Chapitre vingt-six: Révolution

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Sakaar, jour 28

Blottie dans les bras de mon homme, je divaguais, imaginais ce qu'aurait été ma vie sans toutes ces morts, sans cette douleur qui s'acharnait à revenir me hanter une perte, une épreuve après l'autre. Une vie simple, sans problèmes, sans secrets ni mensonges. Je soupirai.

- À quoi tu penses? me demanda mon fiancé alors qu'il passait doucement ses doigts dans mes cheveux.

- Imagine s'il n'y avait pas eu tous ces drames. Pas de fuite pour me prouver, pas d'attaque de New York, pas de rivalité et pas de secrets de familles. Le calme. On se serait rencontrés quelque part, par hasard, sans rien. Sans quête ni combats à coups d'illusion. Notre plus gros problème aurait pu être ton frère qui tenterait de briser notre histoire. Mais comme je te connais, tu l'aurais remis à sa place. Ç'aurait été beau. Ç'aurait été simple.

- C'est vrai, approuva Loki, mais sans drames ni secrets de familles, tu ne serais pas la Khayalan que je connais. Tu vivrais à Vanaheim avec Vio et Megami. Tu n'aurais pas connu tes surs et tes frères ne seraient peut-être même pas nés. Tu n'aurais probablement pas appris à te battre et tu n'aurais jamais eu Bedrag. Et pendant ce temps, je serais roi de Jötunheim.

Je souris et gloussai. Qui savait ce qui aurait pu arriver si les choses s'étaient passées comme ça? Si les choses avaient été plus simples, je serais loin de celle que j'étais aujourd'hui et beaucoup de choses et de personnes que j'adorais manqueraient à ma vie.

- C'est vrai, soupirai-je, mais parfois, ça fait du bien de rêver.

- Mais on peut toujours rêver pour un futur comme ça, non? Qu'est-ce qui peut nous arriver?

Je me redressai sur un coude et regardai Loki. Ses yeux verts brillaient avec espoir.

- Beaucoup de choses, en fait, fis-je doucement remarquer.

- Pas si l'on reste ici.

- Sauf que je ne veux pas rester ici, dis-je à mon fiancé en m'installant à califourchon sur lui. Ça ne me dérange pas d'endurer Sakaar le temps qu'il faut parce que je peux te voir heureux, mais je m'ennuie de Midgard, de mes amies. Et je voudrais aller à Muspelheim. Pour que Rebenok... (Les mots s'étranglèrent dans ma gorge.) ... pour qu'il ait des funérailles dignes de lui.

Je baissai les yeux; une larme coula sur ma joue. Mon bébé était vraiment parti. Je posai ma tête sur le torse de Loki. Mon homme me frotta le dos avec compassion.

- C'est d'accord, Sweetheart, m'assura-t-il lorsque je me fus un tant soit peu calmée. On ira dès que l'occasion se présentera.

Je souris; Loki déposa un baiser sur mon nez.

- Merci, Lokes.

- De rien, Sweetheart. Ai yoo vi.

Je répondis en l'embrassant tendrement. Il sourit, je frissonnai; ses doigts froids me chatouillaient le dos. Mes mains se perdirent dans ses cheveux; l'une des siennes remonta vers l'attache de mon haut. Brunnhilde entra en trombe dans la pièce.

- Hey, guys, le Grand Maître veut nous voir, tout de suite, s'exclama-t-elle avant de réaliser. Oh, est-ce que j'interromps quelque chose?

- Un peu, ouais, râla Loki alors que j'éclatais de rire.

- C'est pas important, ramenez vos fesses, nous lança la Scrapper en disparaissant dans le couloir.

- Vraiment? protesta mon homme alors que j'attrapais mes bottes.

- Pas le choix, répondis-je. C'est le Grand Maître qui demande. Et puisque je suppose que c'est ton cher frère qui fait du grabuge, voilà probablement notre opportunité. Allez, viens.

Secrets, mensonges et illusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant