Chapitre 11

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Après ce qui vient de se passer, je n'arrive plus à le regarder dans les yeux. Je m'efforce de fixer le sol en jouant avec mes doigts. Pourquoi  me retient-il ? Qu'est ce qu'il attend de moi ? Pourquoi m'avoir embrassé ? Je ne sais plus quoi penser ! Je me souviens des paroles d'Axel au téléphone hier et je commence à croire qu'il pourrait avoir raison sur ce qu'il disait. Je devrais trouver cela dégoûtant d'avoir mon premier baiser venant d'une personne du même sexe mais ce que j'ai ressenti était loin d'être du dégoût ! Ses lèvres sont douces et ont un léger goût sucré et son parfum envoûtant m'a fait tourner la tête. Je suis entrain de perdre les pédales ... c'est mon patron après tout ! Ça serait bénéfique de simplement oublier et de passer à autre chose.

— C'est incroyable ! s'exclame le brun, en prenant place derrière le bureau. C'est la première fois que je vois un ange pleurer.

Je lève les yeux vers lui, surpris et honteux qu'il m'ait vu dans cet état pitoyable. À vrai dire, j'ai la larme facile, je pleure souvent quand quelqu'un me fait du mal ou dit des méchancetés à mon sujet. Dejà que j'ai été meprisé au lycée, aurait du m'endurcir mais c'est tout le contraire ! Je suis aussi fragile qu'un oeuf et je déteste ça.

— Si tu n'as pas envie d'en parler, je ne te forcerai pas.

J'inspire profondement. De toute façon, ça ne changera pas grand chose si je décide de me confier un peu.

— Ma mère est très malade et je ne sais plus quoi faire. Les médécins disent qu'il faut qu'elle puisse consulter un psychologue. Depuis que mon père l'a quitté, elle ... elle a perdu la raison. Tout ça c'est de ma faute ! C'est à cause de moi qu'il est parti et que ma mère me déteste.

Des larmes, que je ne peux plus retenir, dévalent mes joues. Alone ne dit rien, il se contente de me regarder avec compassion. Je n'aime pas qu'on ait pitié de moi ! Ça me rappelle encore plus le fait que je suis juste un fardeau pour tout le monde.

— Elle ne veut plus de moi dans sa vie, continué-je malgré ma voix qui se brise. Je lui ai dit que si elle ne retentait plus jamais de se suicider, je la laisserai tranquille et je partirai. Elle m'en a fait la promesse et maintenant, je ne sais plus où aller ...

Alone se lève brusquement de sa chaise et s'approche de moi. J'ai cru qu'il allait encore m'embrasser mais non, il s'accroupit simplement à mon niveau et essuie mes larmes avec ses pouces. Son regard azur croise le mien et je rougis comme une tomate !

— Une personne comme toi ne mérite pas d'être détesté. T'es quelqu'un de bien, Lukei. Ta mère devrait être fier d'avoir un garçon qui, au lieu de faire la fête ou je ne sais quoi, bosse dur pour s'en sortir. C'est impressionant à ton âge !

Il me regarde pendant plusieurs secondes, voir même des minutes, si je ne me trompe. Ne pouvant plus l'affronter, je détourne les yeux et je fixe à nouveau le sol. Un rire mélodieux s'échappe de sa gorge et je n'imagine pas mon visage à cet instant. Il doit me trouver ridicule !

— Tu n'as pas à fuir mon regard, boucle d'or. Je ne vais pas te manger.

Boucle d'or ? Sérieusement, je rêve ou il vient vraiment de m'appeler comme ça ? Il ne va pas se mettre à me taquiner, lui aussi ... j'en ai déja ma dose avec Axel.

— Pourquoi m'avez-vous embrassé tout à l'heure ? demandé-je contre mon gré.

Il hausse des épaules en se relevant.

— Puisque tu n'as nulle part où aller, tu peux t'installer chez moi en attendant que les choses s'arrangent entre ta mère et toi. Oncle Johns n'est pas là donc il y a de la place pour deux.

Je me gratte la nuque, refléchissant à son idée. Je ne peux pas aller vivre avec mon patron quand même ! Et puis, il vient de m'embrasser, qui sait ce qu'il peut se passer ensuite ? Je secoue vivement la tête, refoulant toutes ces pensées qui me donne des fourmis dans les jambes. Mais je n'ai pas d'endroit où dormir temporairement ! Axel vit encore chez sa mère et je ne crois  pas qu'elle sera ravi de me recevoir. Donc ... je n'ai pas trop le choix.

Alone croise ses bras musclés en attendant une réponse de ma part. Tout mon être me hurle d'accepter son aide.

— Vous n'avez pas peur que je sois un tueur en série ou un psychopathe recherché par la police ? Enfin, je veux dire que ...

Alone se met à rire. J'avoue que c'était assez ridicule comme question.

— Ta beauté a déja du faire plusieurs victimes, boucle d'or. Et j'ai bien peur que j'en fais parti.

Pardon ?














Good luck charmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant