Chapitre 13

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 Deux mois s'étaient écoulés depuis que la fédération d'Istram avait tenté de rayer la capitale de Tremiss de la carte. Comme le roi Sarkin le craignait, la guerre n'avait pas tardé à éclater entre les deux nations. Au lendemain de la destruction de l'aéronef, une immense armée s'était présentée à la frontière et avait commencé à marcher sur Tremiss, signe que cette déclaration de guerre était préméditée.

Cette rapidité d'exécution avait surpris tout le monde. Comment avaient-ils fait pour réunir et préparer une telle armée sans que les espions ne s'en rendent compte ? Heureusement, l'histoire, notamment la guerre de la téléportation qui avait eut lieu trois cents ans avant, avait appris aux nations à anticiper ce genre de sort pouvant ramener une armée entière à l'intérieur d'une ville en un claquement de doigts.

Ainsi, après la réunion de crise, le conseil s'était réuni dans l'enclave des mages, principal lieu où il agissait et se réunissait, pour étendre un sort empêchant toute téléportation sur le territoire. Ce sort avait été créé pour que seule une poignée de personnes, les lanceurs du sort, puisse encore utiliser ce genre d'arcane. Ainsi, ils avaient empêché un siège de la capitale dès le premier jour et avaient forcé l'armée ennemie à devoir marcher.

Cependant, tout ne se déroulait pas en faveur du royaume de Tremiss. En deux mois, l'armée de la fédération avait parcouru et récupéré un tiers du territoire entre la frontière et la capitale. Les rescapés des combats et les habitants qui avaient réussi à s'échapper parlaient d'une immense armée constituée de soldats, de mages, de machines de guerre mécaniques ou magiques, mais aussi, plus étonnant, de créatures telles que des orcs, des trolls ou des ogres.

Le constat était sans appel. Contre une armée aussi grande et la supériorité aérienne qu'offrait la flotte d'aéronef, l'armée régulière ne suffisait pas. Devant l'enchaînement de défaites, le roi avait accepté à contrecœur de recruter de simples citoyens. Il ne voulait malgré tout forcer personne à prendre les armes et recrutait sur la base du volontariat.

Les postes de garde avaient donc été transformés en centre de recrutement et des missives avaient été envoyées jusque dans les plus petits villages pour que ceux qui voulaient défendre leur royaume se rendent à la capitale.

Au vu du nombre d'inscrits, les Tremisséens tenaient à leur royaume. En à peine une semaine, le nombre de volontaire avait dépassé celui des soldats de l'armée régulière et ce nombre ne cessait de croître. Qu'ils soient rescapés du sud déjà sous le contrôle de la fédération ou du nord près de la frontière avec Atora, des personnes venaient des quatre coins du royaume pour prêter main forte dans cette guerre.

Du côté de l'académie de magie, presque tous les mages s'étaient portés volontaires dès le début ou faisaient déjà partie d'une armée spéciale qui avait rejoint le combat dès le début des hostilités sous les ordres du conseil, si bien que les cours avaient été suspendus. Les élèves quant à eux étaient soit restés à l'académie, soit rentrés chez eux ou bien étaient partis à la guerre pour ceux qui étaient en âge de se porter volontaire.

Quant à Scyllia, ses seize ans lui interdisaient de se présenter à un poste de recrutement vu qu'il fallait en avoir dix-huit pour être accepté. Malgré tout, elle ne pouvait supporter de rester inactive à la capitale pendant que des gens mourraient pour protéger ceux qui étaient en sécurité, donc elle.

La prétendante s'était donc rendue dans un poste de garde autre que celui qu'elle avait fréquenté deux ans auparavant et avait rempli la feuille d'inscription en mentant sur son âge, puis avait fait la queue pour valider son adhésion à l'armée. Même si elle s'y était prise tôt, Il lui fallut presque une heure pour arriver devant le soldat en charge du recrutement et présenter sa fiche. L'homme parcourut les lignes de la feuille, puis posa sur l'adolescente un regard suspicieux.

Scyllia tome 5 : IstramOù les histoires vivent. Découvrez maintenant