Chapitre 18: Progression

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Une heure... déjà une heure que Marinette et Adrien discutaient au petit café et le directeur était déçu de voir qu'il lisait toujours la peur dans les yeux de sa styliste. Il avait vraiment tout gâché. Cette nouvelle révélation aurait pu les rapprocher, après tout, c'était le Papillon qui les avait réunis la première fois. Mais non, il fallait qu'il perde contrôle et l'éloigne du même coup. Le problème était qu'il était impossible de régler tout à lui seul. Trop de personnes étaient impliquées maintenant, il ne pouvait garantir les faits et gestes de chacun et c'était évidemment cela qui inquiétait le plus la coccinelle.

« Le Paon... »

C'était la cinquième fois que la demoiselle répétait ces mots en moins de 10 minutes. Elle était sous le choc, leur ennemi n'était pas totalement hors d'état de nuire. Pire encore, une présumée alliée se trouvait dans leur environnement proche et connaissait leurs identités. Les choses n'allaient pas en s'améliorant et un jeu de mot n'allait sûrement pas calmer le jeu. Mais dans toute sa spontanéité, le jeune homme en osa tout de même un.

« Ouais, le paon-pillon. »

Mais quelle mauvaise décision. Le regard que lui lança sa coéquipière était tout sauf amical. Stupéfaction, peur, colère, réprimande... tout sauf le sourire en coin qu'elle lui réservait d'habitude lorsqu'il tentait un calembour. Le téléphone de la styliste vibra pour la énième fois.

« Michel? »

Elle feint de ne pas avoir entendu la question. Elle avait déjà ignoré tellement de messages de Michel depuis le début de la journée, qu'il pourrait décemment penser qu'elle en avait contre lui. Elle n'avait pas le cœur à ça, pas le cœur à se sentir coupable, pas le cœur à gérer une relation qu'elle ne comprenait même plus elle-même, pas le cœur à se mentir plus longtemps. Michel pouvait attendre, il y avait beaucoup plus urgent.

À l'appartement d'Adrien où s'étaient réunis Nathalie, Nino et Alya, le climat n'était pas moins tendu. Adrien avait envoyé un bref message à la rousse pour l'informer qu'il avait retrouvé Marinette mais c'avait été totalement inutile. Moins de deux minutes après que la photo ait apparu sur le blogue de l'entreprise, Gabriel Agreste avait contacté sa secrétaire pour comprendre. Deux de ses employées avaient été vues avec le superhéros dans Central Park. Que faisait-il en costume à un moment où, apparemment, aucun évènement ne requérait sa présence? Comment avait-il retrouvé Marinette dans tout New-York? Parce qu'il le savait, ce n'était pas la première rencontre entre sa styliste en chef et le félin. À plusieurs reprises, lors des attaques du Papillon, Chat Noir était intervenu pour sauver Marinette. Savait-elle quelque chose à son sujet?

Il devait savoir, il n'avait jamais été aussi près de découvrir l'identité des deux superhéros. Après avoir raccroché avec Nathalie, l'homme poussa un soupir. Elle ne lui avait été d'aucune aide. Marinette n'était pas avec elle et elle ignorait pour quelle raison elle était présentement dans Central Park avec le superhéros. Il zooma un peu plus la photo et focussa sur les boucles d'oreille de la jeune fille. La réalisation le frappa et, de colère, il abattit son poing sur le bureau. Il n'était pas dans les habitudes de Gabriel Agreste de quitter sa demeure, mais peut-être que pour réaliser son rêve le plus cher, cela devenait son ultime solution. Le défilé de Los Angeles avait lieu dans deux semaines, il y serait.

Adrien avait réussi à sortir sa coéquipière du café et à la convaincre de le suivre dans son appartement. Mais le malaise persistait entre eux. Tout au long du trajet, elle l'avait proprement ignoré, s'étant rapidement éclipsé par le biais de son téléphone, rejoignant enfin son copain pour l'assurer que tout allait bien.

Mais Michel n'était pas fourbe. Le ton de sa copine était tout sauf convaincant. Pire encore, elle lui semblait plus fébrile que jamais. Il l'avait invité à le rejoindre chez lui pour une soirée en amoureux, mais elle avait poliment refusé, lui opposant que les détails du défilé n'avaient pas tout été réglés la veille et qu'ils devaient, à nouveau, se rencontrer chez Adrien pour finaliser le tout. En raccrochant, le jeune homme grogna. Marinette avait toujours été passablement occupée, mais elle lui avait toujours réservé son samedi soir. Et même si le défilé de Los Angeles était un évènement important, il se serait attendu de sa copine qu'elle lui offre une alternative attrayante. Mais non... son ton avait été légèrement froid. Les paroles de réconfort qu'elle avait tenté de communiquer avaient sonné faux. Et il savait qu'elle était présentement avec Adrien, il l'avait entendu lui poser une question alors qu'ils conversaient. Il s'assit mollement, se préparant à la conclusion qu'il tirerait de tout ça. Il était temps de rendre les armes, il n'était pas de taille avec Adrien Agreste... pas aux yeux de Marinette et peu importe ce qu'elle en disait.

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