En Exil

Chapitre 21: dernier tournant

Il sortit de son bureau très lentement, très précautionneusement, ne sachant pas trop comment elle allait réagir. Elle était assise sur le canapé les mains dans la tête. Entendant des pas, elle se retourna d'un coup sec pour fusiller le nouveau venu du regard.

« Je me débarrasserai jamais de toi. »

« Avoue que c'était absolument fantastique ma lady » Il jouait avec le feu, mais il était maintenant trop désespéré pour s'en soucier. Il avait même beaucoup trop de plaisir à la voir ainsi, aussi vulnérable, les joues rougies par le plaisir, les yeux brillants. Combien de fois l'avait-il vu ainsi après leurs ébats ? Il y avait longtemps qu'il n'avait pu se délecter de cette vision de Marinette.

Ne sachant plus comment déverser sa colère, elle baissa le regard. Sans aucune honte, sans aucune retenue, elle revint à ses yeux en lui lançant. « Ouais bah commence déjà par changer de pantalon, tu seras plus présentable. »

Elle se recoucha en lui tournant dos et enfoui sa tête sous l'oreiller, lui faisant comprendre que l'interaction était terminée. Ce fût à son tour d'inspecter plus bas pour constater qu'en effet, ce rêve ne s'était pas terminé sans laisser de preuve. Comprenant que la demoiselle ne voulait plus avoir affaire à lui, il se dirigea vers la salle de bain pour remédier à la situation.

Alors qu'il était dans la douche les inquiétudes concernant sa relation avec Marinette furent vite éclipsées par le contrôle qu'il devait avoir le soir même. Dès qu'il fut sorti, il annula tous ses rendez-vous de la journée. Il ne sût jamais à quel point cela suscita la colère de la styliste qui ne pouvait s'empêcher d'être amère lorsqu'il s'agissait des secrets d'Adrien. Mais un rêve était un rêve et sur celui-là, le garçon avait un parfait contrôle. Il ne dévirait pas de la route qui le mènerait vers ce diplôme. Il passa donc la journée à étudier et fût satisfait de lui-même lorsqu'il sortit de l'université ce soir-là. Plus qu'un autre test et cette semaine d'enfer serait terminée. En attendant, il devait se présenter à une bijouterie avec sa partenaire le lendemain. La curiosité s'empara de lui, mais il était en paix : les plans de sa Lady étaient toujours excellents.

À la fin de la journée de travail, il se présenta dans l'embrasure de la porte de Marinette.

« On va prendre une bouchée d'abord? »

Elle jeta un œil à sa montre. « Pas déjà? Je n'ai pas fini mes dossiers et ton père attends après le portfolio du défilé et Nathalie n'est pas revenue de chez le graphiste. On se dirige vers un échec cuisant Adrien, tout le monde va se moquer de nous à Los Angeles. »

En trois enjambées, il était à ses côtés. Il s'agenouilla pour être à sa hauteur et tourna sa chaise pour lui faire face. Leurs yeux se rencontrèrent.

« Marinette, ma lady... tout va bien aller d'accord. On est ensemble. Il y a rien qui est à notre épreuve, tu le sais ça? »

« oui mais là Chaton, on parle pas de Ladybug et Chat Noir... »

« Non on parle de Marinette et Adrien... mais c'est la même chose. Crois-moi, tout va bien se dérouler. »

Il ferma le couvercle de son ordinateur.

« Là maintenant, nous allons diner et je t'amène chez notre meilleur bijoutier. Nous sommes un de leur plus gros client, tu pourras tout lui demander. »

« Mais... »

D'un seul regard, il coupa toute argumentation.

« Ok, d'accord. »

Elle s'empara de son couvre-chef et le suivit docilement dans les rues froides de la grosse pomme.

Il l'amena d'abord dans un sympathique bistro où ils attaquèrent des sandwichs et une bouteille de vin. Puis, ils entrèrent dans une des plus grandes bijouteries que Marinette n'avait jamais visitées. En attendant de rencontrer le contact d'Adrien, elle s'amusait follement à essayer toutes sortes de bijoux hors de prix qu'une employée devait lui sortir des boîtes de verre. Chaque fois qu'elle semblait accrocher sur l'un d'eux, Adrien lui offrait de lui acheter et chaque fois elle le rembarrait avec un commentaire sarcastique. Mais il ne se laissait pas décourager, déjà leur relation était beaucoup plus chaleureuse et avec la nuit qu'ils avaient passée, bien meilleure que ce qu'il s'attendait.