Chapitre 29

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J'ai passé la journée à réfléchir à cette fichue soirée, comment j'ai pu lui faire ça ?

Peu importe dans quel état j'étais, j'ai toujours su me contrôler alors pourquoi cette fois-là j'ai dû lui faire tout ce mal ?

Je ne me souviens à peine de ces moments là pour vous dire à quel point j'étais une autre personne mais savoir que j'ai été un jour capable d'une telle chose me dégoute de moi-même.

Et je sais bien que j'aurais beau m'excuser un milliard de fois jusqu'à obtenir son pardon, je ne pourrais jamais me pardonner de ce que je lui ai fais.

J'ai agressé la femme que j'aimais.

Je souffle à cette idée, me retenant de vomir par dégout de moi-même, lorsque la sonnerie fait enfin son apparition.

Moi : Thomas surveille l'intérieur de la classe j'ai une urgence

Thomas : okay

Je prends ma voiture et vais à la crèche où elle s'est rendu la veille en me présentant comme un membre de la famille, après tout je ne veux pas avoir à la forcer à nouveau à quoique ce soit en commençant par des aveux.

Mais si c'est mon enfant, j'ai aussi envie de le connaître, au moins de connaître son existence.

Moi : bonjour je viens voir Hilal

Dame : très bien mais sans avoir une preuve que son représentant légal a accepté, vous devrez rester sous la surveillance de l'une des enseignantes

Moi : d'accord

Elle me sourit et me ramène dans la salle où le petit dort en me disant que sa mère ne devrait pas tarder, je le sais bien...

Dame : il dort depuis quelques temps, il va bientôt se réveiller

Moi : hmm

Je le prends dans mes bras et l'admire dormir, ce petit être est possiblement mon fils, il fait de moi un père.. J'ai beau avoir l'air stupide à dire des évidences, c'est tout sauf évident pour moi.

Je continue de le regarder gesticuler dans tous les sens en se réveillant

Dame : ah il se réveille je vous laisse je vais récupérer son biberon

Elle sort de la classe et le petit ouvre petit à petit les yeux me laissant découvrir un regard d'un gris acier comme les miens écartant les moindres doutes sur le fait que je ne sois pas son père.

À cette idée, mes lèvres s'étirent sans que je ne puisse m'en empêcher et me mets à jouer avec lui, avec mon fils.

Dame : il a les mêmes yeux que son papa

Moi : oui..

Dame : et bien sa maman vient d'arriver

Calya : Bonsoir je viens récupérer Hilal

Dame : oui venez on vous attends

Calya : on ?

Moi : moi et notre fils

Je la regarde en tenant mon fils entre mes bras tandis que son visage prend un air partagé entre la frayeur et la haine

Point de vue de Calya

Je me fige sur place, co...comment il a su ? Cela veut dire qu'il a découvert ce qu'il s'est passé ce soir là ? Ou bien il s'en est souvenu ?

Mais alors s'il sait pourquoi il est venu chercher mon fils ? Il compte me l'enlever ? Il veut le dire à ma famille pour provoquer un scandale ? Qu'est-ce qu'il cherche ?

Mon coeur bat beaucoup trop vite et je décide d'agir avant qu'il ne pense que je suis trop faible.

Moi : lâche mon fils tout de suite

Zahir se lève dépose Hilal et se met face à moi en essayant de m'attendrir avec un regard presque doux

Zahir : je connais la vérité Calya

Je récupère Hilal en lâchant un regard mauvais à Zahir avant de demander à la dame de la crèche de ne plus le laisser s'approcher d'Hilal.

Je sors de cette maudit crèche en accélérant le pas alors qu'il continue de me suivre

Zahir : tu ne peux pas nier les faits Calya, alors autant en parler maintenant

Je ne l'écoute pas, j'aurais aimé nier les faits mais puisque cela m'est impossible, l'ignorance me va très bien. Il arrive à m'empêcher de monter dans ma voiture alors que je venais tout juste de poser Hilal dans son siège

Zahir : Calya tu ne peux pas fuir pour toujours

J'enlève son bras de mon épaule et le regarde mal

Moi : ne me parle pas comme si de rien était

Zahir : parlons-en je t'en prie

Je le repousse et sens la colère montée en moi, c'est officiel je suis énervée

Moi : mais parler de quoi bordel ? T'es juste un détraqué qui a profité de moi, qu'est-ce que tu veux que je dise de plus ?
Tu crois que tu peux juste venir et dire "parlons-en" pour que j'oublie tout et que tu deviennes un père aimant ? Tu crois qu'avec ce que tu m'as fais subir tu mérites de te présenter comme le père de ce petit ange ?

Il reste silencieux et baisse légèrement sa tête en prenant un air triste, pauvre chou tu vas me rendre triste aussi avec ta comédie. D'un air froid, je continue dans ma lancée

Moi : Laisse moi te dire une chose Zahir, tu ne mérites absolument rien et ne crois pas que je vais t'aider à aller mieux alors que j'ai été au plus bas par ta faute. Maintenant qu'on a parlé, j'ai une vie à mener et tu n'as plus ta place dans celle-ci.

Il laisse quelques secondes de blanc avant de répondre

Zahir : Désolé, j'ai beau réfléchir à un moyen de me racheter je sais qu'il n'en existe pas et j'ai que ce mot en tête : désolé.
Tu as raison sur tous les points, je n'ai absolument aucun droit de venir et d'espérer quoique ce soit venant de toi après ce que je t'ai fait et cela peu importe mon état à ce moment là.

Sa voix m'a l'air tremblante comme s'il était à la fois terrifié et effrayé mais je dois dire que c'est plutôt à moi d'être dans cet état

Zahir : Mais malgré tout cela, maintenant que je sais qu'il existe, je n'arrive pas à me défaire de l'idée que j'ai un fils. Je sais bien que je n'ai aucun droit sur toi ni sur lui mais je t'en prie Calya, ne nie pas sur mon lien avec Hilal.

Alors c'est ça ? Il croît vraiment que son blabla va changer quoique ce soit ? Hilal ne mérite pas de grandir sans père, mais si Zahir est aussi dangereux, je préfère encore devoir assumer son rôle plutôt que de laisser mon fils près de lui.

Moi : Sur ceux, je ne te souhaite pas une bonne soirée

Je monte dans ma voiture et démarre sans attendre sa réponse, on s'est tout dit.

Puis-je l'aimer et le détester....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant