le féliciter de la première nuit qu'il s'apprêtait à passer sans sa grosse lampe : l'épée de chevalier qu'il avait trouvée dans un magasin de jouets et qu'il avait voulue pour son anniversaire. Il n'aurait sept ans que dans quatre mois, alors ça allait être long, et la jeune femme était convaincue que son fils serait ravi d'avoir son cadeau un peu plus tôt. En plus, les épées, c'était les armes des chevaliers, et Hoseok, s'il dormait sans lumière, se montrerait digne du courage des chevaliers, il mériterait amplement cette récompense.
Recroquevillé dans son lit, le garçonnet se répétait qu'il n'avait rien à craindre, que rien ne viendrait troubler son sommeil. Il serrait fort dans ses petites mains potelées la lampe torche que sa mère lui avait donnée en cas d'urgence, et il se répétait que tout allait bien se passer, que ce n'était que du noir. Après tout, sa chambre était la même, lumière ou non. Rien ne bougeait, il n'y avait personne.
« Tu es courageux Hobi, se répétait-il tout bas. Aussi courageux que... euh... Tu es courageux Hobi. »
Et alors que le sommeil lui fermait peu à peu les paupières et enlevait de son cœur ses craintes, il entendit du bruit sous son lit. Aussitôt ses yeux s'ouvrirent en grand sous l'effet de la peur, son cœur sembla cesser de battre et il se raidit complètement, demeurant immobile, attentif au moindre son.
Le monstre allait le dévorer !
« Les monstres ça existe pas, se répéta l'enfant, ça existe pas, ça existe pas. »
Et progressivement, une ombre se dessina au bout de son lit, devenant de plus en plus grande. Il allait se faire manger les pieds !
Sans penser un instant à appeler sa mère – il avait bien trop peur pour réfléchir –, Hoseok se redressa et pointa son arme droit sur le monstre. Alors il appuya sur la détente de son révolver imaginaire, et le monstre se prit un jet de lumière en pleine figure. Sa lampe torche allait lui sauver la vie !
« Aïe, mes yeux, » gémit une petite voix.
Hoseok ouvrit des yeux ronds comme des billes en constatant que son monstre, c'était un petit garçon qui venait de couvrir son regard attaqué, à l'aide de son avant-bras droit. L'enfant, qui ne semblait pas avoir un grand écart d'âge avec lui, était agenouillé au bout de son lit, vêtu d'une tenue complètement blanche – un t-shirt et un pantalon – qui ressemblait à un pyjama. Ses cheveux blonds avaient la couleur des blés et sa peau pâle lui donnait un air étrangement angélique.
Mais... les monstres, c'était tout noir, tout poilu, et ça avait une grande bouche avec d'énormes dents et plein de bave, non ? Sinon, comment pouvait-il dévorer les enfants ? À moins que ce ne soit un monstre métamorphe !
« Va t'en ! gronda doucement Hoseok en faisant clignoter la lumière de sa lampe pour agresser le monstre.
- Arrête avec ça, j'ai la lumière dans les yeux, ça pique...
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Le monstre sous le lit [Sope]
Fiksi Penggemar[Terminé] À six ans, Hoseok avait toujours eu peur de voir un jour surgir un monstre de sous son lit, pourtant un soir... « T-Tu es le monstre sous le lit ? demanda l'enfant d'une voix tremblante. - J'ai l'air d'un monstre ? bredouilla le petit garç...