One Piece - Ace x OC // Poison ou Antidote...?

Chapitre 9

Jamais elle n'avait ressentit cela.

Le sentiment d'être aussi vide à l'intérieur, de se laisser ballotter par les flots sans pouvoir bouger d'un pouce. D'être vidée de toute énergie, de ne plus avoir une seule envie. 

D'être un simple spectateur de sa propre vie.

Toute volonté de vivre était partie. Elle avait échoué.

Elle avait laissé Sabo mourir.

Elle avait abandonné Luffy.

Et, pire que tout , elle avait laissé Ace se faire condamner à mort, en plus de l'avoir abandonné lui aussi, par pur égoïsme.

Sa vie n'avait qu'un seul but: celui de défendre les personnes auxquelles elle tenait plus que tout. Et elle avait échoué.

Elle avait raté sa vie.

Maintenant, attachée par des chaînes en granit marin qui l'empêchait d'utiliser ses pouvoirs, elle n'avait plus que ses yeux pour pleurer. Mais même cela lui était refusé. Même pleurer ne lui était pas permis.

Rien ne sortait. Les larmes ne voulaient plus couler. Rien. Plus rien.

Elle avait tout juste remarqué s'être fait amenée dans une cellule. Après la torture qu'elle avait subie, elle était comme en transe.

Elle avait été plongée vivante dans un bain de lave en fusion. D'autres auraient pu s'en sortir sans problèmes, mais pour elle c'était différent. Elle était seulement humaine, après tout.

Après le combat contre Barbe Noire, elle s'était évanouie, dans un moment de faiblesse, laissant Ace seul face aux ennemis. Pour finalement se réveiller dans une cellule spéciale, solidement attachée, et attendant son tour. Pour quoi?

Pour son bain du soir, bien entendu.

Jamais elle n'avait autant crié et pleuré de sa vie. Du haut de ses poumons, elle avait supplié, encore et encore, les gardes de l'achever. En vain.

La torture avait continué. Pendant de longues heures, elle avait cru mourir mille fois. Mais à chaque fois qu'elle sentait son esprit partir vers un monde sans doute meilleur, un garde était chargé de la réanimer, seulement pour qu'elle puisse profiter jusqu'au bout de ce si bon moment.

Puis, lorsque ses vêtements étaient quasiment tous partis en cendres, elle avait été traînée vers une destination inconnue, non sans avoir au préalable revêtu de nouveaux habits. Ainsi habillée de rayures noires et blanches, elle se fondait avec aisance dans la masse indénombrable de prisonniers.

Sa liberté n'était plus qu'un lointain souvenir, désormais.

Sans ménagement, elle avait été jetée dans une cellule au hasard, et solidement attachée au mur, les menottes rentrant dans la chair maigre de ses poignets, laissant des marques rouges indélébiles sur sa peau autrefois immaculée. 

Ses chevilles connurent le même sort. Même si elle en avait eu le courage, elle n'aurait eu aucune chance de s'échapper de ce trou à rat. Du moins vivante.

Les yeux perdus dans le vague, la conscience flottant loin de son corps, elle entendit néanmoins l'appel de son nom, au loin. Une voix familière, pleine de peur et de tristesse, mais sur laquelle elle ne pu mettre un nom pour autant. 

Sans s'en rendre compte cependant, son corps bougea de son propre chef. Sa tête se souleva de quelques centimètres à peine, assez pour permettre à ses yeux vides de se poser sur une silhouette, qui lui rappelait vaguement quelque chose.

Cependant, aucune idée de qui cela pouvait être. Elle n'était même pas sûre de connaître cette personne, et elle n'était même pas sûre que c'était bien son nom ou celui d'une autre qui avait été prononcé.