Chapitre 5 : Un acte de désespoir

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L'été était pleinement entamé dans la Grosse Pomme mais pour la troupe d'Adrien Agreste, c'était le début du décompte vers le grand Défilé de Los Angeles qui aurait lieu à la fin octobre. Le directeur et la styliste en chef avaient, ensemble, tiré les grandes lignes du planning qui les mènerait sûrement à ce grand évènement et l'échéancier final avait beau être dans un peu moins de 4 mois, chaque journée serait essentielle pour parvenir à leurs fins.

Inutile de dire que l'excitation avait irrémédiablement pris possession de Marinette. Ce projet, elle le considérait comme le sien. C'était ce qui allait décider de son succès ou son échec et, si la fin s'avérait favorable, c'est ce qui lancerait définitivement sa carrière dans ce monde sans pitié.

Malgré, ou peut-être parce qu'ils devaient s'appuyer l'un sur l'autre et se faire aveuglément confiance, la relation entre les deux anciens amants s'étaient grandement améliorée dans les deux dernières semaines. Et malgré, ou peut-être parce que la relation entre Marinette et Michel semblait devenir de plus en plus sérieuse, Adrien se montrait extrêmement amical et gentleman avec sa styliste en chef. Depuis qu'elle lui avait avoué sortir officiellement avec le mannequin, elle n'avait plus à lui reprocher ses manières de Don Juan et son flirt déplacé.

Il y avait plus d'un mois que la française avait été déportée en Amérique et deux semaines que Michel faisait partie de sa vie. Suite à leur première sortie, la jeune fille avait accepté d'emblée de recommencer l'expérience. Le jeune homme était charmant, drôle et toujours enjoué, les moments en sa compagnie étaient franchement agréables. La deuxième sortie avait eu lieu dans un resto-bar appelé le Spot Pig où une serveuse québécoise, ravie d'entendre l'accent de Michel, leur avait offert un shooter de tequila, trinquant au Québec et à la langue française.

En fin de soirée, c'était deux jeunes gens passablement éméchés qui sortirent du taxi devant l'hôtel où résidait toujours Marinette. Mike avait fait signe au chauffeur de l'attendre avant de raccompagner la belle à la porte où ils avaient échangé leur premier baiser. Quand elle se rappelait ce moment, les joues de la styliste prenaient toujours une délicate teinte rouge. Le jeune homme avait été parfait, son baiser avait été doux et suave à la fois et il n'avait pas insisté pour aller plus loin. Il n'aurait pas pu agir mieux... alors pourquoi restait-elle avec l'impression que ce premier baiser n'avait pas été totalement ce qu'elle espérait?

La seule personne à qui elle avait osé exposer ses doutes étaient sa fidèle Tikki qui avait conscience de chacun des moments de son existence. Alors qu'elle sentait toujours l'empreinte chaude des lèvres de Michel sur les siennes, elle s'était confiée à la petite coccinelle.

"Oh Marinette, ce n'est peut-être pas le baiser... c'est peut-être les lèvres qui te l'ont donné."

"Je ne comprends pas de quoi tu veux parler." Elle s'était ensuite éclipsée rapidement, évitant la réponse évidente de sa kwami. Elle savait très bien de quoi Tikki voulait parler, elle savait très bien qu'elle insinuait que seul Adrien pouvait réellement faire battre son cœur. Elle allait sûrement encore lui relater sa théorie sur les âmes sœurs et le fait qu'ils sont faits pour l'un pour l'autre. Pourtant, Adrien ne semblait pas avoir de problèmes à se trouver des filles faites pour lui. L'image de Vanessa, la tête sur son épaule, lui revint en mémoire, ce soir-là et elle décidât de définitivement rayé le blond de son cœur, il ne pourrait que lui faire du mal. Si elle ajoutait à cela le mystère tournant autour de ses mardis et jeudis soirs; quel bien pourrait-elle retirer à se tourmenter avec lui?

Malgré ses bonnes intentions, quand une semaine plus tard, elle avait appris à son patron qu'elle sortait depuis la veille avec le jeune Québécois, elle avait ressenti un léger pincement au cœur lorsqu'il l'avait félicité chaleureusement. Elle qui pensait avoir mis son cœur à l'abri contre Adrien Agreste, elle venait, une fois de plus, de se prouver le contraire. Elle se mentit tout de même encore une fois, se disant qu'il était difficile pour tout le monde de prendre conscience qu'une ancienne flamme avait tourné la page.

En ExilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant