Chapitre 4

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Je me réveille le matin avec une fraîche gueule de bois, ne me souvenant pas vraiment de la soirée d'hier, tellement j'ai enchaîné d'inombrables verres de boissons alcoolisés ! Je passe une main sur mon visage encore fatigué puis je vais prendre une longue douche.

J'actionne le robinet d'eau chaude et j'essaye de me détendre au maximum. Ma rupture brusque avec Gabriel, m'a brisé le coeur ! Je n'arrive toujours pas à réaliser qu'il m'ait trompé pendant tout ce temps, sans que je puisse m'en apercevoir. Malgré ça, je n'arrive pas à le détester ! Je lui ai donné tout le peu d'amour que je possédais et je continue à l'aimer. Je ne sais pas si je ferai, une nouvelle fois, confiance à un homme de toute ma vie. Tout compte fait, c'est le timing parfait pour aller se changer les idées aux Etats-unis.

Fait chier ! Je me suis comporté comme un petit ange avec lui, je ne pouvais rien lui refuser. J'étais le petit ami parfait ! Je sacrifiais mes heures de travail pour lui, je l'emmenais dans les meilleurs restaurants du pays, je lui offrais des cadeaux hors de prix, je lui faisais l'amour comme plus personne ne le fera ... je ne le pardonnerai jamais cette erreur ! Il sait de quoi je suis capable quand il s'agit de ce qui m'appartient. Je finis de prendre ma douche et je vais m'habiller pour aller au bureau.

Quelques minutes, j'arrive sur les lieux et je croise Isaia qui m'attend de pied ferme sur la chaussée. Par son regard, je sais déja qu'il a compris que je n'allais pas bien ! Isaia me connaît comme sa poche. Il me suit sans rien dire dans mon bureau qui se trouve à l'étage.

— Gabriel et moi, c'est terminé. Il a trouvé mieux que moi ! Ce qui s'avérait impossible jusqu'à huit mois passés ...

Je m'installe sur mon siège, la tête enfuie entre mes mains. C'est affreusement douloureux de se faire larguer ! Et je pense qu'Isaia partage mon avis.

— Vous voulez que je me charge de lui ? demande-t-il, avec un sourire machiavélique.

Isaia se ferait un plaisir de lui arracher les ongles un à un et lui accorderait une mort très lente.

— J'adorerai ! Mais ... ce n'est pas comme ça que je veux qu'il paye. Patientons encore un peu. Pour l'instant, j'ai un voyage à préparer.

Je sors mon ordinateur de ma malette pour réserver mon billet d'avion pour ce soir. J'ai besoin de quitter le plus tôt possible ce pays, partir m'amuser ailleurs et oublier toute cette histoire avec Gabriel.

— Et où comptez-vous aller, patron ?

— En Californie. Je vais rendre visite à mon vieil oncle Johns ! En mon absence, tu t'occuperas de la direction du cartel et des exportations.

Il hoche vigoureusement la tête.

Il existe deux hommes en qui j'ai confiance dans ce bas monde: Oncle Johns et Isaia. Avant, je pouvais aussi classer Gabriel mais plus maintenant ! Il ne mérite plus cette place désormais.

— Armando vous envoie ses salutations, déclare Isaia.

Je soupire.

— Un vrai sale con, ce type ! Il a eu de la chance cette fois, je ne permettrai plus un nouveau dérapage de sa part.

Je ferme mon ordinateur et le mets de côté. Mon vol est prévu pour vingt et une heure et je dois rentrer pour préparer mes affaires. J'ai aussi reservé une voiture d'occasion pour facilement circuler au lieu de prendre le taxi dont je n'ai pas l'habitude. Je tiens beaucoup à revoir oncle Johns et la maison dans laquelle j'ai vécu. Ça m'a vraiment manqué !

— Quand serez-vous de retour ?

Je me gratte la barbe, réflechissant à la durée de mes vacances. Deux semaines suffiraient pleinement à me vider l'esprit mais un mois, à complètement oublier Gabriel selon mes calculs.

— Dans exactement, un mois. Le temps de tourner la page une bonne fois pour toutes !

Oui, tourner la page. Ou même, la brûler si possible.

— Vous savez, dit Isaia en s'asseyant sur le coin de la table. Je n'ai jamais apprecié ce Gabriel ! Certes, je ne l'ai vu qu'une ou deux fois mais j'ai pu lire dans ses yeux et je peux vous assurer que cet homme n'était qu'à la recherche de plaisir charnel et de luxe. Pas d'un amour éternel !

Comme je vous le disais, Isaia a un don special et une intuition qui ne ment pas ! Je doutais de cette capacité auparavant, mais il m'a évité plusieurs dangers grâce à ça. Depuis ce jour là, j'écoute ses conseils sauf en ce qui concernait Gabriel. Il m'avait prévenu et j'en ai fait qu'à ma tête ! Voilà où j'en suis aujourd'hui.

— Mais qui ne tente rien, n'a rien. Vous vous êtes accroché à lui, vous avez connu le bonheur et il vous a brisé le coeur. Prenez cela comme une expérience et passez à autre chose ! Je suis sûr qu'une personne mérite bien une place dans ce coeur meurtri.

Il n'y a pas mieux placé sur cette terre pour me remonter les bretelles comme le fait Isaia. Il se comporte comme un grand frère vis-à-vis de moi et se permet de me gronder de temps en temps pour me ramener à la raison. C'est un homme très patient, calme et loyal ! Même si, il me bouffe les nerfs parfois et que j'ai envie de lui tirer une balle dans la tête, je le respecte beaucoup trop.

— Je ne laisserai plus personne jouer avec moi et mes précieux sentiments, Isaia.

Isaia fronce des sourcils.

— Dois-je en conclure que vous refuseriez d'aimer à nouveau ?

Sa question m'arrache les mots. Est-ce vraiment ce que je veux ou ce qui est nécessaire ?

Moins on aime, moins on souffre.

— Oui. Enfin ... je crois.

Je croyais en l'amour de Gabriel. J'y ai cru de toutes mes forces ! Et le résultat est décevant. Pourquoi aimer pour souffrir ensuite ? Ça n'a pas de sens !

— Alors si c'est le cas, moi je pense que ce Gabriel a emporté avec lui, le Alone Pierce que je connaissais ... celui là n'aurait jamais baissé les bras !

Je baisse les yeux, surpris par ces paroles profondes. Il a peut être raison ! Renoncer à aimer c'est renoncer à vivre. C'est toujours difficile les histoires de coeur !

— Je ne veux juste plus revivre cette situation.

— Je comprends parfaitement.

Je me lève et je jette ma veste sur mon épaule.

— Je dois rentrer faire mes baggages. Tu peux continuer à gérer les affaires à ma place. Et s'il te plait, Isaia, je veux être au courant de tout ce qui se passe ici. Est-ce clair ?

— Oui, patron. Bonnes vacances !

Je lui gratifie d'un sourire avant de rentrer chez moi.








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