Chapitre 14: Alya à la rescousse

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Nathalie se promenait de long en large dans sa chambre en essayant tant bien que mal de ne pas se ronger les ongles. David, avec qui elle sortait depuis un bon mois, la regardait faire impuissant. Il ne pouvait rien faire pour la soulager de ce stress intense, rien sauf être à ses côtés et attendre que la tempête se calme. C'avait été une des craintes de la secrétaire : comment un homme parviendrait-il à gérer l'angoisse qu'elle vivait face à son travail? Mais David était parfait : jamais il ne lui avait fait sentir que cela le dérangeait, bien au contraire, il trouvait important qu'elle ait quelqu'un sur qui s'appuyer dans les mauvaises journées. Il avait rapidement découvert la femme extraordinaire qu'elle était et il trouvait injuste qu'un simple travail réussisse à la mettre dans tous ses états.

« C'est cette histoire d'Adrien et Marinette qui t'inquiète. »

« Non... enfin... oui, peut-être... un peu. »

« Ça ne te concerne même pas Nath. Laisse-les s'arranger. »

« C'est mon travail de régler ce genre de situation, c'est juste que... »

« Juste que quoi? »

« M. Agreste ne sera pas d'accord. Il ne veut pas que Marinette poursuive cette relation. Mais je ne peux pas lui faire ça. Même si je sais bien qu'Adrien est le meilleur garçon pour elle... je... je ne peux pas la forcer à le voir. »

Il éclata de rire. « Et en quoi est-ce qu'Adrien ferait un meilleur parti dis-moi? »

« Ne te moque pas de moi, tu ne les as jamais vu ensemble. Tu comprendrais... c'est juste comme ça que les choses doivent être. »

« Et pourquoi la demoiselle a-t-elle des objections? »

« Des bagatelles. Adrien a couché avec quelques filles dans l'année suivant leur rupture et elle ne peut s'enlever de la tête qu'il aurait plutôt du tout faire pour la reconquérir. »

David ria de plus belle. « Un scénario parfait pour un soap de fin d'après-midi. »

« Il n'y a rien de drôle. Ça me complique la vie... je... »

Il se leva pour aller la serrer dans ses bras. « Nath, ma belle. Si ce job ne te convient plus, démissionne, c'est tout. Je n'ai pas de doute que tu trouveras très facilement ailleurs. Il ne peut rien faire contre cela, c'est dans tes droits. »

À la seule pensée de la réaction de Gabriel Agreste, la femme sursauta et ses yeux s'agrandirent d'horreur. Ce n'était pas la première fois qu'il assistait à ce genre de réaction et David commençait à s'inquiéter de la relation qu'entretenait sa copine avec son employeur. « Qu'est-ce que tu me caches Nathalie, qu'est-ce qui te fais si peur. »

Elle reprit son calme rapidement, elle ne devait pas se laisser aller à de tels moments de faiblesses. S'il fallait qu'elle trahisse le secret de son patron, la vengeance serait terrible. Il fallait qu'elle reste forte, sa vie en dépendait. Elle prit une bonne respiration et cet air indifférent qui exaspérait le jeune homme. « Rien... tout va bien. C'est mon employeur, c'est normal que je veuille être à la hauteur, c'est tout. »

Elle se défit de l'étreinte et quitta se préparer. David fit un soupir, quand elle levait cette barrière, il n'y avait plus rien à tirer d'elle. Il y avait bien quelqu'un qui pourrait l'aider à mettre le doigt sur ce qui cloche. Une espèce d'enquêteur, de journaliste, quelqu'un qui a un don pour soutirer l'information à n'importe qui. Il allait trouver, il n'avait pas le choix. Il s'était déjà beaucoup trop attaché à cette femme et il ne voulait que son bonheur.

La veille, Michel était resté à coucher chez Marinette et cette dernière était maintenant pleinement réveillée, à regarder le plafond et à se demander dans quoi elle s'était encore embarquée. Avec une bonne nuit de sommeil, ses idées étaient plus claires et elle s'en voulait. Elle avait, une fois de plus, tomber sous le charme d'Adrien et sa raison la torturait. Alors que l'homme à ses côtés semblait toujours profondément endormi, elle empoigna son sac et quitta vers le salon.

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