Chapitre 17

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Je me suis reveillé tôt ce matin pour aller travailler. Je me frotte les yeux en allant prendre une douche. Je n'ai pas très bien dormi cette nuit, j'ai fait un cauchemare horrible ! Le médécin m'annonçait que ma mère allait mourir et qu'elle ne guérirait pas. J'étais soulagé quand j'ai ouvert les yeux et que ce n'était que dans ma tête.

Je finis de prendre ma douche et je vais m'habiller. En traversant le couloir, une forte odeur d'alcool me fait froncer le nez. Je m'avance et je remarque que la porte de la chambre d'Alone est grandement ouverte. Elle était fermée quand je suis allée me laver ! J'hésite à entrer. Je ne sais pas dans quel état je pourrai le trouver mais ce que je sais est que cette odeur provient de là.

— Rien qu'en portant cette serviette ... je ne serai pas responsable de ce qui se passera ensuite.

La voix roque d'Alone me fait sursauter et je me tourne lentement vers lui. Putain, qu'il est sexy avec ses cheveux en bataille et le torse nu. Je suis tout mince à côté de lui !

— Tu me cherchais ?

Je me racle la gorge.

— Non, enfin... j'ai senti une odeur d'alcool et je me demandais d'où ça venait. Tu as bu, hier soir ?

Il hoche la tête.

— Je suis sorti, hier. J'avais besoin de prendre un peu d'air dans un bar. Disons, un ou deux verres de Martini pour calmer mes pulsions.

Ok...

— J'espère que tu t'es bien amusé ! Je vais aller m'habiller pour aller au garage.

Je le détourne pour entrer dans la chambre mais il me bloque le passage, comme si je m'y attendais.

— Je vais être en retard ...

En réalité, c'est faux. Je suis nettement en avance ! Je voulais d'abord passer voir ma mère à la maison avant d'aller travailler. Je n'ai plus eu de nouvelle d'elle depuis notre dernière dispute et je me sens coupable de ne pas être là pour veiller sur elle. Je ne sais pas si elle a mangé ou si elle a besoin de quelque chose en particulier. Ça me tue de rester loin d'elle.

Il rapproche son visage du mien avec son sourire à tomber. Je ne bouge pas, tétanisé par cette tension sexuelle qui augmente entre nos deux corps. Je dois être rouge comme une tomate à présent ! J'aurais directement du aller m'habiller pour éviter ce genre de situation. Je viens de me laver et je ne porte qu'une serviette autour de ma taille. Je pensais qu'il dormait et qu'il n'y avait aucun risque qu'il me croise dans cette tenue.

— Putain, je donnerai tout pour avoir cette belle vue tous les matins, murmure-t-il. Dommage que je ne puisse pas y toucher.

Je retiens mon souffle quand ses lèvres sont à un centimètre de mon cou. C'est mon point faible, merde ! D'un geste rapide, je me dégage de son emprise et ma serviette tombe soudainement à terre. Je ne me suis jamais senti aussi honteux de toute ma vie ! Je ferme les yeux un instant, jurant mentalement. Pourquoi a-t-il fallu que ça arrive devant lui ?

Tout, sauf ça ! Je rêve !

Je m'empresse de ramasser la serviette et de la replacer sur mes hanches. Alone suit mes mouvements avec des yeux fievreux de désir et la bouche entrouverte, ce qui m'arrache un gemissement incontrollé. Je veillerai à ce que ça ne se reproduise plus jamais !

— Je ... je vais aller m'habiller, dis-je en entrant enfin dans la pièce.

Fait chier ! Je ne pourrais plus le regarder dans les yeux après cette humiliation. Personne ne m'avait encore jamais vu à poil ! Cet homme me fait perdre la tête et me met dans tous mes états. C'est de sa faute si cette maudite serviette est tombée.

— Je m'occupe du p'tit déjeuner, boucle d'or ! dit Alone derrière la porte.

— D'acc ... d'accord, articulé-je.

J'ouvre un tiroir et je prends une chemise noire et un jeans bleu foncé. Je les enfile en me plaçant face à l'énorme miroir. Quand je pense qu'Alone, mon patron gay, m'a vu tout nu ! J'en ai la chair de poule partout dans le corps.

Je sors après avoir fini, je vais avec hésitation dans la cuisine où Alone, toujours torse nu, grille des oeufs et du bacon. Je m'installe sur une chaise autour de la grande table à manger.

— Pour tout à l'heure, je ...

— Oh, pas la peine de t'excuser ! Ce n'était qu'un accident. Un accident qui pourrait entraîner des graves conséquences, me coupe-t-il, son sourire surnois sur le visage.

Je rougis comprenant le double sens caché dans cette phrase. Il me déstabilise quand il fait ça. Il sous-entend toujours des choses à tendance sexuelle et ça a pour effet de fortement m'exciter.

Il me tend une assiette bien garnie, je la prends et nos doigts se frôlent. Ce frottement créé une sorte de décharge dans mon système. C'est très étrange ...

— Merci.

Il hoche la tête et prend place en face de moi. Nous mangeons dans le silence, moi, n'osant pas lever les yeux vers lui. C'est tellement gênant.

— Cette teinte te va bien, dit-il. Je n'aurais jamais cru qu'un homme pouvait rougir sur toutes les parties de son corps ...

J'évite de m'étouffer avec mes oeufs.

— Je te demande pardon ?

Je lève la tête et plonge mon regard dans le sien. Je tente d'y désceller une once de moquerie ou d'amusement, mais rien de cela ne se lit dans ses yeux. Il paraît même très sérieux.

— À moins que ce soit une allergie, renchérit-il. Ta peau a l'air fragile, comme celle d'un bébé.

Je me racle la gorge.

— Ce n'est pas une allergie, repliqué-je.

Il hausse un sourcil, surpris par ma réponse.

— Je rougis constamment et pas seulement sur les joues, c'est vrai. Et ... c'est la première fois qu'une personne me voit, enfin ... tu vois ce que je veux dire.

Il plisse des yeux.

Je ne savais pas qu'il avait remarqué mes rougeurs. J'aurais preferé qu'il puisse les voir uniquement sur mes joues ! Je me sens encore plus gêné, maintenant.

— J'ai énormément de chance dans ce cas.

Je fronce des sourcils.

— Avoir son premier baiser venant d'une personne du même sexe que moi et se montrer à poil devant son patron, je n'appellerai pas ça de la chance, moi.

Alone rit sincèrement. 

— Ton corps est la plus belle oeuvre que j'ai vu de toute ma vie. Si tu savais à quel point ça me fume de ne pas pouvoir te faire l'amour comme un dingue sur cette grande table, là, maintenant. Mais, je ne peux pas.

Je nage en plein délire ! Comment il peut penser  à faire l'amour avec moi ? Et pourquoi mon bas ventre chauffe d'un coup ? Ce n'est pas normal.

Ce. N'est. Pas. Normal.

— Je ne veux pas te faire souffrir, Lukei. Tu ne mérites pas un type comme moi. Je suis désolé.

Une flèche invisible transperce mon coeur à cet instant. C'est lui qui m'a embrassé et je n'ai rien demandé !

— Après m'avoir utilisé, tu me jettes c'est ça ? Ne cherche pas d'excuses, je t'en prie ! Vaut mieux qu'on en reste là. Je vais partir d'ici parce que j'en ai marre qu'on me prenne pour un imbécile !

Je me lève brusquement, renversant la chaise au passage. Alone fait de même et me suit jusque dans la chambre.

— Lukei ! Lukei, attends !

Il me retient par le bras.

— Laisses-moi partir, Alone. Trouves-toi un beau et jeune mannequin qui te convient et que tu peux utiliser à ta guise. Moi, je ne suis pas un pantin.




























































Good luck charmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant