Chapitre 18

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Tout est de ma faute ! J'ai tout foutu en l'air ! Lukei a pris ses affaires et est parti. Je suis vraiment le roi des connards. Il suffisait que je ferme ma gueule et il serait toujours là, en face de moi.

Qu'est ce qui m'a pris, bordel ?

Je soupire longuement en passant une main rageuse dans mes cheveux. Je me sens coupable de ce qui arrive, coupable d'avoir pensé à Gabriel et qu'à cause de lui, mon coeur refuse de s'ouvrir à nouveau. C'est presque ridicule ! Je n'arrive pas à pardonner sa trahison et en même temps, je l'aime toujours. Je devrais me tirer une balle au milieu du front après être tombé aussi bas. J'ai carrément touché le fond ! Isaia se moquait de moi, il me disait que j'étais entrain de perdre la raison et que cet homme froid, dur, arrogant, puissant qu'il a connu, s'affaiblissait. Il me repétait que ce sentiment aussi rédempteur que destructeur qu'est l'amour, allait créer un bouleversement dans ma vie.

Et bien, il n'avait pas totalement tort.

Mais avec Lukei, c'est différent. Lukei est mon ange, il me redonne l'envie d'aimer et parvient à me faire oublier mon passé douloureux. Quand je l'embrasse, quand je glisse ma main dans ses boucles dorées et sur sa nuque, quand ses yeux verts me scrutent, j'ai l'impression que le temps s'arrête et qu'il n'existe que nous deux.   Bien que je ne le connaisse que depuis une semaine, j'apprécie beaucoup sa compagnie.

Putain, j'ai tout gâché ! Je dois lui présenter des excuses et dois à tout prix le convaincre de revenir vivre avec moi. Je n'accepterai jamais le fait de le perdre et de le voir dans les bras d'un autre. Quand je lui ai dis que je tuerai quiconque posera les yeux sur lui, ce n'était pas pour plaisanter. Je le veux pour moi tout seul ! Je sais que c'est égoïste mais j'en ai rien à foutre en ce moment.

——————

L'image de son corps nu hante tellement mes pensées que je n'ai même pas entendu les cognements à la porte.

— Entrez, dis-je vaguement.

Un homme aux cheveux gris et aux yeux de la même couleur apparaît sous mon champs de vision. Je suis d'abord étonné de remarquer les tonnes de peircings sur ses oreilles et sur son sourcil droit. Je n'ai jamais vu une chose pareille de toute ma vie. C'est du délire !

— Bonjour ! Je suis Axel Ross, se présente-t-il. Vous devez être mon nouveau patron. Je vous souhaite la bienvenue.

Je hoche simplement la tête, mes yeux détaillant son visage de plus près. Il peut avoir entre vingt-cinq et vingt-sept ans. Il est assez grand et robuste. Son attitude ne correspond en rien à sa forme corporelle, il ressemble à ses motards toxico que l'on croise dans des coins isolés de la ville mais par contre, lui a l'air  gentil et poli. En plus de ça, c'est le collègue dont Lukei m'a parlé l'autre jour.

— Lukei ... est-il venu ? lui demandé-je.

Il est surpris par ma question mais sourit de toutes ses dents ensuite. Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs et ça me laisse croire qu'il y a anguille sous roche.

— Lukei ? Oh, oui ! se ressaisit-il. Je l'ai vu tout à l'heure dans les vestiaires. Il prend sa douche, c'est son heure de pause.

C'est le moment idéal pour lui présenter des excuses. Sans tarder, je me lève en réajustant ma veste.

— Vous allez quelque part, patron ?

— Oui. Tu peux retourner travailler.

Je sors du bureau, Axel me suivant d'un pas precipité derrière.

— Mais, j'ai une chose importante à vous dire ...

— Cela peut attendre plus tard, Axel ! Pour l'instant, j'ai une affaire à régler dans l'immédiat.

Il s'arrête enfin et me laisse tranquille. Je me demande bien ce qu'il a à me dire, c'est la première fois que je le vois et il ne me connait même pas. Aucun rapport.

Je secoue la tête, accélérant le pas. Si il ne veut pas m'écouter, je vais employer les grands moyens. Cela dit, je ne pense pas que ce soit une bonne initiative d'aller directement le voir sous la douche. La dernière fois que je l'ai vu nu, le bouton de mon jeans était à deux doigts d'exploser ! J'avais atrocement bandé que j'en avais mal. Et maintenant, me voilà, debout devant ces grandes portes qui nous séparent. 

Je les pousse doucement sans faire de bruit, je n'ai pas envie de le surprendre ou le faire peur. Je m'avance lentement et une silhouette que je reconnais très bien, aux cheveux bouclés tirés en un chignon et au corps mince. 

— Lukei ?

Il se tourne dans ma direction et me scrute pendant une fraction de secondes.

J'humècte mes lèvres, admirant son corps silencieusement sous tous ses angles. Va falloir s'excuser vite fait avant que ça ne puisse dégénérer.

— Qu'est ce que vous faites ici ? m'interroge-t-il.

Il recommence à me vouvoyer. Ça craint.

— Je sais que ce n'est pas le bon moment ni le bon endroit pour ...

— Pour me baiser, c'est ça ? tranche-t-il, violemment.

Ok, je l'ai bien mérité celle là.

Je prends le temps d'encaisser le coup avant de parler (correctement, sans sous-entendu).

— Écoute... je sais que t'es en colère contre moi après ce qu'il s'est passé ce matin mais putain, j'ai merdé et je veux que tu reviennes à la maison... avec moi.

Il fronce des sourcils.

— Pourquoi ? Ta poupée, boucle d'or, te manque ? Désolé, y en a plus en stock.

Ça s'annonce rude, là.

Je vais jouer carte sur table. Et je choisis celle de la séduction. Je réduis cette distance inutile entre nous. Il tente plusieurs fois de me repousser mais en vain.

— Éloignez-vous de moi !

Je pose une main sur sa joue, plongeant mon regard dans le sien. Du haut de mes un mètre quatre-vingt deux, Lukei est obligé de lever la tête pour me faire face.

Je le domine et j'adore ça.

— À une condition ...

Il soupire.

— Si c'est encore pour un baiser, je refuse.

Et merde, c'était la seule idée que j'avais en tête. Après une longue reflexion, je trouve enfin quelque chose.

— Très bien. Un dîner, ce soir. C'est ma dernière offre !


















Good luck charmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant