Treize

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Ça faisait déjà des heures que je suivais Seokjin sans relâche dans les nombreux magasins peuplant la rue commerçante, sans moyen pour moi de faire une pause, mes jambes commencèrent doucement à lâcher, c'était déjà un miracle qu'elles aient pu tenir jusqu'ici. J'avais oublié à quel point mon frère appréciait faire du lèche vitrine.

Ma famille et moi nous étions installés dans ce petit quartier il y a de cela une semaine, et quelle ne fut pas la joie de mon frère en apprenant que nous avions déménagé près d'une rue commerçante, forcément quand il y avait tout à portée de main, il n'était plus si pénible pour lui de s'adonner à son activité préférée, et qui était le cobaye qui l'accompagnerait dans cette tâche houleuse ? Le petit frère, forcément, pour tenir les sacs bien entendu.

Me voilà donc bien embêté, essayant de suivre la fine silhouette de mon frère disparaissant entre les nombreux passants, les bras plein de sacs. En plus de ça, Seokjin n'avait pas l'air de savoir où lui-même allait, se contentant de suivre les autres en s'enfonçant dans des rues plus peuplées les unes que les autres, augmentant mon stress.

Et alors qu'il allait continuer à s'extasier sur la devanture d'un énième magasin pendant cinq minutes avant de se décider à entrer, il bouscula malencontreusement un homme et s'excusa aussitôt, cependant, ce qui m'électrisa ne fut pas ce patient de mauvaise humeur qui insulta mon frère, non, ce fut ce jeune homme, un sac sur le dos, accompagné d'un grand châtain, semblant à peine sortir du lycée dans lequel mes parents m'avaient inscrit.

Il souriait, semblant joyeux, alors que nous étions un lundi, et qui plus est un jour de rentrée pour lui, mais rien ne semblait le déconcerter, il se contentait de rigoler à chaque gaminerie de son ami, laissant ressortir ses petites dents qu'il s'évertuait pourtant à cacher tant bien que mal avec sa main, alors que le vent décoiffait ses mèches désordonnées et brunes, il portait un simple t-shirt blanc aux manches courtes, étonnant pour un novembre, et un jean noir large, laissant ressortir le bout de ses baskets elles aussi noires, il n'avait pas l'air très fan des couleurs, tout l'inverse de moi qui vivais pour un monde rempli de nuances.

Hypnotisé, je m'approchai peu à peu de lui, m'arrêtant devant un passage pour piéton alors que le feu était rouge pour moi. Mais soudain, son ami sembla me remarquer, me fixant étrangement en prévenant son ami qui se tourna à son tour, je détournai alors le regard en baissant la tête, feignant de m'intéresser au bonhomme rouge toujours affiché. Puis quand je relevai la tête et vit qu'ils ne me regardaient plus, je pris mes jambes à mon cou et m'enfuit, retrouvant mon frère qui me cria dessus, s'inquiétant de ma soudaine disparition.

« T'étais où bon sang ?

- J'ai rencontré l'homme de ma vie. Balbutiai-je, rêveur.

- Mais qu'est-ce que tu racontes toi ? T'as sniffé le sol ?

- Dis, comment tu fais en sorte que les gens apprécient le goût de tes baisers ?

- Putain mais c'est quoi ces questions ?

- S'il te plaît réponds sérieusement. »

Mon frère sembla réfléchir, se grattant le menton avant de lever son index au ciel, une illumination l'ayant apparemment frappé.

« Ok, donc quand j'embrasse quelqu'un, en général, j'aime bien quand il y a un petit goût sucré qui vient pimenter le baiser.

- Comme un goût de bonbon ? M'exclamai-je, excité. Seokjin rit en m'ébouriffant les cheveux.

- Oui, on peut dire ça. »

Passant son bras autour de mon cou dans le but de ne plus me perdre, il entraîna mes pauvres jambes dans un énième magasin alors que je ressortais de ma poche un paquet de Tagadas roses que ma mère m'avait donné le matin même.

Un baiser sucré hein ?

"𝐓𝐚𝐠𝐚𝐝𝐚𝐬 𝐫𝐨𝐬𝐞𝐬" - JiKookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant