Sylvia pouvait rentrer chez elle. Louise n'était pas revenue la voir, alors elle demanda à une infirmière de la prévenir afin que sa mère vienne la chercher à sa sortie de la maternité. Elle n'avait pas d'autre choix que de retourner vivre chez ses parents. Elle n'avait pas d'autre endroit où aller et si elle voulait atteindre son but, si elle voulait récupérer son fils avant la mi-Septembre, elle allait devoir prendre sur elle et supporter leur présence.
Elle était en train de ranger ses affaires dans son sac lorsque Marie entra dans la chambre.
- « Bonjour Sylvia ».
- « Bonjour Marie ».
- « J'ai appris que tu rentrais chez tes parents ».
- « Oui. Je n'ai pas le choix. Si je veux décrocher mon bac en juin et trouver un travail pour pouvoir récupérer mon fils en Septembre, je dois faire ce sacrifice de vivre avec eux ».
- « Je comprends. Si tu as besoin de quoi que se soit, n'hésites pas à m'appeler ». Dit-elle en lui tendant un petit bout de papier sur lequel était inscrit son numéro de téléphone.
- « Merci Marie. Sans toi, je n'aurais jamais tenue le coup ». Dit-elle en la serrant fort dans ses bras.
- « Donnes moi de tes nouvelles de temps en temps ».
- « Oui. Promis. Je ne pourrais jamais t'oublier ».
- « Moi non plus ma chérie ».
Elles furent interrompues par des petits coups frappés à la porte. Sylvia donna l'autorisation d'entrer. C'était Louise qui venait chercher Sylvia pour la reconduire à la maison. Marie la serra une dernière fois dans ses bras, puis partie reprendre son travail. Sylvia prit son sac et suivie sa mère jusqu'à la voiture.
La jeune femme garda la tête tournée vers la vitre durant tout le trajet qui la ramenait chez ses parents, sans adresser une seule fois la parole à sa mère. Une fois à destination, elle prit son sac et monta directement dans sa chambre. Elle jeta son sac au sol. Elle s'allongea sur son lit, sur le dos et fixa le plafond. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée comme ça à se repasser dans sa tête, le film des jours précédents. Tout à coup elle repensa au petit sachet qui contenait la mèche de cheveux de son fils et qu'elle avait précieusement rangé dans son petit carnet. Elle fouilla dans son sac à la recherche de son trésor. Elle le trouva bien là où elle l'avait laissé la dernière fois. Elle se dirigea vers sa boîte à bijoux et en sorti le collier que sa mère lui avait offert pour son anniversaire. Elle ouvrit le pendentif en forme de cœur, prit la mèche de cheveux de son bébé et la glissa à l'intérieur. Ainsi, une partie de son fils serait toujours avec elle, au plus près de son cœur se dit-elle en attachant le collier autour de son cou.
Sylvia se plongea à fond dans ses cours. Elle devait rattraper ses quelques jours de retard et elle se donnait à fond pour obtenir son bac. Elle se moquait d'obtenir une mention, même si c'était une fierté d'en décrocher une. Tout ce qu'elle voulait c'était obtenir son diplôme, pour pouvoir quitter le lycée et trouver un emploi au plus vite.
Elle était complètement déroutée par le comportement de ses parents avec elle. Ils faisaient comme si les mois qui venaient de passer n'avaient jamais existés. Ils mangeaient tous les 3 ensemble, à la même table. Henry lui demandait comment se passait ses études. Louise lui rapportait les derniers potins entendus chez le coiffeur ou sur le marché. C'était comme s'il ne s'était jamais rien passé. Seulement elle, elle ne pouvait pas oublier et elle n'était pas prête de leur pardonner tout ce qu'ils lui avaient fait subir. Elle décida néanmoins, de faire bonne figure, mais sans plus. Elle participait à la conversation, mais elle n'avait plus sa joie de vivre et son entrain d'avant. Une partie d'elle était partie avec son fils et rien ne pourrait jamais combler ce vide qu'elle ressentait au plus profond d'elle.
VOUS LISEZ
Sylvia, "Je t'aime mon fils" (Tome 1)
RomansaSylvia était une jolie jeune fille de 16 ans, issue d'une famille modeste et croyante. Au lycée, durant le cours d'Arts Plastiques, elle allait faire la connaissance d'un garçon : Lionel. Son côté "bad boy" ne plairait pas aux parents de Sylvia. Ils...