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Honnêtement, après deux bonnes heures d'observation discrète, nous n'avons aucune information compromettante sur Anderson. Il parle à tout le monde, semble sympathique, voire drôle, et rien ne semble suspect chez lui. Granger se met à grommeler en croisant les bras sur sa poitrine.

-Peut-être que mon plan était une mauvaise idée, nous n'avons rien contre lui. Quelle idée en même temps, s'il avait des choses à cacher ce ne serait pas ici que nous les trouverions. Bon. Je vais faire un tour aux toilettes et on rentre?

Je hausse négligemment les épaules en buvant mon verre non-alcoolisé, les yeux rivés vers ce type qui est un vrai mystère.

-Pas de soucis, je t'attends. Je réponds de manière distraite.

Ce n'est pas possible. Tout le monde, mis-à-part Granger peut-être, a un côté obscure. Il ne peut pas être blanc comme la neige, en dehors de ces photos. Lorsque je me retourne pour adresser la parole à la brune, je réalise qu'elle a déjà filé. Ah, oui, les toilettes. Après avoir posé mon verre vide, je cherche à nouveau l'homme musclé du regard mais il n'est plus dans mon champ de vision. Quoi? Non, il n'a pas pu fuir en une seconde, pile au moment où j'ai baissé mon attention? Je fais un tour sur moi-même pour le chercher, et Merlin merci, je repère un bout de son costume bleu quitter la pièce par une porte à peine visible entre deux photos. Où peut-il bien aller?

Granger n'est toujours pas revenu des toilettes, mais c'est le moment ou jamais si je veux découvrir quelque chose d'un minimum intéressant sur lui. D'un pas pressé je suis sa trajectoire, poussant avec discrétion une entrée qui me laisse dans une sorte d'étroit couloir sombre. Je n'aurai pas pu imaginer qu'un tel endroit se cache derrière les murs blancs de la galerie et à pas de loup je parcoure les lieux en plissant les yeux pour voir au bout du couloir Anderson tourner sur la gauche. A distance, je continus de le suivre dans ce labyrinthe, tournant à presque tous les carrefours dans des directions différentes, jusqu'à ce que je m'arrête avant une porte par laquelle il est passé. Dois-je entrer? En collant mon oreille contre la paroi, je n'entends plus aucun bruit, ce qui me laisse penser qu'il a dû traverser encore un fois la pièce pour aller ailleurs. Armé de ma baguette, je tourne la poignée en silence.

C'est avec effroi que je me stoppe net, me retrouvant face à face avec Anderson, qui, les bras croisés, semblait m'attendre.

-Alors Malefoy, on se met à fouiner dans les affaires des autres?

Pris en flagrant délit, je n'ai plus qu'à l'affronter. Il est seul dans cette pièce renfermant quelques cadres vides et autres matériels servant sans doute pour la galerie. Je referme la porte derrière-moi, le torse gonflé de confiance.

-Venons-en aux faits, on sait tous les deux que tu possèdes des photos de Granger qu'elle souhaiterait récupérer.

Il échappe un rire, l'air toujours aussi sérieux et bien moins sympathique que dans la salle précédemment.

-Malefoy le grand héro, tu crois que l'aider t'aidera à la récupérer?

Quoi? Je fronce les sourcils sans abaisser ma baguette pour autant, me concentrant sur lui.

-Parce que tu crois que lui faire du chantage est une technique plus efficace? Je questionne avec un soudain sourire.

Anderson fait craquer ses poings et je dois avouer que même si j'ai mes chances de le battre par magie, physiquement je risque d'avoir plus de mal puisqu'il semble passer tout son temps dans des salles de sport. Qu'est-ce qui a bien pu attirer Granger chez lui?

-Moi je sais que je ne la retrouverai jamais, parce que... Il s'arrête un instant en regardant ailleurs puis relève son visage vers moi. Tu sais ce qu'elle m'a dit en prenant ses affaires? Il prend une profonde inspiration avant de rependre. Elle m'a dit qu'elle aurait aimé pouvoir m'emmener quelque part pour que je sache que je compte pour elle, mais qu'elle ne savait pas où parce que son cœur était trop froid; elle voulait me dire tous ses plus beaux mots mais elle les avait déjà tous usés pour quelqu'un d'avant. Un jour, je lui ai offert des fleurs et elle a murmuré qu'elles ne fleuriront jamais comme celles d'autrefois, sans faire exprès. Elle disait qu'elle ne pourrait plus aimer parce que toutes ses larmes ont été utilisés pour un autre amour, le tien Malefoy. Elle m'a plaqué parce que j'ai lu ce truc qu'elle a appelé "Authentique" et qu'elle planquait toujours peu importe où elle allait, c'était tout le temps dans son sac parce que je crois que c'était la dernière chose qu'elle avait de toi, votre histoire. Je l'ai lu, en entier. Putain, ce qu'elle t'a aimé et à la manière dont elle en parle, je pourrais presque croire que tu l'aimais aussi.

Illusion - Authentique T2 (Dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant