Chapitre 3

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Driingg!! Driingg
Morphée me sort brusquement de ses bras. Entre deux bâillements, je regarde l'heure,de mes yeux embués sous l'effet de la fatigue.
Pff! Il est 4h55, je me recouche jusqu'à 5h00.
Je vous assure le matin chaque petite minute compte.
Je me force à me lever, l'avenir ne se crée pas en dormant.
Pas du tout enthousiasmée par l'idée de poser les pieds sur cet enfer terrestre.
Un endroit qui ne m'a jamais facilité l'existence et où j'ai vécu pas mal de frustrations certes alternées à de rares instants de gaieté. Je dois me préparer pour aller à l'école.
Je suis au lycée et suis plutôt bonne élève.
Je prends une douche, fais mes ablutions et effectue la prière de l'aube. En ces moments, je me sens délivrée de tous soucis. La prière me porte à un stade de paix inouï. Les mains jointes devant Allah l'Omniprésent, je me nourris spirituellement.
Celà fait, je me glisse dans mon uniforme de lycéenne avant de me mettre face au miroir, mon confident.
Après quelques minutes à me mirer, je fonds en larmes, me replongeant ainsi dans ma routine: pleurer, essuyer mes larmes, sortir et sourire au monde.
Je regarde la jeune fille ronde avec des formes disgracieuses que j'ai en face de moi. Mes rondeurs me fendent le coeur même si elles font fondre certains. Bizarrement, je ne me trouve pas si "grosse" que peuvent le dire les gens.
La société s'arroge le droit de critiquer la couche superficielle de l'être qu'est l'apparence sans se préoccuper des profondeurs de la chose.
La société? C'est moi, c'est vous, c'est nous.
Ici, les gens te jugeront et te condamneront par eux-mêmes sans compassion aucune.
Je ne suis pas obèse non loin de là. Je suis juste légèrement en surpoids. Ce qui attire les pédophiles obsédés par de belles rondeurs africaines mais qui suscite également les moqueries des autres.
La dictature sociale, je l'appelle, nous exige des normes que tout un chacun doit suivre pour pouvoir vivre "normalement": fouttaises! (Excusez mon énervement).
Je me fais huer tous les jours, l'on me harcèle, l'on se moque de moi juste parce que je ne réponds pas aux normes de la société.
Je n'ai guère choisi cette vie. L'Homme propose, Dieu dispose.
Ce n'est aussi pas de ma faute.
Cet incident à ma naissance (l'étouffement) m'a causé des maladies respiratoires.
Un cocktail d'asthme, de bronchite aigue, de végétations, problèmes d'amygdales: la totale quoi.
Je devais suivre beaucoup de traitements et c'est là que j'ai commencé à gonfler comme pas possible.
Il y avait tellement de sirops à prendre qu'à très bas âge j'avais un placard rempli de médicaments. Je connaissais le nom de presque tous les médicaments, leurs fonctions, la posologie et les éventuels effets secondaires. Avec toute cette prophylaxie, ma chambre ressemblait plus à une pharmacie.
Un médecin de renommée avait commencé à me suivre. Au premier rendez-vous, mon surpoids à bas âge l'intriguait. Pourtant je n'étais pas de ces enfants qui adorent le chocolat, les friandises ou grignoter par-ci par-là.
Il a demandé mon traitement et nous a expliqué que tous les médicaments que je prenais renfermaient une substance appelée corticoïde.

Docteur Dia: Lorsque vous prenez des médicaments, il est normal de se poser la question de la prise de poids. La cortisone est considérée, par de nombreuses personnes, comme étant l'un des médicaments faisant prendre du poids.

Ma mère: Pourquoi la considère-t-on responsable d'un excès de poids ?

La cortisone, ainsi que ses dérivés, les corticoïde, sont de très puissants anti-inflammatoires. Elle imite une hormone essentielle à l'organisme : le cortisol, l'hormone du stress. Celle-ci régule les systèmes.

Elle a donc un rôle essentiel de régulation au sein de plusieurs systèmes, notamment celui du système nerveux ainsi que du système digestif. Le nom de ce médicament vient donc de cette hormone qu'il imite et dont il reproduit les effets. Il sert à lutter contre l'asthme, certaines maladies chroniques, des inflammations importantes, ou encore des allergies. Il est prescrit à plus ou moins longue durée en fonction des cas. Ce produit est l'un des seuls remèdes de l'inflammation.

"JE T'Aime" n'est pas Un Gros MotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant