Chapitre 6

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Je commence à stresser quand je me dirige vers le parking extérieur de l'aéroport. Mon vol a duré plus de huit heures mais je suis toujours aussi excité de revoir mon oncle et la ville dans laquelle j'ai grandi. Je cherche des yeux son pick-up rouge et je l'aperçois garé derrière une Nissan. Un vieil homme est adossé contre et fume une cigarette. C'est sans doute, lui ! Je n'imagine même pas la tête qu'il va faire quand il va voir l'homme que je suis devenu. Je suis loin d'être encore le petit bonhomme de seize ans qui n'avait aucun muscle et aucune conscience ! Cela dit, ma personnalité de garçon aimable, ne m'a jamais quitté. J'ai seulement appris à forger mon caractère dans le milieu de la drogue.

J'hésite un moment à effectuer le dernier pas pour l'atteindre. En réalité, j'ai peur. Peur d'affronter son doux regard à l'essence paternel ! Ça fait pratiquement douze ans qu'on ne s'est pas vu et je n'étais pas du tout prêt à croiser son regard triste et inquiet. J'ai du le décevoir profondement et je m'en voudrai toute ma vie d'avoir commis un tel acte cruel !

Je décide de brûler cette distance une bonne fois pour toute.

— Tu l'as toujours, ce vieux pick-up ?

Il se retourne vivement et me dévisage de la tête aux pieds avec une main posée sur ses fines lèvres. Je sens des larmes me monter aux yeux et mon coeur s'emballer dans ma poitrine.

— Alone ? s'étonne-t-il. Fiston ! J'ai failli ne pas te reconnaître ! C'est tout simplement ... incroyable.

Il me prend fortement dans ses bras. Cette chaleur m'a énormément manqué ! C'est si agréable de pouvoir ressentir à nouveau qu'il y a une personne qui nous aime et que c'est réciproque.

— Mon petit garçon est de retour ! s'exclame-t-il, joyeux. J'ai attendu ce moment depuis bien longtemps, fiston.

— Moi aussi, Oncle Johns. Moi aussi ...

Il se détache de moi et me prend les joues entre ses mains toute chaude. Mis à part ses cheveux blancs et les rides tracées sur son front, oncle Johns n'a pas vraiment changé ! Il paraît même en pleine forme pour son âge.

— On va rentrer à la maison, dit-il. J'ai fait du poulet rôti, comme tu les aimes ! Et j'ai aussi rangé ta chambre !

Je lui souris.

— Merci.

— Oh, tu n'as pas besoin de me remercier, fiston. Tu es chez toi, ici !

Nous montons dans sa voiture et nous rentrons à la maison. Le trajet est long, très long.

Une heure plus tard, nous arrivons enfin. Je constate, de l'extérieur, que la maison a été repeinte de la même couleur blanche. Pareil pour l'intérieur ! Les meubles ont gardé leur même disposition et sont devenus antiques car j'étais très jeune quand je me suis installé ici et il les avait déja. Ils possèdent tous, une valeur inestimable à ses yeux ! Je traverse le salon pour aller dans ma chambre.

J'entre et je suis surpris de ne remarquer aucun changement.

— T'as gardé mes poster de superman ? Et ...et mes figurines du film Toy Story ! Oncle Johns, fallait pas ...

Ce dernier qui est appuyé sous l'encadrement de la porte, lâche un rire. C'est suprenant, de voir à quel point il conserve toutes ses choses qui lui rappelent des mauvais souvenirs !

— Je savais que tu allais revenir un jour.

Je me tourne vers lui.

— J'avais besoin de te voir, mon oncle. Chaque minute passée loin de toi, me rendait dingue et coupable d'être parti comme un lâche.

Good luck charmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant